RAVEN

03. Rue 47

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César

Comme une bulle qui s'éclate, mes pensées sont perturbées par le bruit des enfants dévalant la cour en s'agitant dans tous les sens.

Du haut du garde-corps du balcon, on peut avoir une large vision sur presque tout le labyrinthe et sur tout le monde. Zéphyr a tenu à ce que sa maison soit une grande demeure dont la cour devait être grandiose et c'est plus ou moins ce qui a été réalisé, du haut de ce balcon rien ne peut échapper à nos yeux à moins que notre attention puisse être perturbée par autre chose.

La raison de ma présence ici est simple, Andres doit se planter d'ici quelques minutes et je refuse de descendre et discuter avec lui entouré d'une foule de gens qui ne font qu'acte de présence.

Leur spécialités.

Cigarette entre les lèvres et les mains appuyées contre la barre du garde-corps, j'observe avec attention mon petit frère passer ses derniers jours parmi nous avant de prendre le premier vol pour Ottawa dans deux jours.

Malheureusement pour moi, les deux plus jeunes de la famille sont contraints de quitter la ville au plus vite malgré mes multiples réprimandes.

D'un côté, ça me fait vachement chier.

D'autant plus que les informations sur l'attaque prennent du temps à me revenir aux oreilles, et le fait de ne pas être au courant de tout ce qui se passe dans les moindres détails me tracasse intérieurement.

Heureusement pour nous, la présence d'Andres sur les lieux nous rassurent un peu. Il est très compétent dans son domaine et je ne remettrai jamais en cause sa façon de travailler pour notre agence.

Voyant les enfants quitter au fur et à mesure le labyrinthe, je consulte mon portable avant que l'écran de celui-ci m'affiche l'heure, midi pile, c'est donc l'heure du déjeuner.

Les enfants ne manquent jamais les trois repas de la journée lorsqu'ils sont jeunes, enfin à ma connaissance, les parents font un peu plus attention à leur enfants lorsqu'ils sont en bas âge.

Ils s'assurent qu'ils dorment à des heures convenables, qu'ils aient une alimentation équilibrée et riche en vitamine, en bref qu'ils soient en bonne santé.

Ce que chaque enfant est censé vivre.

Bien sûr, il existe des cas où certains parents n'ont pas toujours eu les moyens de donner à leurs enfants tout ce dont ils ont besoin. C'est triste à dire mais de nos jours, les gens se foutent que des familles soient à la rue et font, la plupart du temps, preuve de mépris envers eux.

Je remercie mon père de m'avoir appris à rester humble car en effet ce n'est pas le cas de tout le monde.

- César.

La voix grave et familière d'Andres me fait détourner le regard vers l'entrée du balcon, dressé à quelques mètres de moi, ses cernes me laissent comprendre qu'il lui manque quelques heures de sommeil au compteur.

Cependant, il est vêtu d'une longue veste noir par dessus un pull marron, en ce temps d'hivers inutile de prendre le risque de tomber malade.

De loin, j'arrive également à remarquer qu'il a pris quelques centimètres. Depuis le temps que je ne l'ai pas vu, la différence est assez flagrante, dans les alentours d'un mètre quatre-vingt quinze soit trois centimètre de plus que moi.

C'est de famille on dirait.

- Tu as pris du temps à trouver le balcon.

Un rire lui échappe révélant ses fossettes au niveau des joues.