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C'était un doux soir d'été,

Je m'apprêtais à rentrer,

Mais elle me retint par le bras

Et murmura tout bas : 


"Pourquoi m'aimes-tu ?"


Prise au dépourvu, je demeurais silencieuse

Car dès le premier jour, elle m'avais plu

Chaque attention qu'elle me portais me rendais heureuse.


Sauf que les mots s'étranglaient dans ma gorge,

Ne parvenant pas à s'échapper à mon plus grand regret.

J'étais muette et nerveuse, comme paralysée,

Il aurais fallu qu'un immense courage, à cet instant, se forge.


Alors, dans un souffle inaudible, je disais :

"Je t'aime pour toutes tes qualités

Mais aussi tes petits défauts.

Je t'aime parce que tu n'es pas comme ces faux-dévots,

Tu es, des autres, bien différente,

Ta grandeur d'âme te rend attrayante.

Tes yeux étincellent et me touche en plein cœur,

J'en tombe amoureuse, c'est ma grande peur.

Ton sourire contagieux et éclatant

Me rappelle l'innocence d'un enfant.

Ton âme est belle et pure,

Seule dans un monde aussi dur.

Tu es la seule rose dans un champs de marguerite.

Toutes les choses sont maintenant dites...

Je sais que ce n'est pas réciproque, que ta réponse est non

Alors laisse-moi éteindre cela, ce ne sera pas long."


Quel euphémisme ! L'éternité ne rivalise même pas !

En vérité, ses sentiments sont, en elle, bien ancrés

D'une ardeur dont elle ne pourra se détacher

Elle l'aime profondément et se sacrifiera, pour elle, mille fois.


C'était un doux soir d'été,

Je m'apprêtait à rentrer

Mais tu me retint par le bras

Et me murmura si bas :


"Et si je t'aimes, tu fais quoi ?"

PoèmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant