1. La decente au enfer

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Victoria

Il est sept heure dix-huit et je regarde mon plafond blanc depuis que je suis revenue de ma sortie. Je commence tout juste à sentir le sommeil m'emporter alors je ferme les yeux.

– Debout ma princesse, chuchote mon père près de la porte.

Je rumine avant de me cacher sous la couette. J'ai besoin de dormir, j'aurais dû dormir. Un projectile atterrit sur ma tête, il vient de me jeter un coussin. A contre-coeur, je sors de mon lit, ouvre la porte-fenêtre et atteint mon balcon.

Le froid hivernal m'enveloppe et un frisson parcours mon épiderme. Je tombe nez-à-nez avec le merveilleux paysage de mon jardin enneigé. Je reste ainsi, à profiter de ses derniers instants de sérénités avant de me préparer pour le lycée.

– Victoria dépêche toi tu vas être en retard ! crie ma mère du bas des escaliers.

Je sursaute et me rend compte que je me suis assoupie. Je regarde l'heure sur mon téléphone, sept heure cinquante trois, Charlie va me tuer.

Je sors précipitamment du balcon et je m'habille en vitesse, puis met du mascara pour ne pas ressembler totalement à un cadavre. En descendant les escaliers, j'attache mes cheveux roux en une queue de cheval qui retombe parfaitement dans mon dos. Je prend mon sac à main pour les cours, un grand manteau noir, je fais un signe de mains à mes parents et je claque la porte de la maison.

Charlie, ma meilleure amie m'attend devant la luxueuse voiture grise que ses parents lui ont offert, les mains croisées sur sa poitrine, elle a une mine réprobatrice sur le visage.

– VICTORIA ARINSON ÇA FAIT PLUS DE DIX MINUTES QUE JE T'ATTEND !

– J'ai traîné excuse moi, je rigole.

On s'engouffre dans la voiture et elle pose ses mains sur le volant avant de me dévisager.

– T'as une sale tête.

– Sans blague.

– Cauchemar ?

– Balade nocturne, je marmonne.

Elle soupire d'exaspération et me plaque un bisous plein de rouge à lèvres pour que j'arrête de faire la gueule, ce qui fonctionne.

– T'es sexy aujourd'hui.

– Je le suis toujours, mais merci.

J'approuve, et elle démarre enfin. Sa conduite est catastrophique mais je ne lui fais pas remarquer par peur qu'elle me jette dans la rue.

Le lycée n'est pas très loin, alors nous arrivons en moins de dix minutes. Elle se gare dans le parking privé en faisant bien attention aux portières de son nouveau bijoux. La sonnerie retentit quand nous sortons de l'habitacle, alors à pas de course nous rejoignons notre salle. Nous nous installons et notre prof démarre son cours d'histoire.

– D'ailleurs, tu viens à la soirée samedi soir ? me demande Charlie.

– Je sais pas, il y a les examens de fin de trimestre dans moins de deux semaines et je ne peux pas me permettre de les loupées.

– S'il te plaît Vic, tu n'est pas sortis depuis fin août et on est le 21 décembre ! Ça te fera du bien, s'exclame t-elle.

– SILENCE, aboie M.Lee.

– Je verrais

La matinée est passée très rapidement et l'heure du déjeuné est enfin arrivée. On s'installe dans la cafétéria qui donne sur le grand parc enneigé, quand Giovanni et Benjamin nous rejoignent. Nous les avons rencontrés il y a trois ans en été en jouant au volley avec des amis en communs.

HéritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant