Chapitre 20

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* Pdv madame Mora

Arrivée en avance comme à mon habitude à l'université pour avoir le temps de préparer mes cours, je suis posée à mon bureau : l'heure a déjà bien tourné. Quand je me rends soudain compte, qu'il me manque les feuilles que j'ai imprimées en plus pour mes élèves plus brillantes et plus rapides, dont Anna Winston.

Cette jeune femme a un avenir prometteur devant elle. J'en viens à me demander pourquoi se tracasse-t-elle à venir étudier quand même mes programmes les plus intenses, elle me les fait avec une note haut la main. Probablement est-elle plus intelligente que tous les profs réunis de cet établissement, mais pour autant, elle reste étudier et écouter les cours avec une attention bien surprenante qui laisse comprendre que le cours est intéressant pour elle.

J'espère qu'elle ira bien aujourd'hui après la soirée avec Aédé cette fille folle qui braque une arme sur mon élève. Je ne sais pas si mes menaces auront l'effet désiré, il va falloir que je sois attentive au moindre changement de comportement de mademoiselle Winston. Me dirigeant à la voiture, je fais tomber la tasse d'un collègue. Décidément, en ce moment, je ne suis que peu attentive à ce que je fais.

Une fois nettoyé, car oui, en bousculant mon collège, je m'en suis mis sur le pantalon. Quelle empotée je fais. En descendant les marches en direction du sous-sol, une odeur de plomb et de fer me prend au nez. La panique s'installe doucement chez moi, me laissant penser à Aédé qui se serait encore introduit dans le lycée. Une bombe de fumigène vide est au sol non loin de moi, je commence à paniquer un peu plus. La fumée m'empêche de voir convenablement et l'odeur de fer est tellement forte que je suis obligée de me boucher le nez par
peur de vomir.

J'avance avec un bras sur mon front pour éviter de me prendre trop de fumée dans les yeux. Plissant sur mes yeux afin d'essayer de voir, je finis par apercevoir un corps à terre, rempli de sang. Une flaque est répandue à même le sol, d'un rouge si vif. Mon cœur est à la limite d'exploser quand je crois comprendre ce qu'il est passé ici. Si je n'avais pas renversé le café, peut-être serais-je arrivé à temps.

Je n'ai pas le temps de réfléchir à ça, j'essaie de m'approcher de la personne à terre quand je vois madame Smith adosser à sa voiture une main sur sa cuisse, qui visiblement saigne abondamment. Mais merde, il s'est passé quoi ici ? Je me baisse afin de voir la personne au sol, mais ce n'est ni aédé ni Anna. C'est une poupée en plastique, mais alors d'où vient le sang juste à côté d'elle ? Je ne comprends pas, quelqu'un a bien dû saigner : ce n'est pas le sang de madame Smith, sa position me donne l'alerte qu'elle n'a pas bougé d'ici.

Je sens soudain une présence derrière moi que je fais en sorte d'ignorer pour ne pas lui transmettre l'information que je sais qu'elle est derrière moi. Ça ne ferait qu'empirer la situation et du sang serait encore versé sur ce modeste sol. Et dans un geste qui se veut rapide, je me baisse et fais valser la personne d'un coup de pied au niveau des chevilles. Mes années dans la police criminelle m'ont bien servi visiblement.

La personne tombe à terre, mais aucune odeur de fer à l'horizon, j'en conclus qu'elle n'est pas blessée. La personne toujours à terre, je prends ces bras entre mes mains et je reconnais que trop bien, mon élève.

-Winston ? Dieu, soit loué, tu n'as rien, mais que sait-il passé ici, explique-moi calmement, d'accord ?

-je... Smith... elle... je...

-respire Anna, je suis là, explique-moi. Je prends délicatement sa tête entre mes mains pour la rassurer du mieux que je peux.

-Aédé à tirer : j'ai réussi à retourner l'arme vers elle... Je ne voulais pas... je l'ai tué... je suis un monstre... 

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