5 - compte à rebours mortel

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Je restais là, immobile, le corp de ce garçon entre mes bras, essayant non sans peine d'assimiler tout ce qu'il venait de me dire ... Pourquoi devrais-je fuir ? Qui sont ces personnes qui essayeraient de m'emmener ? Étais-je en danger ?

Par précaution, je refermais la porte, à double tour, et essaya de le relever non sans peine, je ne pouvais pas le laisser dans cet état devant l'entrée, il avait l'air d'agoniser, ses blessures étaient graves, et que dirait Tante Marge et les autres si il voyait cet inconnu en sang devant notre porte ? J'essayais donc de le relever en lui prenant l'épaule, mais même avec ça, il m'était impossible de le déplacer

     - Eden, qui c'était à la ...

Ma mère, étant partie du salon pour venir voir ce qu'il se passait, plaqua ses deux mains sur ses lèvres, espérant ne pas hurler, immédiatement, elle se rua vers nous et prit cet inconnu par l'autre épaule pour que l'on tienne en équilibre

     - Maman, explique moi, Qu'est-ce qu'il se passe ? C'est qui ce type ? Et pourquoi il y aurait des gens venus pour m'emmener ? Demandais-je affolée

     - pas le temps, amenons le à l'étage, dans la salle de bain, il devrait encore y avoir la trousse de soin de papa, répondit ma mère en détournant le regard

On monta donc cet inconnu à l'étage, en n'éveillant point la curiosité des personnes encore dans le salon, et on le plaça contre le mur de la salle de bain, en le faisant, je crus percevoir un tressaillement de sa part, sûrement dû au contact froid du carrelage, ma mère m'apporta la trousse de soin, elle n'hésita pas une seconde à lui enlever son t-shirt, et constatant les blessures graves qu'ils y avait de part et d'autre sur sa poitrine, il avait dû se faire attaquer, et ce garçon s'entraînait sûrement durement, vu les muscles qu'il avait, si il n'avait pas tant de sang, ce serait sûrement un corp de dieu grec dans toute sa splendeur

     - RIANE !!! Nous devons partir, annonça ma tante au rez-de-chaussée

     - Merde

J'écarquillais les yeux, c'était la première fois que j'entendais un juron sortir de la bouche de ma génitrice, elle qui avait toujours été très méticuleuse avec son vocabulaire, je ne pus le lui faire remarquer, elle était occupée à refermer les plaies du blessé

     - écoute moi bien Eden, dit ma mère en relevant son regard vers moi, tu vas dans ma chambre, dans le deuxième tiroir de la commode, tu trouveras un pendentif rouge, mets le, ensuite raccompagne Marge, James et Jessica jusqu'à l'arrêt de bus le plus proche, tu n'auras que dix minutes pour aller et revenir tu m'entends ? Alors tu fais vite, et tu ...

Ma mère fût arrêtée dans ses explications par une main extérieure se refermant dans la sienne, c'était cet inconnu qui, d'une main tremblante, avait agrippé la main qu'elle utilisait pour le soigner, il avait légèrement réouvert les yeux, et d'une voix faible il chuchota

     - ne ... Elle ... Elle ne doit ... Elle ne doit pas sortir, pas ... Pas maintenant

Ma mère parût ébahie, moi de même, comment pouvait-il encore parler dans cet état ? il lâcha enfin sa main et referma les yeux, nous ne savions pas s'il s'était de nouveau évanoui, mais ma mère n'osa plus dire un seul mot durant un instant

     - ... Reste ici avec lui et pense ses blessures, je les raccompagne. Finit par dire ma mère

Elle me donna la poche de compresse qu'elle avait dans les mains et se leva, mais avant de sortir, elle me lança un dernier regard, c'était comme de la tristesse mais mêlée à une certaine nostalgie, quand elle affichait ces yeux d'habitude, c'était pour me signaler une quelconque ressemblance avec mon père, mais cette fois ci, ce n'était pas le cas

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