3 - NE M'OUBLIE PAS

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Hello ! Ce chapitre contient un petit interlude musical, alors je vous invite à garder cette musique de côté, prête à être lancée : Call of Silence Acoustic Guitar Cover de Pavel Lavrentev. 

Sur ce, bonne lecture ! 😉

Face à nos propres cauchemars, les choix sont restreints : se battre ou s'enfuir, hurler ou pleurer, survivre ou périr

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Face à nos propres cauchemars, les choix sont restreints : se battre ou s'enfuir, hurler ou pleurer, survivre ou périr. Dans les ténèbres de nos esprits, où nos peurs les plus profondes prennent vie, on espère trouver la force de lutter contre nos peurs, d'affronter ces démons intérieurs avec courage et détermination. Mais, parfois, on fuit malgré soi. On se met alors à courir, à chercher désespérément une issue, un refuge où nous pourrions échapper à la terreur qui nous hante. Et si le cauchemar nous poursuit, si les ténèbres nous engloutissent complètement, alors, où peut-on se cacher ?

Du haut de son quart de siècle, Minho ne possédait pas encore cette maturité émotionnelle dont il avait tant besoin. Ses deux acolytes, eux, étaient parvenus à prendre du recul, à désencombrer leurs épaules de ce fardeau. Lui, en revanche, en était tout simplement incapable. Chaque recoin de sa conscience était envahi, chaque détour le ramenait inexorablement à ses angoisses, car dès lors qu'il s'investissait corps et âme dans une mission ou dans une relation, il oubliait d'ériger des murs protecteurs autour de lui. Ou plutôt, il les érigeait, mais ne les renforçait que d'un seul côté, faisant que toute cette douleur brute qu'il recevait comme une balle en pleine poitrine ne pouvait pas ressortir. Elle restait coincée entre ce mur et lui, seulement perméables de l'extérieur. Minho aspirait à un répit, un souffle d'air frais, une main tendue dans l'obscurité. Mais pour l'instant, il restait seul à naviguer dans les méandres de ses traumatismes.

Une gigantesque paume moite, recouverte de boue et de sang frais, qui le serrait des pieds à la gorge. Le silence de mort qui pesait désormais dans le village, seulement ponctué par les trombes d'eau s'écrasant au sol. Des dents acérées, couronnant une cavité sombre et puante. Un abîme de cauchemar dont il s'approchait inexorablement. Chaque détail faisait déferler des frissons de terreur dans son échine. La peur l'avait complètement envahi, annihilant toute force et tout désir de lutter. Et cette fois, personne n'était venu pour le secourir.

La bouche grande ouverte, des filets de salive pendant entre ses canines, le titan déposa le soldat sur sa langue molle et visqueuse. Minho glissa, incapable de retenir sa chute contre les parois de sa trachée. Il dévala rapidement l'œsophage de ce toboggan macabre et atterrit brutalement dans l'estomac de la bête : un enfer de sucs gastriques brûlants, de sang plus ou moins frais, et de membres déchirés flottant à la surface. L'odeur fétide de décomposition lui retourna l'estomac, à tel point que Minho sentit son dernier repas remonter jusqu'à sa gorge, alors que la nausée l'étreignait avec une force implacable.

Dans cette mer de cadavres, le temps semblait s'étirer, chaque seconde se transformant en une éternité de souffrance et de terreur. Les battements de son cœur résonnaient dans ses oreilles, une cadence désespérée qui semblait mimer le compte à rebours de sa fin imminente. La viscosité des sucs gastriques l'alourdissait, rendant chaque mouvement difficile. Minho se sentait partir à la dérive, emporté par les vagues de son propre épuisement et de son horreur croissante. Les visages de ses compagnons perdus flottaient autour de lui, leurs cris résonnant dans sa tête comme un écho lointain, un souvenir des plus douloureux. Son second, la jeune femme implorant sa mère, tous les autres soldats dont il ne connaissait même pas le nom. Tous étaient morts par sa faute, à cause de son incompétence. À présent, c'était son tour, il méritait son sort.

Wish you back | [Minsung / Hyunlix]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant