- Tu vas fermer ta grande gueule et t'occuper de cet enculé. Est-ce que c'est bien clair ?
- Oui lieutenant.Mes poings sont déjà en sang, mes phalanges prêtes à éclater mais pourtant je n'ai pas le droit de m'arrêter. En face de moi se tient assis sur une chaise en bois, un afghan soupçonné de faire partir d'un groupe terroriste et susceptible de détenir des informations sur la prochaine attaque. Il n'a plus de pommettes, ses yeux sont gonflés et tuméfié, son nez pisse le sang et si je continue à taper comme un sourd je vais le tuer.
- Corvo.
Je prend de l'élan et frappe une dernière fois l'homme déjà salement amoché. Sa mâchoire craque sous mon poing et je sent une de mes phalanges faire de même. Je sert les dents et ne laisse rien paraître malgré la douleur qui irradie ma main.
- Sort.
Le lieutenant ordonne et je m'exécute.
Le réveil sonne et me sort de ce cauchemar en sursaut. Je regarde par reflex mes mains mais elles n'ont rien, mes phalanges sont intactes ou presque, seulement recouvertes de cicatrices blanchâtres. J'ai l'impression que mes cauchemars sont de plus en plus réguliers et qu'ils s'intensifient. Jouer ce jeu avec Mary semble m'atteindre plus que je ne l'imaginais.
Je me lève en m'étirant et sent tout les muscles de mon dos me faire souffrir. Le travail de bûcheron me tue à petit feu et mon dos me le rappelle chaque matin.
Je sort de la chambre avec l'impression d'avoir pris dix ans de plus en l'espace d'une nuit. Peut-être que le verre d'hier soir ne m'a pas aider non plus, je ne bois quasiment plus. Le sang tambourine contre mes tempes et me provoque un violent mal de tête qui je tente de calmer avec un aspirine. Aujourd'hui je n'ai pas de bois à couper, j'ai tout le temps pour me reposer mais je sais d'avance qu'il vas falloir que je m'occupe pour ne pas penser. Hier soir Jonas m'a proposé de venir chez lui aujourd'hui pour un barbecue avec quelques collègues de son travail. A vrai dire ça ne m'enchante pas beaucoup mais mon médecin m'a dit plusieurs fois de participer à plus d'évènement social. Je suppose qu'un barbecue en est un ? Connaissant Jonas il essaie encore de me faire rencontrer une "femme bien qui me fera sortir de ma grotte et me tirera vers le haut" mais il me connais aussi, je n'ai pas envie d'avoir quelqu'un dans ma vie, je suis très bien tout seul.Je file sous la douche après avoir bu mon café sur le balcon pour profiter des rayons du soleil du matin, l'eau me fait toujours le même effet : l'impression que je vais me noyer à chaque instant, alors je prend de grande respiration saccadée.
- C'est quoi que tu comprends pas Corvo ?
Il me hante, il ne veut pas sortir de ma tête, il grouille à chaque instant sous ma peau comme un nuisible rampant.
Je sort rapidement de la salle de bain, 5 minutes pas plus. J'enfile un jean bleu, un t-shirt gris et un sweat de la même couleur avant de tenter de coiffer mes cheveux brun. C'est sans succès, les boucles n'en font qu'à leurs têtes et je décide de mettre une casquette pour cacher la misère. Jonas veut que je ramène du vin, une bouteille de rouge et une seconde de blanc mais je n'y connais pas grand chose.Dans les rayons du magasin il y'a des centaines de bouteilles, j'arpente les allées en regardant chaque étiquette et me souviens de ce que dit mon père à chaque fois : « La France c'est le pays du vin et du fromage, tu peux pas te louper en choisissant un de leur vin ». Je l'écoute et me dirige dans le rayon étiqueté d'un drapeau tricolore.
Ma respiration se coupe. Elle est là. Au milieu de l'allée à scruter les bouteilles, vêtu d'une robe bleu jean qui lui arrive aux genoux, d'un cardigan blanc et d'une paire de petites chaussures assorties. Elle ne m'a pas remarquer, ses cheveux cache une partie de son visage.
J'avance comme si de rien n'était et son visage se lève vers moi, elle me regarde une fraction de seconde avant de se concentrer sur les étiquettes. Elle ne semble pas me reconnaître de la bibliothèque, et je ne semble pas non plus attirer son attention.
Je reprend ma respiration devant une bouteille de blanc Graves 2019 que j'attrape comme pour me tenir en vie. Ce n'était pas prévu, je déteste ça.
Je la regarde du coin de l'œil et la scène du canapé hier me reviens en mémoire et réveille mon entre jambe comme un choc électrique. Pas maintenant.
Je sent son regard se poser sur moi un instant, elle a du remarquer mon mal-être, mais elle ne s'en soucis pas longtemps. Mary attrape une bouteille de Sauternes et s'en vas payer. Je retrouve enfin un souffle régulier et peux me concentrer sur la seconde bouteille, une rouge : ce sera le grand cru Saint Emilion château Mangot. Je ne sais pas ce que ça vaut mais je fait confiance à mon père sur ces choses là. J'irai attraper un camembert français à l'épicerie pour parfaire mon image de connaisseur.
Je la rejoins à la caisse, toujours à distance et la regarde cette fois plus en détails : La peau porcelaine de ses jambes me donne envie de les caresser. Je constate qu'elle a lâcher ses long cheveux châtains et s'est maquillée plus qu'à son habitude, de l'eye-liner et un peu de blush qui fait ressortir ses taches de rousseurs. Elle s'est préparé pour un évènement ? Où va elle ? Avec qui ?Elle sourit au caissier et j'en deviendrais presque jaloux si elle n'avais pas cet air candide toujours accroché à ses lèvres. Je voudrais qu'elle me regarde avec ce sourire aussi.
- Monsieur ?
La caissière me sort de ma rêverie et je dépose les bouteilles de vins sur le tapis en m'excusant.
- Ça vous fera un total de 40$ s'il vous plaît.
- Tenez.je lui tend deux billets de vingt et prend rapidement mes bouteilles pour suivre Mary sur le parking encore quelques mètres.
Je peux deviner la courbes de ses fesses qui rebondissent sous sa robe bleue, et même le liseré de sa petite culotte lorsque le vent viens plaquer le tissus à la peau. Ma queue tressaute dans mon jean et je m'arrête de la suivre immédiatement pour retourner à ma voiture. Une fois assis sur le siège conducteur je remet mon sexe correctement en soufflant. Putain que je suis sensible avec elle...Un camembert et 15 minutes de voiture plus tard plus tard, me voila dans le jardin de Jonas, entouré de ses collègues de travail, pour le dernier barbecue de la saison. Malgré le grand soleil, le fond de l'air est un peu frais mais c'est agréable. Cet imbécile m'a évidement présenté avec insistance à l'une de ces femmes, Nora, comme étant le « gendre idéal ». Pas si sûr. Depuis, la petite blonde ne me lâche pas d'une semelle. Elle s'est assise à côté de moi a table et me pose un tas de questions auxquelles je n'ai pas vraiment envie de répondre et me raconte sa vie et combien son travail l'ennui. Elle porte des lunettes aux branches fines dorées qui accentue ses yeux noisette. C'est vrai qu'elle est canon dans son jean moulant et son gilet gris, Jonas n'est pas aussi imbécile que ça..
J'en viens à la regarder avec un peu plus de convoitise et elle semble le deviner à la façon dont elle me touche le bras quand elle rigole.
Mon meilleur ami l'a sûrement déjà remarqué aussi et doit jubiler intérieurement de sa petite victoire.- Et tu travails dans quoi toi ? Parce que j'ai parler de mon travail pendant tout ce temps mais tu ne m'as pas parler du tien, me demande Nora en buvant une gorgée du vin blanc que j'ai apporté.
- Je suis bûcheron dans le parc d'Eagle Creek, j'entretiens la forêt.
- Ah oui je comprend mieux ta carrure, dit elle en gloussant et en posant une nouvelle fois sa mains sur mon bras.Son attitude m'agace et pourtant j'ai envie de la plaquer sur la table et de la baisser. C'est ce qu'elle veut, c'est évidement ce qu'elle mérite et son regard me supplie presque de le faire maintenant.
Mon jean se sert et je me focalise sur mon assiette pour penser à autre chose mais tout ce que j'y vois ce sont deux chipolatas qui me rappellent à quel point je suis en manque ces temps ci.Je déglutit difficilement et me lève précipitamment pour sortir dans le jardin. J'ai besoin d'air, j'ai chaud et j'ai l'impression d'étouffer entre mes pensées et Nora qui me fait du rentre dedans. Je m'assoie sur un transat à l'ombre et souffle un grand coup en retirant ma casquette.
- Tout vas bien ?
Sa voix mielleuse glisse dans mes oreilles et me fait vriller. Nora est à quelques mètres à peine de moi, les bras croisés sous sa poitrine pour la rendre encore plus voluptueuse. Le sang tambourine sur mes tempes et dans mon pantalon, j'ai l'impression de devenir fou et de ne plus rien contrôler. Je me lève et l'attrape par le poignet pour l'entraîner à l'arrière de la maison, à l'abris des regards. Je sais ce qu'il vas se passer, elle le sait également, je peux entendre un léger rire dans sa respiration qui m'indique qu'elle se sent victorieuse.
- Je vais te faire passer l'envie de rigoler, lui soufflai je a l'oreille en la planquant au mur de la maison, une main se faufilant déjà sous son gilet gris.
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CHOKEHOLD - Darkromance stalker
Roman d'amourDarkromance - stalker - -18 Mary Owen, fille unique d'une famille très croyante, travaille depuis quelques mois dans un magasin de disques aux abords d'Indianapolis. Ce petit job lui permets de goûter à l'indépendance dont elle avait toujours rêvé...