Chapitre 1

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Je regarde par la fenêtre le décor monotone instauré par la pluie, ruisselant sur les pavés devant l'arrière boutique. Le ciel dénonce une passivité teintée de gris tandis que les arbres s'agitent en tout sens, remuant comme mes pensées. Trop remuées pour que je prête attention à la main qui se pose sur mon épaule.

" Alors Vika tu t'es décidée ? "
Je laisse échapper un sursaut et hoche négativement la tête, rivant les yeux sur mon reflet dans le miroir. Cela fait à présent plusieurs heures que nous choisissons ma robe pour la soirée du camp de ce soir.

-          Tourne toi, ordonne mon amie Megan en m'attrapant le bras. Celle-là te va à la perfection, crois moi.

Je rive à nouveau mes yeux sur la glace, fixant l'etoffe d'un noir de jais qui me recouvre le corps. Je hausse les  sourcils en constatant le décolleté plongeant, dévoilant une intimité que je ne me connaissais pas. Une femme fatale, voilà ce que je suis.

-          Tu es sûre que ce n'est pas trop voyant ? je murmure d'un ton mal assuré.

Megan lève les yeux au ciel.
-          Mais non tu es magnifique, tu vas faire tomber tous les mecs ce soir, crois moi, ajoute-t-elle en chuchotant d'un air moqueur.

Je secoue la tête gênée.
-          Arrête un peu, je ne suis pas comme ça...

Elle s'apprête à répliquer mais je la devance en fermant violemment le rideau de la cabine d'essayage juste sous son nez. Je l'entends soupirer et un sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je retire la robe pour la remettre sur son cintre.

Je m'assieds sur le banc de la cabine et sors mon téléphone. Depuis la veille, un sentiment étrange m'habite, me maintenant dans un état constant de paranoïa. Cette impression d'être observée, comme la victime d'un mauvais film d'horreur.
Mon téléphone s'allume, trois nouveaux messages. Je replace une mèche de cheveux derrière mon oreille droite et ouvre les messages à toute allure.

premier message,
Code promo, réduction de 5% sur tous nos produits !
Vu.

second message,
Hey Vika, tu passerais à la boutique cinq minutes en rentrant ? J'ai besoin de ton aide pour ranger quelques cartons.
Heather, ma patronne.
Vu.

ultime message,
Fais attention Angelface, le temps ne te fera pas de cadeaux.

Un frisson me parcours l'échine. Je tourne par réflexe les yeux vers le numéro de l'émetteur.
Numéro masqué.
Merde, je pense.

Un vent frais parcours mon épaule tandis que les rouages de mon esprit s'activent en tout sens. Ma nature anxieuse reprend le dessus. Je sais que je ne devrais pas y songer, que ce n'est sûrement qu' un canular, je ne vois que ça comme possibilité.
Je relis le message, maintes et maintes fois. Angelface ? Que me veux cet inconnu ?
Le téléphone vibre à nouveau.
Un nouveau message apparaît sur l'écran vide.

Jolie robe.

Mon cœur manque un battement. Je lève les yeux de mon téléphone et réfléchis à toute allure, laissant mon regard scruter les environs, analysant chaque recoin que me proposent ces cinq mètres carrés autour de moi. Mes yeux s'attardent sur un fragment dans le mur. Un fragment presque imperceptible, caché par le tissu vermillon des rideaux qui tombent élégamment devant lui. Son épaisseur doit voisinner les trois centimètres. Je glisse mon oeil devant, le corps régit par la peur.

Un sourire éclatant, fourbe, vicieux, taché de sang... De multiples détails se transmettent entre mes yeux, témoins de l'horreur absolue et mon esprit analytique. Je recule le visage précipitement. Mes jambes s'entremêlent me faisant trébucher. Je tombe à plat ventre, la tête la première. Du sang s'échappe de mon nez. Je hurle. J'entends des pas précipités s'approcher de ma cabine, devinant qu'il doit s'agir de Megan. Je tente de me lever mais mon corps demeure paralysé. J'entends un murmure presque imperceptible sortir du fragment du mur, répétant en boucle comme une chansonnette pour enfants.

Tic, tac, Angelface le temps presse.

Je tourne la tête une dernière fois, tentant d'apercevoir le fragment quand un autre tableau s'offre à moi. Une silhouette se tient penchée au dessus de moi, le haut du visage caché par une capuche sombre mais d'où sont decernables des yeux gris vitreux. Son sourire en revanche est dévoilé, éclatant, fourbe, vicieux, taché de sang.

Nouveau hurlement.

L'homme me plaque la tête contre le sol, me couvrant la respiration. Je peux apercevoir sur son bras un bout de tatouage, un graphisme qui me semble familier, comme resurgissant d'un mauvais cauchemar.

Tic, tac, Angelface le temps presse.

Je m'évanouis.

je suis tellement heureuse de enfin vous présenter mon roman, fruit de longues heures de travail.
Enemies to lovers, mafia, dark romance que demander de plus ?

N'hésitez pas à me partager vos avis დ

xoxo loves
Inès

𝐅𝐀𝐒𝐂𝐈𝐍𝐀𝐓𝐈𝐍𝐆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant