Chapitre 11

179 10 11
                                    

                                         Aloïs

Ça fait bien une semaine que je suis rentré à l'université pour le plus grand bonheur de mon beau-père.

Ça faisait un moment que je voulais y entrer et maintenant que j'y suis, je ne regrette en rien mes choix. Je suis tombé sur un colocataire vraiment sympa.

Elyas est quelqu'un d'intenable. Il ne s'arrête jamais mais il est toujours ouvert à une discussion sérieuse. Même si ce n'est pas mon fort, c'est bon de savoir qu'on a quelqu'un comme ça dans son entourage.

En parlant d'Elyas, il vient à peine de s'asseoir à ma table et est en train de me raconter le plan qu'il a pour embêter Ava. Il dit qu'il sent que ce n'est pas le genre de personne à se laisser faire et il veut la voir énervée pour une fois. D'après lui, ça serait très drôle.

Je ne suis pas très convaincu, mais au moment où Ava et Elia nous rejoignent, il commence à lui donner de petites pichenettes partout tout en lui ébouriffant les cheveux. Elle répond en lui donnant des coups de pied comme une folle, je ne peux m'empêcher de sourire.

Et mon sourire ne fait que s'élargir quand je vois que son plateau est bien rempli.

Je n'ai aucune envie de la retrouver dans le même état que ce matin.

- Elyas, arrête, purée ! Tu me fatigues. Je vais porter plainte, tu vas voir !

Sa menace n'a aucun effet sur Elyas qui continue ses attaques.

Du moins jusqu'à ce qu'Ava lui fasse une clé de bras et appuie sa tête sur la table.

- C'est bon ? T'as fini maintenant ?

- Oui chef.

Elle le relâche doucement et se rassoit l'air de rien tandis qu'Elyas se masse le bras avec une grimace.

- Je crois que tu as ta réponse, je lui glisse doucement.

Il ne me répond pas et interroge plutôt Ava.

- Où est-ce que tu as appris à faire ça ? T'es un ninja en fait.

Elle lève doucement les épaules.

- J'ai regardé des tutos.

-Eh ouais, ça c'est ma copine, s'exclame Elia avec toute la fierté du monde.

Petit à petit, la table retrouve son calme et nous nous mettons tous à manger en silence, du moins pour Ava et moi.

Elyas et Elia, eux, ne s'arrêtent pas de se chamailler.

- La routine.

Ces deux mots sont sortis en cœur de nos deux bouches. Ce qui me fait sourire mais ce n'est pas la réaction escomptée chez Ava. Au contraire, elle glisse sa pomme dans sa poche, lance un "à tout à l'heure" général et s'en va.

Je la regarde partir sans rien dire, même si je meurs d'envie de lui poser mille et une questions.

Je ne sais pas si je suis paranoïaque mais en tout cas, je passe le reste du repas à me demander si Ava ne m'éviterait pas.

Je l'ai bien vue partir rapidement hier alors même qu'Elyas l'avait interpellée, et puis ce matin elle a à peine échangé trois mots, et là, voilà qu'elle fuit avant même d'avoir fini de manger.

À mon tour, je quitte la table et file prendre l'air. Je sens que ma respiration s'accélère et je n'ai aucune envie qu'une crise arrive. Et pour couronner le tout, voilà Inaya qui débarque.

Depuis que ma mère s'est mise avec son père, elle croit qu'elle et moi sommes comme des frère et sœur. Ce n'est pas le cas et j'en ai plus que marre qu'elle me colle.

REMEMBER MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant