Prologue

8 1 0
                                    

Madeleine

Ce jour maudit dont tous les vivants se souviennent. Le jour où l'épidémie à ravager Washington D.C. avant de se propager vers l'intérieur du pays, même informés les États-Unis se sont retrouvés impuissants face au virus. D'abord la France, puis l'Europe, et ensuite l'Asie et l'Afrique. L'Amérique a été épargnée pendant quelques jours, mais les résultats des vols internationaux l'ont finalement rattrapé. Cela fait déjà trois ans que nous vivons dans la peur, les morts constituant désormais une bonne partie de la population mondiale. Des camps se sont rapidement formés, certains sont tombés d'autres continuent de prospérer. Mais pour combien de temps encore tiendront ces fondations ?

Ici à Chicago, une communauté s'est formée, dont les murs n'ont pas cédé depuis trois ans. Au contraire, ils ne font que s'agrandir de mois en mois. Tous les survivants de l'autre côté du mur, ayant connaissance du camp, viennent s'y réfugier. À l'intérieur, on peut trouver des plantations, du travail, de l'argent (enfin, si l'on peut appeler des bouts de feuilles de l'argent), mais il y a surtout ces murs de fer de plus de dix mètres de haut. Encore aujourd'hui, je me demande comment ils ont réussi à les installer.

Les gratte-ciels qui parsemaient le ciel de Chicago ont cédés la place à des maisons de fortunes sur plusieurs étages. L'unique bâtiment encore debout, qui n'a pas été touché par les chutes des hélicoptères, est l'Empire du dirigeant, Jake Johnson. Il ne sort jamais de son immeuble, il y laisse entrer ses soldats, ses bras-droits mais aussi ses scientifiques, dont je fais partie.

Un coup d'œil à ma montre, elle m'indique six heures du matin. Les rêves ont cessé de me rendre visite, et je passe la plupart de mes nuits à fixer le plafond. Je me lève enfin, prend mes affaires de toilettes, et me rends dans les douches communes.

Après m'être préparée, je descends les escaliers poussiéreux de la maison pour me diriger dans la cuisine, qui est elle aussi, commune. Je prends une pomme et sors de la maison. Je déteste ce moment de la journée où je me trouve dans la rue en route vers l'Immeuble, tout pourrait paraitre idyllique : des maisons qui commencent à s'éveiller, un soleil levant qui éclaire les façades, des personnes se rendant au travail.

Mais si l'on écoute attentivement, l'on peut entendre le bruit des morts qui s'agglutinent aux abords des murs. On les appelle les « Infected ».

En arrivant à la porte principale, je montre mon ticket qui me sert de carte d'identité, le soldat me laisse passer. Je monte jusqu'au quatrième étage et arrive à l'aile des scientifiques. Il n'y a que moi ici depuis deux ans, ils n'ont jamais trouvé d'autres scientifiques. Il y a deux ans j'avais un partenaire, Max, mais disons que Jake a voulu s'en débarrasser.

Mon travail consiste à trouver un remède. Bien évidemment, je n'ai rien trouvé depuis deux ans, ou peut-être ai-je trouvé quelque chose, mais je n'ai pas envie de le partager. Jake Johnson m'a fait part de ses plans dans le cas où un remède serait découvert, il ne compte pas le rendre accessible au monde entier, mais plutôt l'utiliser comme moyen de pression sur d'autres camps pour étendre son Empire.

Il veut être celui qui sauvera le monde. Cependant, quelle est la finalité de trouver un remède si on l'utilise seulement sur une partie des survivants ?

C'est pourquoi je prépare un plan pour m'évader de Chicago. La communauté voudrait être un abri pour les autres, mais c'est en réalité une prison, Jake Johnson agit comme un dictateur. Si les habitants ne travaillent pas assez, s'ils ne produisent pas suffisamment, s'ils osent défier le régime en place dans le camp, alors eux et leurs proches se font jeter dans la fosse à Infected.

Cette fosse a été créée à cause de moi, de nous, Max et moi. Nous avions besoin d'échantillons des morts, Jake a donc ordonné à ses soldats de creuser ce trou pour que nous puissions choisir un Infected à utiliser dans nos recherches. Depuis, il l'utilise comme moyen de torture.

Le porte de mon laboratoire s'ouvre brusquement, me faisant sursauter. Je me retourne pour découvrir Mia Jones, l'une des bras-droits de Jake Johnson, mais pas n'importe laquelle, sa préférée. Aucun de nous ne savons si c'est parce qu'ils ont un lien de parenté, ou simplement parce qu'elle est aussi terrifiante que lui.

"Could you just knock instead of smashing the door " Je lui dis, agacée.

" Hito you too, my fav Frenchie" Elle répond en s'asseyant sur un des tabourets.

" Mia, I'm the only French here" Je réponds, faisant mine de me concentrer sur mon carnet de note.

Mia est une grande femme, d'environ un mètre quatre-vingts. Elle a des cheveux couleur caramel lui arrivant en-dessous des oreilles, ses yeux perçant couleur chocolat et sa peau à la couleur de miel.

"Yeah,so you are my favorite French!" Je roule des yeux.

" What do you want ? I'm busy." Je continue, tentant de masquer mon angoisse. J'ai toujours cette impression qu'elle peut percer tous mes secrets.

" Really ? It doesn't seem like it to me." Je la regarde agacée, elle lève les mains en l'air.

"Fine ! Fine ! Jake wants some new about the cure." Je mords l'intérieur de ma joue, mon silence semble être une réponse pour elle car elle continue, "It's been two years Mady.  How come, you have nothing ? "

" Do you really expect me to find a cure just like that ? Like it's that easy ?" Je réponds fermant mon carnet, la fixant droit dans les yeux. Ses sourcils se froncent avant qu'elle ajoute.

" Well...yes? Do I need to remember you that he took you in for a reason ? Was he wrong about you ? Do you want him to believe that he let a shitty scientist into his Empire" Je soupire.

" No,I don't want him to believe that." Je quitte son regard des yeux pour observer le levé de soleil au loin. Dans un autre monde il aurait pu être synonyme de renouveau, mais aujourd'hui qu'il y a-t-il de nouveau dans ce monde cruel ?

" Then where are your progress on the cure ?" Elle répond me barrant la vue.

" Ican't be that fast if I'm alone. Sometimes I need someone else; I can't just relyon my brain alone."  Dis-je en m'asseyant sur le tabouret derrière moi. Mia prend une feuille volante dans les mains, jugeant mon travail, avant de répondre :

" We're working on that. I'll leave you alone, but you need to show him something. Do you want to end up in the Pit ?"  Une sueur froide apparait dans mon dos, je la regarde incrédule. Il ne ferait pas ça, je suis précieuse pour lui, son plan ne se mettra jamais à exécution sans moi. Mais je me rappelle que Max a finit comme ça. Comme si elle avait lu dans mes pensées, elle enchaîne d'une voix dure.

" Yes,he would. And you know it. So, get to work and show him something."

Elle se lève et sort de mon laboratoire. Je souffle et laisse ma tête tomber entre mes épaules. Si mes bras ne reposaient pas sur la table, j'aurais pu tomber à genoux. Bien sûr, qu'il oserait me tuer si je ne suis pas assez rapide. Je dois partir d'ici, et vite.


Where the light survives (French-English)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant