LASTING LOVER (Suite alt.) • MASON MOUNT

21. Eleanor

26 mai 24

Mila s'est réveillée tôt – très tôt – alors j'ai quitté la chambre avec elle, je lui ai fais un biberon et me suis installée avec elle sur le canapé, et elle a fini par se rendormir contre moi.

La soirée d'hier a tout bonnement été géniale, Manchester United a remporté la finale de FA Cup, et par la même occasion une place pour l'Europa League la saison prochaine. Toute la famille de Mason était présente à Wembley, il avait pris soin d'inviter mes parents, qui eux aussi ont fait le déplacement. Et après un repas dans l'enceinte du stade, nous avons fini la fête – tous ensemble – chez nous.

En témoigne les bouteilles de vin vides sur la table de la salle à manger, le salon encore en désordre. Nous sommes tous allés nous coucher bien éméchés, mais pleinement heureux. Je ne pensais même pas que c'était possible, toute mon enfance j'ai rêvé de cette harmonie entre nos deux familles.

Mon père et celui de Mason parlant whisky et échangeant des blagues. Summer assise sur les genoux de ma mère pendant que cette dernière discute avec Jaz et Debbie. C'était de nouveau une belle soirée en famille. La famille dont j'ai toujours rêvé.

Le soleil est déjà levé quand il y a du bruit dans les escaliers, des pas très légers, probablement quelqu'un qui pense que la maison dort encore.

Eleanor – Bonjour...

Je dis après avoir basculé ma tête en direction du salon. Ma mère sursaute avant de chercher la voix qui l'a salué, puis elle esquisse un sourire.

Rebecca – Tu es déjà réveillée ?

Eleanor – Ça fait presque deux heures, Mila était réveillée.

Elle jette un coup d'œil au bébé, avant de m'attaquer au rangement, j'ai délicatement positionné un coussin le long du petit corps de Mila, juste au cas où elle gigoterait.

Ma mère la regarde dormir, avec des yeux attendris – plein d'amour – et un léger sourire.

Rebecca – Tu adores ces petites...

Eleanor – Ouais... Eum, Summer dort encore... Dans notre lit.

Ce détail la fait sourire.

Sans dire un mot de plus, je prépare deux tasses et nous sers un café à chacune. Je lui tends la sienne pendant qu'elle regarde par la grande baie vitrée du jardin.

Rebecca – C'est une très jolie maison...

Je sais... C'est moi qui l'ai choisi... Elle n'est pas exactement comme la maison de mes rêves face au lac près de chez nous à Portsmouth, mais elle est parfaite c'est vrai.

Rebecca – Tu n'as pas envie de revenir y vivre ? C'est beaucoup plus spacieux que ton petit deux pièces...

Eleanor – J'en meurs d'envie... Mais-mais on a besoin d'un peu plus de temps...

Rebecca – Ce n'était pas qu'une question de précipitation entre vous, pas vrai ?

Je lève un peu le regard vers elle, le sien est plein de bienveillance, plein d'émotion – un regard qui me ferait fondre en larme dans ses bras – car elle sait.

Rebecca – Je suis ta mère Lenny, si tu crois pouvoir me mentir sans que je le vois, tu te trompes.

Je me disais bien que je n'avais pas été très convaincante, et puis, elle n'a pas posé énormément de question tant je pleurais en lui annonçant notre séparation. Je suppose qu'elle n'a pas voulu m'achever en me demandant la vérité.