Chapitre 2

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Je me relève lourdement, moi qui déteste être le centre de l'attention, je suis servi.

Qu'est-ce que ce mec peut être insupportable !! Il se croit tout permis, j'ai une envie de meurtre.

Je sens les regards s'accrocher à mon corps, toute la cantine me fixe et cela me rend mal à l'aise.
Je me sens tellement mal, je me sens tellement nulle, je me sens tellement RIDICULE...

- Wow, Adela ça va ? dit Priam faussement coupable.

Je refuse qu'on me harcèle à nouveau.
Cette fois-ci, je ne me laisserai pas faire !
Peu importent les regards et les jugements, ma priorité, c'est de survivre.

Son regard moqueur croise le mien, son rire glacial résonne sans la moindre once d'émotion.

D'un geste déterminé, je saisis le jus de tomate sur son plateau et le renverse sur sa tête. Un silence pesant s'abat sur la salle, figeant le temps.

Peu m'importe les répercussions, je m'éloigne sans jeter un regard en arrière, avant même qu'il ait eu l'occasion de répliquer.

✦ ✦ ✦

C'est enfin la fin des cours et je peux affirmer que c'est la pire journée que j'aie connue depuis le début de l'année...

Avant de rentrer chez moi, je passe au toilette.
J'ai mes règles... la journée ne peut pas être pire.

Les douleurs commencent à me torturer, je suis à bout. Je sors des toilettes et me dirige vers les miroirs, quand je remarque trois hommes qui me fixent.

J'ai failli avoir une crise cardiaque. Je me dis que c'est foutu, que je vais mourir... Ils sont tellement imposants, je me sens toute petite à côté d'eux, leurs regards me glacent.

- Alors, c'est toi, Adela ? lâche un des acolytes de Priam d'un ton cinglant. T'es vraiment une emmerdeuse, tu sais. T'es qui pour nous manquer de respect ?

- Et toi tu es qui pour me parler sur ce ton connard ?

- Dommage que tu le saches pas parce que tu vas le regretter très vite.

- Laissez-moi tranquille merde, on est dans les toilettes des filles bande de pervers. Vous n'avez rien de mieux à faire de vos vies ?

Priam reste silencieux, adossé au fond contre un mur, observant la scène. Son corps est musclé, il pourrait me tuer rien qu'en me frôlant, cela me terrifie. Ces trois hommes vont me kidnapper et me tuer, c'est sûr je pense dramatiquement.

- Et toi, Priam, t'as pas les couilles d'assumer tout seul ? Tu dois réellement faire appel à tes larbins ? je lance avec un mélange de frustration et d'audace.

~putain, je suis complément folle je crois. Faudrait penser à me faire interner.

La tension est palpable. Je sens la douleur de mes règles montées.
Je ne vais quand même pas m'évanouir au beau milieu des toilettes, avec trois types qui semblent vouloir ma peau ?

Mais en réalité, j'en ai juste marre. Je fonds en larmes et m'accroupis près d'une porte.

-Faites ce que vous voulez, je m'en fiche. Tout ça juste parce que Priam m'a bousculée ? Sérieusement, vous êtes des gamins, dis-je en sanglotant.

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