Prologue

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Il est trois heures du matin et je suis dehors comme à mon habitude, incapable de dormir. Je marche dans les rues de ma ville, c'est paisible. Je m'avance vers le lac à quelques pâtés de maison de chez moi et m'assoie sur le bord du ponton, les pieds dans l'eau gelée, je ne pense plus à rien. Seule la lune éclaire les alentours. Je n'ai jamais aimé dormir, entre les cauchemars et les insomnies, ça a toujours été un enfer.

Le vent souffle légèrement dans mes cheveux, quand un craquement attire mon attention. Je ne me retourne pas. Je sais déjà de qui il s'agit, enfin non pas vraiment.

Depuis quelques semaines déjà, je sais je suis suivie. C'est cette personne qui est derrière moi à m'observer en silence. J'ai peur mais je ne peux rien y faire. Je n'ai pas arrêter mes balades nocturnes pour autant. Si cette personne veut me faire du mal, elle le fera que je le veuille ou non alors à quoi bon arrêter de vivre si mon destin est déjà scellé.
J'ai toujours redouté le décès de mes proches, perdre les personnes que j'aime m'est insupportable, en revanche quand je pense à ma mort je ne ressent rien. Je ne ressent pas le besoin de m'accrocher à quelque chose d'aussi éphémère. Je ne dis pas que je souhaite mourir loin de là, je veux seulement vivre la vie comme bon me semble sans me soucier de tout les risques.

Après plus d'une vingtaine de minutes, mes pieds sont totalement anesthésiés par le froid. Je me lève et fait face à cet inconnu. Je ne peux pas voir son visage mais à en croire sa carrure je dirais que c'est un homme a peine plus âgé que moi.

Il fait soudain un pas dans ma direction puis se ravise et disparaît dans la forêt tel un voleur.

Je remet mes chaussures et fait le chemin en sens inverse jusqu'à chez moi. Je longe la grande allée de ma maison quand j'arrive enfin sous la fenêtre. Ma chambre est à l'étage, alors je suis obligée d'escalader le mur tel une panthère pour l'atteindre. J'ouvre la fenêtre et découvre Céline ma gouvernante assise sur le lit une lampe torche en main qui m'aveugle.

– Mademoiselle, je vous ai déjà dis que c'était dangereux vos promenades nocturne !

– Céline, tout le quartier est sécurisé, je ne risque rien, je la rassure.

Je mens, évidement. Si elle sait qu'une personne observe mes moindres fait et gestes depuis des semaines elle m'enferma probablement dans ma chambre jusqu'à la fin des temps.

– On ne sait jamais. Venez vous coucher, vous allez être morte de fatigue demain matin.

Je la laisse me border pour lui faire plaisir, même si je sais pertinemment que je ne vais pas réussir à m'endormir.

HéritièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant