🙪 7𝗲̀𝗺𝗲 jour 𝗱𝘂 𝗩𝗲𝗿𝘁𝗵'𝗲̈𝗻𝗶́ | 𝟏𝟐𝟐𝟯.𝗗𝗠 🙪
Chapitre 3
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┊HAROLD┊
Le feuillage frémit.
Sans aucune trace claire à suivre, lui qui ne voyait rien, Harold passa sous les branches nouées des sous-bois obombrée.
Il s'obstinait à braver l'accroc abrupte et battue du vent glacial qui lui cinglait le visage. Les arbres imposants s'étirant trop haut pour qu'il puisse saisir les nuages de son regard triste.
Pour éviter de se retrouver à nouveau confronté aux assassins, le petit garçon choisit de se frayer un chemin à travers la végétation détrempée du hallier primitif. Seule se perçu alors l'opiniâtre clapotis de ses pieds dans l'eau.
Il se précipita vers le surplomb de racines épaisses à mesure que l'aile battait un passage dans le ruisselet en crue, pataugeant péniblement. Le froid nocturne lui avait rougi le front et les pommettes. Il aurait donné n'importe quoi pour un toit sûr au-dessus de sa tête et un repas chaud. Les bras tremblants, ses mains crispées étaient devenues complètement insensibles. Portée seulement par la faim qui lui donnait le vertige, il avançait avec une détermination désespérée en cherchant un abri ou un signe de secours, en vain.
Dehors, une multitude de créatures rôdaient, fourmillant dans les bois à la recherche de proies imprudentes.
Et c'est alors, qu'une ombre émergeait à demi-jour du voile de la cime des arbres feuillus, secouant leurs branches sur un lit de feuilles trempées. Le flou d'une forme massive se déplaçait assez vite en glissant juste au-dessus de la canopée. Ce n'était point un rayon lumineux venu faîtait le pinacle du perchis effeuillé du breuil, et qui conférait à l'ensemble des lieux la confondante aura d'un jardin assombri par les nuages et la nuit. C'était plutôt une sorte de masse imposante qui se déplaçait au-dessus de lui, en laissant retomber la silhouette spectrale d'une ombre dense et armée de huit pattes étirées. Rien de naturel en cela.
Embrouillé dans les replis de l'ombre et bénéficiant de sa modeste stature, Harold poursuivit sa progression sans se retourner, échappant ainsi à l'attention de la bête qui ne fit que traversée. Il marchait en suivant son ombre. Effrayé, il regretta de s'être aventuré aussi loin du village. Mais il n'en avait pourtant eu guère le choix. Du sol humide, plus il avançait, plus s'élevait une brume blanche qui frôlait l'air dans un souffle timoré de glace.
En l'occurrence, ce soir, il y avait un ciel tout zébrée de noir et sillonner de bande de brouillard.
La faim le tenaillait, la fatigue le rongeait, et ses jambes commençaient à fléchir sous l'accablant effort d'un exercice fort trop exigeant. Il frissonna dans sa pauvre chape grise fourrée de cuir, s'appesantissant sur ses épaules, et son souffle forma une épaisse fumée cendreuse devant lui. Sans avoir d'abord oser ni eu le choix de franchir la lisière de touffes éternellement vertes, Harold parcourait cette mystérieuse forêt depuis un temps incalculable. Il espérait par-dessus tout que les bêtes fauves, menaçantes et imbibées de l'essence sauvage, tiendraient les autres à distance pendant qu'il s'échapperait à travers les ombres comme une étoile filante fuyant le ciel obscur.
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HEL'DRAZÍS : Une Brise d'Été.
RastgeleAprès une attaque brutale contre son village, Harold, échappant de justesse à la mort, se retrouve plongé dans un monde inconnu et hostile. Désorienté et désespéré, il doit apprendre à survivre tout en évitant d'attirer l'attention des mystérieux ch...