02. César

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Chapter 2


César


Mon nom est César.

Jusqu'à maintenant, je suis l'homme le plus heureux sur Terre.

Enfin je l'étais.

J'ignore depuis combien de temps mon corps est affalé sur ce lit presque humide entre quatre murs, j'ignore quelle heure il est, la date, la nuit ou le jour. Tout ce que je sais jusqu'à maintenant, c'est que l'on m'a arraché la chose la plus précieuse sur Terre.

Mon corps est faible, un mort vivant.

Cela fait désormais cinq jours que je n'ai pas vu la lumière extérieure,peut être bien qu'entre temps ma famille a dû être inquiète.

L'odeur du renfermé à laquelle je me suis habitué me remonte aux narines alors que mes yeux sont rivés sur l'ombre du miroir face à moi. Et pour la énième fois depuis cinq jours, une soudaine douleur au ventre m'efforce d'entourer mon bras autour de mon estomac. J'étouffe un gémissement de douleur alors qu'un frisson me parcourt le corps.

- Bordel..

Je change de position en essayant de trouver un moyen d'être plus confortable même si cela revient à une perte de temps,cette impression que mon coeur veut arrêter de battre ne cesse de me tourner autour.

Tous les soirs juste avant de fermer les yeux, je vois les mêmes scènes.

Azad.

C'était le prénom que Maral voulait lui donner.

Et voila maintenant cinq jours que moi et Maral avions perdu notre fils.

À cette pensée, mon corps se crispe à nouveau et ma douleur à l'estomac s'intensifie me faisant expirer comme pour m'aider à mieux respirer. Sentant que l'envie de vomir me remonte à la gorge, je me redresse avant de quitter le lit avec difficulté.

Je quitte la chambre accueilli par la lumière du jour me faisant plisser les yeux puis accoure jusqu'à la salle de bain avant de me pencher vers le lavabo et d'extérioriser cette sensation affreuse et dérangeante.

L'impression que mon âme va quitter mon corps.

Le simple fait de me remémorer la scène d'un enfoiré éjectant ma femme du haut du garde corps me fait exterioriser davantage alors que mes jambes arrivent à peine à tenir le coup.

Cinq jours que j'ai perdu mon fils, cinq jours que l'on a tué Maral de l'intérieur.

Voyant le vomissement prendre fin, je prends l'initiative de me jeter de l'eau au visage avant de lever la tête vers le miroir face à moi pour me contempler.

La gueule.

Mes cheveux sont humides et retombent sur mon front, les yeux entourés de cernes et les joues creuses, une remonté me remonte à nouveau à travers la gorge en voyant la personne qui me reflétait dans le miroir.

Je dois me doucher.

Chaque pas est un combat à mener, je ne me suis jamais senti aussi lourd jusqu'à maintenant.

Peut-être qu'après cela il va falloir que je range le salon, juste pour ne pas y penser.

Ma main se pose sur le robinet de douche afin de le tourner vers la gauche pour que l'eau vire au chaud, en attendant, j'ouvre la fenêtre pour aérer les murs humides de la pièce dans laquelle je n'avais pas mis les pieds depuis mon retour.

La pluie bat à torrent et en vue de la couleur du ciel, il doit être seize heure.

Un frisson frais me parcourt à nouveau le corps alors que j'enlève mes vêtements au fur et à mesure que la vapeur de l'eau se fait voyante.

RAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant