vii; tristesse rouge

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je le sais bien, noé n'était qu'une étoile absurde dans ma tête et moi j'étais probablement une chose pathétique qui n'avait plus que ça pour survivre encore un peu dans cette merde qu'est la vie, un tout petit peu avant de s'encastrer dans un mur ou de se jeter par la fenêtre.

noé. j'avais plus que cette résonance dans la bouche. j'avais plus que ce rouge dans les yeux, la douceur floue des souvenirs. le goût amer de la mélancolie, parce que noé était parti. il fallait bien qu'il parte je le savais, noé n'était jamais resté longtemps nulle part.

noé, il n'a jamais voulu être sauvé, il n'en avait pas besoin il faut croire. noé c'était un de ces enfants abandonnés qui ne marchent plus droit, trop cassés par les coups et les voix. il sentait le trop tard et les regrets. noé il voulait juste savourer les étoiles, sortir la nuit quand il pleuvait et caresser l'ampleur des désastres. hurler comme un taré quand les mots ne suffisaient plus, quand le monde croyait déjà avoir tout entendu. c'était le cœur de noé qui ne m'aimait pas. noé aimait la tristesse rouge et les étoiles mortes qui naissent deux fois.

noé ne m'aime pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant