Hyper tout

36 6 2
                                    

Je me surprend à rire de la lumière du soleil

Et à pleurer la blancheur du sommeil.

Je ris souvent à en pleurer

Et je pleure tellement que je frise l'hylarité.

L'hypersensibilité, tu connais ?

Cette impression qu'à ta peau

Est collé un rôle niais

Que tu traîne comme un fardeau

Je prends les émotions des autres par deux

Et je les rends au quintuple

Le moment d'une crise apparait, hasardeux

Et la foule colle la honte qui se décuple


" Mais qu'est-ce-qu'elle a ?"

"Ne regarde pas !"

Sachez que les mots m'étranglent d'angoisses

Et l'impression de suffoquer accroisse


Je vis la vie à fond

Je m'épuise et coule jusqu'au tréfond

Bien des fois, j'hurle de colère

Mais le calme revient, bipôlaire


Je peux fondre d'amour

Larmoyer d'une peine pas mienne

Ou avoir le pas lourd

Mais jamais ces émotions ne m'appartiennent.

J'aime pas la foule,

Car elle ne montre ce que je ne suis pas

Me submerge par houles

Et bien trop souvent me noie


J'aime pas être entourée

Mais j'aime pas la solitude

Contradictoires sont mes pensées

Et j'en perd le fil, avec lassitude


Il s'est brisé à l'instant

Où je comptait le dénouer 

Ce fil si bien ficelé

M'étrangle de sentiments

Je voudrais juste me mettre en mode avion

Arrêter de vivre la vie à fond

Je ne connais pas l'économie d'énergie

Je suis à court au milieu de l'après-midi


Le sommeil me vient plus tôt

Mais me quitte aussitôt 

Je te le jure, je ne le fais pas exprès

Je voudrais juste respirer


Mais je me noie dans le flux d'information

Que forme les vagues de mes émotions

Bien souvent, je touche le fond

À en perdre la raison

Je suis hyper tout

Je suis souvent rien

La sensibilité à bout

Je suis perdu, dans mon chargrin.

poème de ma vie : recueil 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant