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Hérald sortit une robe de chambre pour Cécile, le roi lui avait donné quelques vêtements mais ils allaient devoir faire des courses. Hérald informa la petite de l'heure du dîner et il la laissa dans cette nouvelle chambre. Les pensées de Cécile fusaient, cette journée qui s'annonçait si mal avait fini par être sans aucun doute la plus belle journée de sa courte vie. Elle se pinça les joues à maintes reprises vérifiant si cela n'était pas qu'un rêve, et si ça avait été le cas, elle voulait qu'il dure toujours. Son petit corps montrait des signes de fatigue, elle bailla, s'étira et entreprit d'enfiler la robe de chambre. C'est à ce moment qu'elle s'aperçut qu'Hérald avait laissé un coffre dans sa chambre, et lorsqu'elle l'ouvrit elle découvrit de nombreuses parures. Elle aurait aimé que le soleil soit toujours là pour découvrir le jardin de sa fenêtre, tant pis, elle prendra le temps demain. Après s'être correctement vêtue, l'enfant partit en direction de la cuisine pour y retrouver Hérald. Il se tenait debout en face d'une marmite qui était placée au dessus d'un feu, il lui laissa l'espace nécessaire pour qu'elle voie ce qu'il y avait à l'intérieur. Des carottes, un chou fleur et de la viande mijotaient. 

- La robe est à ta taille ? 

-Oui elle me va parfaitement, merci ! elle lui adressa un sourire avant de poursuivre timidement:

-Est-ce que je dois t'appeler autrement qu'Hérald ? 

Il prit le temps de réfléchir a cette question. Il finit par répondre :

-Comme tu veux, tu peux m'appeler "mon oncle", "monsieur", "Hérald" , "père"...Il laissa sa phrase en suspens.

-J'aimerais t'être utile, j'aimerais apprendre à me défendre, j'aimerais devenir forte ! Est-ce que tu peux m'apprendre ? 

Hérald fut surpris par la demande de cette petite. Comment pouvait-elle rêver de puissance alors qu'elle avait à peine 5 ans ? Par quelles épreuves avait-elle dû passer pour en arriver là ? Tellement de questions qui allaient rester sans réponse. Cécile le regardait avec une envie ardente, avec une motivation qu'il n'avait encore jamais vu dans les yeux de quiconque, elle était si petite...

Il lâcha dans un soupir :

-Oui. 

Cécile bondit de joie, elle serra son nouveau professeur dans ses petits bras et ses yeux furent remplis d'étoiles. Elle cria :

-Alors je t'appellerais "maître" ou "professeur" !!

En continuant de surveiller la marmite, il demanda à sa nouvelle protégée de s'assoir sur la chaise qu'il y avait en face de la table, juste devant la marmite. Puis il commença :

-Bon, dis-toi que ça sera ta première leçon. Quand on veut devenir plus fort, il faut entraîner son corps, c'est évident, mais aussi son esprit, et avant de commencer ton entraînement, on va s'amuser et tu vas prendre un peu de poids pour renforcer ton corps et ton esprit ! Alors mange ! 

Il servit la soupe. Cécile dévora l'entièreté de son assiette et ce n'était pas que parce que c'était une demande de son maître mais aussi parce qu'elle avait très faim. Elle demanda une seconde portion. Une fois le repas fini, Cécile retourna dans sa chambre, c'était l'heure pour elle de dormir. Elle sortit la pierre ramassée dans les bois de sa poche, elle la regarda de plus près. Ce caillou n'était en fait pas tout à fait blanc, des reflets violets et bleus apparaissaient sur la surface quand elle faisait tourner la pierre dans ses mains. Elle ne put s'empêcher de penser que cette pierre n'avait rien de normal, mais elle était trop fatiguée pour s'en occuper de suite alors, elle la rangea dans le tiroir de sa table de nuit. Ensuite elle s'affala dans son lit, se glissa sous la couette et apprécia quelques instants le confort et la chaleur d'un vrai lit avant de s'endormir paisiblement pour une nuit sans rêve. 

Le lendemain, c'est le coq qui la réveilla, l'aube était déjà passée. Elle ouvrit les volets de tout l'étage pour laisser les rayons du soleil pénétrer la maison, puis de retour dans sa chambre, elle contempla le jardin de sa fenêtre. Elle s'était réveillée mais le doux rêve qu'elle avait fait n'avait pas encore disparu. Les bruits des couverts attirèrent son attention, elle dévala les marches pour se rendre dans la cuisine. Là, l'attendait son professeur avec des œufs fumants et une miche de pain. Elle s'assit, et pendant qu'elle mangeait, il lui dictait le programme de la journée. 

-Tu vas aller te préparer, nous allons aller au marché, je dois faire quelques courses et nous devons t'acheter des vêtements. Même si le roi m'a fourni quelques affaires, cela n'est point suffisant. 

Cécile le fixait d'un air interrogateur. 

-C'est quoi le marché ? Demanda-t-elle.

-C'est un lieu ou des gens se réunissent pour vendre toutes sortes de choses, des vêtements, de la nourriture, des bijoux etc. 

Elle hocha la tête pour montrer qu'elle avait compris. Elle remonta alors enfiler une robe à manches longues verte émeraude, des collants blancs et des petites bottes noires. Elle ajouta un manteau cape noir. Une fois que sa tenue fut prête, elle descendit rejoindre Hérald dans l'entrée. Il lui prit la main pour sortir et poussa la porte. Le ciel était d'un bleu magnifique, mais le froid était mordant bien que ce soit la fin de l'hiver. Ils ne prendraient pas la calèche aujourd'hui, Hérald la fit monter sur son cheval et monta juste après, il la tenait fort dans ses bras. Cécile caressa le cheval affectueusement lui indiquant qu'elle ne lui voulait pas de mal, le cheval l'accepta. C'est alors qu'ils prirent la route pour Le Grand Marché de Solkia. 

Lorsqu'ils arrivèrent, Cécile fut frappée par la bonne humeur des gens, ils passaient, disaient bonjour et certains, qu'elle supposa être des connaissances d'Herald prenaient des nouvelles. Ils demandaient qui elle était, quel âge elle avait et quelques personnes qu'elle trouva fort à l'aise se mirent a son niveau pour lui pincer les joues.
Elle n'osait pas parler, à vrai dire, elle ne savait juste pas quoi dire. Elle en profita pour observer le marché. Des commerçants étalaient leurs marchandises sous des chapiteaux en toile, ils criaient pour attirer les clients et tous avaient un sourire aux lèvres. Tout autour, des bâtiments, des maisons et parfois au balcon, des gens riaient avec ceux qui étaient sur le trottoir. Malgré les bâtiments les alentours étaient bordés de vert avec des arbres et des buissons. Les rayons du soleil doux et chauds à la fois remplissaient la petite de bien-être. Soudain elle aperçut quelque chose bouger sous la table d'un commerçant. Elle vit un petit corps noir, poilu, avec de grandes oreilles, il marchait sur 4 pattes et avait une queue. Elle entendit dans son oreille:

-C'est un chat.
Elle se tourna vers la personne qui avait chuchoté ça. C'est un enfant, un petit garçon, il semblait avoir son âge.
Il tendit sa main vers elle en disant :
- Salut, moi c'est Mike !

Cécile et la pierre de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant