Children of God

15 - rêve à horreur titanesque

Je n'étais plus dans ma chambre, mais dans un paysage désertique horrible, la terre était rouge, les cieux étaient d'une obscurité sans borgne, l'absence de soleil était affreuse, plongeant l'endroit dans les ténèbres, les arbres aux alentours n'étaient plus que des ombres d'eux même, les troncs restants étaient arides, noirs et sans vie, je retins un cris d'effrois en remarquant une silhouette osseuse allongée contre l'un d'eux, je ne savais pas à qui appartenaient ces os, et je n'avais pas envie de savoir, au centre de cette scène digne d'un film d'épouvante, je fis un pas dans le décor, anxieuse, si je restais au même endroit, je savais que cela ne servirait qu'à enregistrer plus longtemps cette atmosphère d'horreur dans mon esprit, et je ne voulais pas me remémorer cet instant après mon réveil

D'une démarche mal assurée, j'entrepris de m'éloigner d'ici, d'abord d'une marche lente, qui, à mesure de chaque enjambé, devint plus pressé, je ne savais pas combien de temps j'avais marché, ni quel était la distance que j'avais parcouru, mais j'étais maintenant entrain de courir à m'en vider les poumons, haletante, je sentais que quelque chose n'allait pas, et c'était sûrement à cause l'aura noire qui semblait me talonner de près, amplifiant mes angoisses et ma peur, je courrais maintenant pour ma vie, sachant que si cette supposée menace me rattrapait, j'écoperais du repos éternel, j'étais tellement désarçonnée que je n'ai remarqué qu'une seconde plus tard le gouffre noir qui venait d'apparaître à mes pieds, trop tard, j'avais déjà plongé dans l'abîme, le décor désertique dont j'avais eu droit n'était plus qu'un noir profond, un néant dans lequel je ne faisais que chuter, je supposais qu'il n'y avait pas de fond, et que je serais condamnée à chuter dans le vide pour toujours, j'essayais d'hurler, qu'importe si je devais mourir asphyxiée en m'époumonant, c'est alors qu'une voix se fit entendre dans l'abîme, elle était rugueuse et criarde, si les ténèbres avaient une voix, ce serait belle et bien celle-ci

     - aide moi

Ce n'était ni un appel à l'aide, ni une supplication, non, c'était un ordre, et la voix qui venait de l'énoncer n'avait rien de rassurant, au contraire, à son entente, mon sang ne fit qu'un tour, et mes poils s'hérissèrent

     - Qui êtes-vous ? ... Demandais-je avec une assurance inexistante

J'eus comme réponse le silence dérangeant des lieux, cette ... Chose me demandait de l'aide mais ne pouvais même pas répondre à mes questions ?

     - je n'accorderais pas mon aide à quelque chose dont je n'ai point connaissance, je ne suis pas folle pour me jeter ainsi dans l'inconnu

     - très bien, comme tu voudras

Dans ce néant obscure, je vis apparaître devant moi une silhouette, celle d'un homme, celui que je reconnaîtrais entre mille, à son sourire angélique, à ses mèches rebelles d'un noir profond, mais surtout à la balafre qu'il avait sur sa joue gauche, celle que je n'avais jamais aperçu avant que je ne la vois sur son corp inerte, le jour où je lui avais fait mes adieux

     - PAPA !!!

J'ai couru et voulu lui sauter au cou, mais au dernier moment, il m'arrêta d'une de ses mains, m'écrasant le visage, les sourcils froncés, malgré le faite qu'il s'agissait de mon père, quelque chose n'allait pas

     - du calme jeune fille, je ne suis pas ton père, enfin ... C'est peu de le dire

Je me figeais d'horreur, comment ça ne pouvait pas être mon père ? il avait pourtant les mêmes yeux gris que les mieux, le même sourire, les mêmes fossettes, la seule différence était ...

Je compris alors que cette chose ayant pris l'apparence de mon paternel ne mentait pas, il n'avait pas la même étincelle dans son regard, celle qu'il avait à chaque fois qu'il posait ses yeux sur moi, cette homme avait disparu, mon père était parti, pour toujours, et rien ne pourrai le ramener, même en rêve