Chapitre 4

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Un mélange d'effroi et de stupeur m'envahit. J'observe l'homme qui se tient face à moi. Mâchoire carrée, cheveux sombres comme la nuit, ces yeux gris qui hantaient mes cauchemars. Mon regard est absorbé par ce physique divin et ne saurait s'en détacher. Je sens mon cœur frémir et mes joues s'empourprer.

Nos yeux se croisent, tandis que son regard parcourt mon corps en s'attardant sur mon décolleté. Je détourne le regard, gênée en remontant mes bretelles sur mes épaules nues.
Sa présence me met de plus en plus mal à l'aise. Je regrette d'avoir été aussi imprudente en quittant la soirée seule.

" C'est dangereux d'être seul ici la nuit, on pourrait faire de mauvaises rencontres...

Sa voix rauque et son sourire me paralysent. Les mots restent bloqués au fond de ma gorge. Il se rapproche de moi doucement, à ce moment là, les mots me reviennent.

-          Qu'est ce que tu me veux putain, pourquoi tu me harcèles comme ça ? Qu'est ce que je t'ai fais bor...

-          Tu veux jouer à cache cache ? me coupe-t-il

Je reste bouche bée face à cette proposition inattendue.

-          Q...Quoi ?

Il commence à compter, lentement.

-          1, 2, 3...

Je prends mes jambes à mon cou, manquant de trébucher plusieurs fois à cause de mes talons hauts. Je m'enfonce dans les bois, entendant le décompte orchestré par sa voix s'éloigner de moi. Je sais que j'aurai dû regagner le camp, mais quelque chose me retiens ici, quelque chose me raccroche à lui. L'adrénaline, cette tension sexuelle que j'ai ressentie lorsque nos regards se sont croisés.

Je me précipite dans un buisson, le corps tremblant de peur et d'excitation. Sa voix s'est tue depuis déjà quelques secondes mais je n'entends toujours aucun son aux alentours. Seul le silence de la nuit m'enveloppe.

Puis des pas résonnent. Ses pas, lourds, faisant craquer chaque brindille passant sous ses chaussures. Mon coeur s'arrête. La peur me regagne à présent.

J'aperçois un reflet doré sur la mousse d'un arbre à deux mètres de moi. J'essaie de deviner la forme de l'objet mais mes yeux voient trouble à cause de l'obscurité. Me concentrer me permet de ne plus avoir peur, j'arrête de trembler.
Je mets ma main dans la poche droite de ma veste, cherchant le briquet de mon père, son seul héritage que je garde précieusement depuis que je l'ai trouvé sur son cadavre il y a de cela neuf ans. Soudain, j'arrive à discerner l'objet qui est posé sur le sol terreux. Mon briquet.

Je tends ma main hors du buisson dans lequel je suis cachée mais l'objet est trop loin, je ne peux pas l'atteindre.
Tout à coup, une chaussure en cuir du genre Doc Martens entre dans mon champ de vision, juste à côté de l'endroit où est ma main. Je la retire rapidement. Je prie pour qu'il ne m'ai pas vue. Je me remets à trembler.
Je l'entends repartir. Mon corps se détend et je pousse un soupir de soulagement. Je me replace dans une position plus confortable quand je sens des mains m'attraper la taille. Des mains douces et musclées, ce toucher m'électrise.

Ses mains remontent lentement le long de ma poitrine. Elles s'arrêtent au niveau de mon cœur. Un souffle caresse ma joue et il commence à parler d'un ton enivrant :
- " Ton cœur bat vite... "

Je veux répondre mais aucun son ne sort de ma bouche, seulement un inaudible gémissement. Il me soulève, la peur extrême me paralyse. Je peine à reprendre mes esprits. Dès que je suis de nouveau sur mes pieds, j'essaie de me dégager de son emprise. Je fais un pas mais il m'attire vers lui et m'agrippe les cheveux, me maintenant la tête penchée vers l'arrière. Je ne peux plus bouger, j'ai mal. Étrangement, cela m'apaise. Il me tient fermement, je me sens en sécurité.

Il approche son visage de mon cou et y dépose un baiser. Sa bouche remonte vers mon oreille et il me murmure doucement :
“Bonne nuit Angelface…”
Je sens une aiguille froide pénétrer dans mon cou à l’endroit où il m’a embrassée. Je tombe inerte dans ses bras.

𝐅𝐀𝐒𝐂𝐈𝐍𝐀𝐓𝐈𝐍𝐆Où les histoires vivent. Découvrez maintenant