13. L'échange.

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Katsuki était intenable. On l'avait enfermé dans une chambre à Yuei pour tenter de le calmer. Mais il se transformait en dragon, défonçait ou faisait fondre la porte et commençait à mettre le bordel parce qu'il voulait partir à la recherche de Deku. Il n'arrivait pas à réfléchir calmement et Aizawa passait son temps à l'hypnotiser ou à lui injecter des calmants. Même quand il était sous sa forme humaine, le blond gueulait plus que d'habitude.

— Si on ne retrouve pas Deku, je vous bute tous !

Certains se mettaient à croire à ses paroles. Dans la seconde B particulièrement, les élèves qui le connaissaient finalement assez peu avaient peur de lui. Dans la seconde A, Todoroki et Iida avaient réussi à convaincre la classe que Katsuki restait Katsuki, qu'il puisse se métamorphoser ou non. Là, il n'était pas dangereux, mais inquiet et en colère et tout le monde savait que le dragon avait du mal à gérer ça. Aoyama était celui qui avait filmé et posté la vidéo, mais il avait regretté son geste et tout supprimé. Trop tard bien évidemment. Les gens avaient eu le temps de la voir, même de la copier, elle tournait partout sur les réseaux sociaux, était même passé à la télé, et à part ceux qui vivaient dans une grotte, le pays entier était au courant.

Les professeurs et policiers étaient déjà passés dans les médias pour jurer que tout était sous contrôle et que le métamorphe n'était pas dangereux. Il n'attaquait personne.

Ils ne divulguèrent pas le fait que Katsuki était fou de rage et d'inquiétude et promirent qu'il n'y aurait aucun problème.

Cela n'empêcha pas la population de se scinder en divers groupes. Ceux qui trouvaient ça archi cool, ceux qui étaient persuadés que c'était trop dangereux, ceux qui pensaient que c'était juste un coup de pub, ceux que ça indifférait totalement et finalement ceux qui voulaient utiliser Katsuki comme dragon de laboratoire ou comme armes contre des ennemis.

Yuei était une école plutôt protégée, Katsuki y était donc relativement en sécurité tant qu'il s'y trouvait. Il fallait laisser le temps aux gens s'habituer à l'idée d'un métamorphe, et en attendant tenter de continuer de rassurer la population.

Ça aurait été plus facile si Katsuki n'était pas si explosif. Prêt à s'enfuir à la moindre occasion, se montrant indubitablement têtu et colérique. Ça pouvait se comprendre puisque Deku avait disparu, mais ça n'aidait personne.

Uraraka finit par aller lui parler, profitant qu'il soit sous calmant. Il pouvait écouter, mais aurait du mal à l'attaquer :

— On doit concentrer nos forces sur les recherches de Deku, lui dit-elle.

— C'est ce que je veux faire, mais on m'en empêche, râla Katsuki d'une voix un peu molle.

— Parce que ça ne servirait à rien que tu t'envoles partout, que tu effraies la population. Tu ne vas pas retrouver Deku de cette manière. Il faut travailler en équipe, réfléchir et mettre un plan au point. Tu nous ralentis avec tes humeurs, lâcha-t-elle vertement, si tu veux qu'on le retrouve, coopère au lieu de vouloir tout brûler. Moi aussi je veux retrouver Deku, on le veut tous.

Les paroles firent mouche. Katsuki dut admettre que la tête d'œuf avait raison. Il fallait qu'il se calme, qu'il retrouve son sang-froid, qu'il réfléchisse. Ils avaient peut-être loupé quelque chose, un indice qui les mènerait à Deku.

— Et on doit te protéger toi aussi, intervint Uraraka.

— Tch, je n'ai pas besoin qu'on me protège.

— Tu ne diras pas ça si tu te retrouves allongé sur une table d'opération, ou massacré par des hybrides effrayés.

Katsuki soupira. Bon. Peut-être qu'il avait effectivement besoin de protection.

Sous le signe du DragonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant