Chapitre 2 - Les Kráag de Gulmσr.

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🙪 6𝗲̀𝗺𝗲 jour 𝗱𝘂 𝗩𝗲𝗿𝘁𝗵'𝗲̈𝗻𝗶́ | 𝟏𝟐𝟐𝟯

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🙪 6𝗲̀𝗺𝗲 jour 𝗱𝘂 𝗩𝗲𝗿𝘁𝗵'𝗲̈𝗻𝗶́ | 𝟏𝟐𝟐𝟯.𝗗𝗠 🙪

Chapitre 2

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HAROLD


La chasse sauvage s'amorça dès le crépuscule.

Dévoré par l'angoisse et le supplice des pertes, Harold se retrouva seul à courir pour sa vie tandis que les autres entreprirent de le traquer avec une féroce ardeur. Revis, il s'y était employé de toute la force de ses petites jambes frêles en se carapatant en tous sens au travers de la friche, tapissée de bruyères noires. En courant à toute allure, il jetait des regards en arrière, gravant à jamais dans sa mémoire le souvenir de cette nuit d'horreur, l'image de ces poursuivants et l'envie de la vengeance.

Jamais auparavant, il n'avait couru aussi vite. Pourtant, les arbres familiers de la forêt cédèrent bientôt la place à d'épais territoires inconnus, car une longue pente inclinée au sud se trouvait entre les entrailles intestines de la forêt et la démarcation des bois. Harold ne se souvenait pas de n'avoir rien qu'une fois traversé cette petite gâtine. La peur lui avait fait perdre tous ses repères, bien qu'il ait pourtant connût cet endroit par cœur et qu'il l'eût déjà emprunté ce chemin des dizaines de fois.

À présent, un pêle-mêle de troncs entassés et d'écorce craquelée s'étendait à perte de vue. Sous ses yeux, et cernés par les remparts funèbres d'arbres gigantesques qui embaumaient l'humus détrempé, une forêt si drue de ces hauteurs d'acre brume se déployait dans toutes les directions possibles. Des aiguilles ternes s'emmêlées et pendaient aux branches cagneuses, et des racines noueuses qui sortaient du sol comme des griffes sinistres en attente d'une prise.

Les profondeurs interdites de la forêt donnaient au petit bonhomme un sentiment de malaise. Le gamin tressaillait au moindre bruit, se tourmentait de la nuit terrifiante, et de temps à autre essuyait de larges plaques de sueur qui perlaient sur son front.

Il y avait quelque chose d'hostile dans l'air. Et, à quelques arpents de la rive l'endroit où un peu d'herbes humide de la rosée obstruaient leur complète révélation, une poignée, tout au plus une dizaine de ces pillards, le poursuivait sans relâche et ne lâchait plus du regard. Sur la rive gauche du fleuve limoneux, éperdument neigeux, entre les fils de lumière réverbérante et nuances de nuit, la cabale garçaillère était aux trousses de l'enfant.

À même de l'embouchure d'un étang, les premiers poursuivants acharnés avaient recours à la lumière enchevêtré que pouvaient fournir quelques oupilles embrasées. Bien qu'une nuit prématurée tombât, la forêt devenait de plus en plus dense à mesure qu'ils avançaient.

HEL'DRAZÍS : Une Brise d'Été.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant