12/ Retour

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Comme ils ne se sont pas souciés de connaître Dieu, Dieu les a livrés à leur sens réprouvé, pour commettre des choses indignes, étant remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, de cupidité, de malice; pleins d'envie, de meurtre, de querelle, de ruse, de malignité; rapporteurs, médisants, impies, arrogants, hautains, fanfarons, ingénieux au mal, rebelles à leurs parents, dépourvus d'intelligence, de loyauté, d'affection naturelle, de miséricorde. Romains 1:28-31

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POV Kévin

"Le mal et la cruauté sont-ils la vraie nature de l'homme ?" (Kévin)

Au début, ces hommes et ces femmes avaient des remords à m'électrocuter. Leurs bras tremblaient, leurs visages se crispaient et lorsque que je criais de douleur leurs visages étaient horrifiés.

Pourtant, leurs remords ne les ont pas empêchés de m'électrocuter encore et encore. La douleur était insoutenable, des spasmes violents parcourant mon frêle corps. Mes pauvres muscles se contractant sur eux-mêmes encore et encore.

Le pire étant cette horrible sensation de brûlure, j'avais l'impression qu'un feu ardent me brûlait. Mes yeux me brûlaient comme si on y plongeait des milliers d'aiguilles. J'avais l'impression que mon corps se disloquait, qu'il allait exploser. Je me suis fait dessus à plusieurs reprises, les suppliant qu'ils arrêtent ce supplice.

Chaque décharge était plus horrible que la précédente car ils augmentaient au fur et à mesure la puissance. Malgré mes implorations, ils n'ont jamais arrêté.

C'est alors que quelque chose a commencé aussi à changer, leurs mains ont commencé à arrêter de trembler. Leurs visages ont cessé de toujours se crisper, j'ai vu s'installer petit à petit, l'administration dans leurs yeux.

Ils ont commencé à me contempler souffrir, ils regardaient ma souffrance avec curiosité. Une curiosité qui s'est transformée en plaisir refoulé, puis des petits sourires mesquins ont commencé à émerger sur le visage. Le plaisir refoulé, s'est transformé en plaisir assumé. Pour qu'à la fin ce plaisir devienne de l'excitation, puis de la délectation.

Ils se sont délectés de chacun de mes cris, de chacune de mes douleurs aussi horribles soient-elles.

Un ongle arraché :

"Ne fait pas ta chochotte ça va repousser."

Une entaille au couteau :

"Tu vas cicatriser comporte-toi comme un homme."

Le pire étant quand ils m'ont coupé un doigt pour voir s’il repousse.

"Ah, bah non, dommage, ça ne repousse pas."

J'ai pleuré, crié, hurlé, tandis que mon doigt sectionné se trouvait au sol dans une petite mare de sang. Cela a continué encore et encore sans compter ces horribles cauchemars qui m'empêchaient de fermer l'œil.

J'étais coincé, piégé dans ce cercle infernal et au fur et à mesure, mon esprit a commencé à se briser. J'entrais dans des périodes de psychose ou végétatif, j'ai cessé de dormir pour éviter mes cauchemars, mais ils se tapissaient dans l'ombre.

Au final, j'ai commencé à m'accrocher à la seule chose qui était avec moi. La seule chose qui me faisait savoir que j'étais vivant, la seule chose qui permettait à mon esprit de ne pas se briser.

Je me suis rattaché à la douleur, elle était mon seul compagnon de voyage. C'était assez paradoxal, la douleur me détruisait, mais je me rattachais à elle. Comme une bouée de sauvetage, car j'étais perdu en pleine mer par temps de tempête. Elle est devenue ma camarade d'infortune et de fortune. Cette douleur horrible et horriblement salvatrice, je ne pensais qu'à elle chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde.

Alone in my darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant