1 - La nuit de l'horreur

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Je me souviens encore du goût âcre de la peur qui emplissait mes poumons cette nuit-là. Le froid mordant de l'obscurité enveloppait la maison comme un linceul lugubre, tandis que mes pas résonnaient dans le couloir vide. Je n'avais aucune idée de ce qui m'attendait derrière la porte de la chambre de mes parents. Rien n'aurait pu me préparer à ce que j'allais découvrir. 

Le bois poli de la poignée glissa sous mes doigts tremblants, libérant un grincement sinistre qui résonna dans le silence oppressant. La lueur blafarde de la lune traversait les rideaux entrouverts, dessinant des ombres dansantes sur les murs délavés. Mes yeux s'attardèrent sur chaque détail, cherchant désespérément un signe de vie dans cette scène de cauchemar.

Et puis je les ai vus.

Allongés sur le sol comme des poupées brisées, mes parents gisaient là, baignés dans une mare de sang sombre. Leurs visages étaient figés dans des expressions de terreur indicible, leurs yeux fixes contemplant l'horreur qui les avait consumés. 

Mon cœur se serra douloureusement dans ma poitrine, tandis que des larmes brûlantes inondaient mes joues. Je me suis approchée lentement, mes jambes refusant de me soutenir alors que je tombais à genoux près de leurs corps sans vie. Leur présence était encore palpable dans la pièce, imprégnée dans chaque recoin comme un écho de leur amour et de leur souffrance. Je me suis accrochée à leurs vêtements ensanglantés, cherchant en vain un signe de réconfort dans cette mer de désespoir.

Mes mains tremblaient alors que je caressais leurs visages froids, murmurant des mots de consolation qui ne trouveraient jamais leurs oreilles. La douleur déchirante de leur perte m'envahissait, me submergeant dans un océan de chagrin indescriptible. J'aurais voulu pouvoir les ramener, effacer le cauchemar qui avait détruit ma famille en une seule nuit.

Mais tout ce qui me restait, c'étaient les souvenirs d'une vie qui n'était plus, gravés dans mon esprit comme des cicatrices indélébiles. Et dans l'ombre glaciale de cette chambre funeste, je jurai de trouver ceux qui avaient pris tout ce que j'avais de plus cher, de les traquer jusqu'aux confins de l'enfer et de leur faire payer pour leurs péchés.

C'était le début de ma quête de vengeance, une ombre noire qui obscurcirait mes jours et mes nuits jusqu'à ce que justice soit rendue pour les innocents tombés sous le poids de la cruauté humaine. Et même si cela signifiait plonger dans les ténèbres les plus profonds de l'âme, je n'hésiterais pas à y aller, car je savais que c'était là que je trouverais ma véritable lumière.

Les murs semblaient se refermer sur moi, étouffant ma volonté et me laissant seule avec le vide béant laissé par leur départ brutal. Chaque battement de mon cœur était un rappel cruel de ce que j'avais perdu, de l'innocence volée qui ne pourrait jamais être retrouvée.

Les heures passèrent dans un tourbillon de désespoir, la lumière de l'aube éclatant à travers les fenêtres comme un rappel cruel du monde qui continuait à tourner, indifférent à ma douleur. Je restais là, immobile, incapable de bouger ou de penser à autre chose qu'à la perte insupportable qui me consumait de l'intérieur.

Puis, lentement, la colère prit le relais, brûlant en moi comme un brasier incontrôlable. La rage pure et brûlante m'envahissait, alimentant ma détermination à trouver ceux qui étaient responsables de ce massacre impie. Mes poings se serrèrent, mes dents grincèrent, et je jurai de ne jamais abandonner tant que justice ne serait pas rendue.

Je me relevai lentement, mes jambes tremblantes sous le poids de ma détermination renouvelée. La douleur et le chagrin étaient toujours là, tapie dans les profondeurs de mon âme, mais ils étaient désormais accompagnés d'une force nouvelle, d'une volonté de fer qui ne fléchirait pas devant l'adversité.

Les fils de l'ombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant