RAVEN

06. Gloucester

🎟️

Andres

Si ce n'est que le bruit de la cafetière qui résonne dans la cuisine servant à me réveiller, je ne tiendrais pas même une seule seconde sur pied.

La nuit a été longue, mais agréable, j'ai pris du temps avant de dormir d'où la raison pour laquelle Alaric m'as passé un somnifère en guise d'aide. Ça a plutôt bien marché, j'ai toujours du mal à reprendre un bon rythme de sommeil après un vol, même si la durée est courte.

Il a fait tellement chaud que j'ai dû dormir comme un homme des cavernes.

Aujourd'hui, la journée sera longue et pour ça il va me falloir ma dose de café avec moi durant vingt quatre heures.

Mais d'un côté, j'ai hâte.

Mon portable vibre sur le plan de travail et je remarque une notification s'afficher sur le l'écran de celui-ci. Je plisse les yeux avant de lire le nom inscrit sur l'écran et attrape mon portable pour le déverrouiller.

César.

Les évènements d'hier m'ont fait complètement oublier le fait de le prévenir de mon arrivée sur Ottawa. Si ce n'est que les cris de Carter qui ont résonné dans mes oreilles depuis hier.

Heureusement que la pièce est insonorisée, je n'imagine pas la catastrophe que ça aurait causé si par malheur, l'un d'entre eux serait descendu au sous sol.

Mais le pire n'est pas arrivé.

Tout en retirant ma tasse de café, je prends la décision d'appeler César parce qu'une flemmardise a décidé de prendre possession de mon corps juste pour ne pas lire son message.

Il ne lui a pas fallu plus de temps que ça pour décrocher.

— Ça fait quoi de pas avoir la mer à côté de chez soi ?

— Enfoiré, craché-je tout en souriant à l'entente de son pique, t'en a que pour une semaine donc profite, après ça tu retournes à la réalité.

— Peut-être bien oui. Ça dit quoi de ton côté ?

J'ouvre le placard de la cuisine dans lequel Fox et Alaric rangent leur bocaux à épices et attrape celui sur lequel il est marqué Sugar, qui est d'ailleurs presque fini.

— On est entré hier et ta famille était tellement fatiguée qu'elle a passé leur après-midi à dormir, mais si tu veux savoir, tout le monde va bien.

— Et Alaric ?

— Il va bien aussi.

— Bien, souffle-t-il à travers le fil.

Ce n'est pas une évidence s'il ne demande pas pour Fox, ça ne m'étonne même plus. Mais que j'adore le taquiner avec ça.

— Je passerais le bonjour de ta part à Fox si tu veux.

— Évite, pour qu'il pense que je lui cours après et que je fasse le lèche-botte.

— Rohh, râlé-je, cette histoire date d'il y a des années et vous ne l'avez toujours pas digéré. Je n'imagine pas le jour où vous allez vous revoir.

— Je serais loin, et lui aussi.

Deux fillettes qui ne se parlent plus parce qu'elles n'ont pas pu se mettre d'accord sur qui jouera avec la barbie la plus jolie.

— En parlant de se revoir, t'as un plan ? Me demande César sous un bruit de vaisselle.

Il est dans sa cuisine, synchronisation jusqu'au bout.