14 - se faire envoyer sur les roses

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Après cette horrible rencontre dans l'arène, je m'étais empressée de retourner au dortoir, au moin là bas, je savais que cet imbécile de fils de Zeus n'y serait pas, et intérieurement, je confirma les dires d'Orion à son sujet hier sur la plage, ce type n'était pas sain d'esprit

Arrivée au dortoir, durant l'après-midi, j'y vis Dawn entrain de peindre dans le salon, sa salopette azure était parsemée de tâche de toutes les couleurs, de même que son visage, mais elle avait l'air plus que concentrée sur son œuvrage, je décidais donc de ne pas faire de bruit et de marcher à pas feutrés vers les escaliers, je ne pense pas qu'elle se soit rendue compte de ma présence, trop absorbée par sa nouvelle toile

Arrivée dans le couloir de l'étage, j'y fis une rencontre étrange, accoudé à l'un des murs, le garçon de ce matin, celui aux cheveux noirs et aux percings aux oreilles, était recroquevillé sur lui même, les yeux fermés, on aurait dit qu'il dormait, j'y aurais cru si la musique qu'il entendait dans son casque n'était pas assez forte pour que je l'entende là d'où j'étais, aucune personne saine d'esprit ( ou même dérangée ) n'arriverait à dormir avec une telle cacophonie lui martelant les tympans

Étrangement, lorsque j'arrivais à sa hauteur, il leva son regard vers moi, et je pus distinguer des yeux d'or, me ramenant à ma rencontre avec le seul individu qui avait cette caractéristique

     - tu es revenu ? Demanda-t-il d'une voix enrouée, celle que l'on avait après s'être réveillé

Toujours troublée du faite qu'il aie réussi à se rendre compte de ma venu malgré le bruit dans ses oreilles, je ne réussis à articuler une réponse, il posa sur moi son regard emplie de fatigue, avant de mollement se relever en s'étirant, il passa sa main dans ses cheveux ébène et marmonna quelque chose dans sa barbe, avant de s'attarder sur ma joue, maculée de sang, il fronça légèrement les sourcils

     - c'est une vilaine blessure que tu as là, constata-t-il

À mon grand étonnement, il esquissa le premier sourire que je vis chez lui depuis que je l'avais vu pour la première fois ce matin, il avait prit un air amusé, avant de revenir à son air impassible et de lever une main vers mon visage, par réflexe, je fis un pas en arrière, et il se figea dans son geste

     - je ne mords pas tu sais, je veux juste t'aider, entant que fils d'Apollon je veux dire, mon père me tuerait si il savait que j'avais laissé une demoiselle blessée

La commissure de ses lèvres s'étira dans un sourire amère, je supposais alors que cette remarque sur ses origines devait lui peser, je me retins de demander pourquoi lorsqu'il avança de nouveau sa main vers mon visage, cette fois-ci, je le laissais faire, je sentis un léger picotement, avant que la sensation de disparaisse, laissant place à la chaleur de sa main, avec son air froid aux premiers abords, la douceur avec laquelle il avait effectué son geste m'étonna, après avoir plongé son regard d'or dans le mien, il rompit ce contact en soupirant

     - veille à ce que je n'ai pas à te soigner la prochaine fois

Et sans un mot, il s'engouffra dans la porte la plus proche, elle était faite de bois d'ébène, aussi noir que sa chevelure, en son milieu trônait un soleil argenté et étincelant, avec une larme d'or en son centre, entourée de notes de musiques argentés qui tournaient en orbite tout autour du nom qui devait figurer sur la porte, qui était devenu aussi illisible qu'il était impossible de le lire, comme la porte du fils de la guerre

Je ne m'attardais pas trop longtemps sur cette porte, je marchais jusqu'au bout du couloir, arrivant devant la mienne, elle indiquait l'heure contraire à celle que j'avais, je supposais qu'il devait déjà être quinze heure, la grande aiguille était pourtant sur le chiffre opposé au trois, elle était sur le neuf, et continuait son chemin dans le sens inverse, j'ouvris et franchis la porte, avant de me jeter littéralement sur le lit, mon regard rencontra le plafond et ses notes de musique dorées dans un long soupire, ma deuxième journée à Regium était loin de ce que j'avais imaginé, et le pire dans ça ? C'est que je n'avais toujours pas de précision quand à mon parent divin

Children of GodOù les histoires vivent. Découvrez maintenant