Chapitre deux.

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   Au moins, le sentier existait bel et bien. Nous déambulâmes péniblement sur le chemin, une étroite falaise de roches à notre droite et une pente escarpée à notre gauche, au pied de laquelle une rivière bouillonnait dans son lit. Des oiseaux, très bruyants, poussaient des cris rauques, comme pour nous gronder pour le dérangement. Un adorable petit écureuil sauta de la branche d'un arbre immense et imposant et émit quelques sons à notre intention.

   « - Oh, regarde, c'est trop mignon, dis-je. »

   Il cria de nouveau, puis laissa tomber une pomme de pin sur ma tête. Je me penchai et criai. Calum fut pris d'un fou rire.

   « Tu rirais moins s'il m'avait assommée, dis-je, boudant un peu. Tu aurais dû porter mon corps inanimé ! »

   Calum essaya d'arrêter de rire, mais en vain. Je poussai un soupir et fis de mon mieux pour avoir l'air digne. Mais je voudrais tout de même faire remarquer que 400 mètres, c'est beaucoup plus long que je ne l'avais imaginé. Probablement que si je faisais du sport, je ne soufflerais pas et je n'halèterais pas. Mais je n'en faisais pas. Et j'haletais.

   Heureusement, j'aperçus un sentier. J'assimilais ce fait qui résonnait comme aux tréfonds de ma mémoire. Ca voulait dire que Michael avait dit la vérité et que, à la fin des 400 mètres, on allait trouver le B&B.

   Et de la nourriture.

   Et pour l'amour de Dieu, un téléphone, et même mieux, une connexion Internet que j'utiliserai pour trouver un moyen de rentrer à la maison.

   « - En combien de temps, à ton avis, nous faut-il pour rentrer à la maison ?

      - Pas longtemps.

      - J'espère que je pourrais appeler quelqu'un qui viendra nous chercher.

      - Tu ne vas pas te dégonfler aussi vite. »

   Calum était juste derrière moi sur le sentier, surveillant nos arrières, ce qui m'inquiétait. Qu'est-ce qui se passerait si nous étions attaqués par des loups ou des ours, là tout de suite ? Ou pire, par le redoutable chat sauvage des montagnes ? Cal serait dévoré en premier et je me retrouverai toute seule. Après réflexion, peut-être qu'être en tête était une bonne chose. Je me hâtai autant que je pus avec mes deux énormes sacs et le carton contenant les surgelés, ce qui laissait Calum avec son unique sac et trois cartons, tous chargés de fruits, de légumes, de pâtes et de beaucoup d'autres provisions.. mais pas de cookies. J'avais vérifié.

   Je détestais vraiment que Calum me connaisse assez bien pour savoir que je ne e dégonflerais pas, que je voudrais aller au bout de l'aventure. Mais ce désir était plus abstrait qu'actuel. Parce que, depuis que j'étais là, je découvrais toute une foule de choses sur moi-même. Comme : c'est une chose de se penser aventurière, c'en est une autre, totalement différente, d'en être vraiment une.

   « - J'ai faim, dis-je

      - Quoi, tu as raté ce fameux repas de première classe lors de notre dernier vol ?»

   D'accord, je ris, malgré moi. Mon dernier petit ami était un motard tout de cuir vêtu de Santa Barbara. Sublime à en baver. Il était docteur. Parfait hein ? Sauf son manque désespérant d'humour. En fait, c'était un trou duc' égoïste, et à la fin, je me suis rendue compte que j'attendais plus que des pectoraux en acier et un joli compte en banque. Aller savoir. Les bonnes choses ne durent jamais. Mali-Koa clamait que c'était juste un prétexte pour me retenir, que je sortais avec les mauvais mecs dans le but de saboter mon propre bonheur et prouver ma théorie. Peu importe.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03, 2015 ⏰

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Seuls au monde (Calum Hood)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant