Chapitre 17

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Mady

Trois mois sont passé depuis la mort de mon frère et la vie n'est plus du tout pareil. J'ai appris par mon père qu'Aiden allait devenir le nouveau président et je trouve qu'il en fera un bon, mon père quant à lui se retire complètement quand Aiden sera prêt et que le club est reconstruit. Celia est sur le point d'accoucher et Hailey a repris le lycée. Jack lui est toujours dans le coma et tout le monde est au petit soin pour Hailey. Quant à moi, je travaille pour le club, je suis devenue celle qui gère tous les papiers et commandes. Ce travail m'occupe très bien mais il n'empêche pas mes pensées de tourner dans ma tête. En ce qui concerne Hugo, on s'écrit presque tous les jours et même si je ne me voulais pas je suis tombée amoureuse de lui.

Une nouvelle journée de boulot se termine et comme tous les soirs après avoir mangé avec mes parents je rentre chez moi. Personne ne sait que je vais mal même pas Hugo, je cache bien mon jeu et comme ça je n'inquiète personne. A peine la porte fermée que j'attrape une bouteille de tequila dans l'armoire et m'installe dans mon canapé. En trois mois, j'ai réussi à savoir cacher mes gueules de bois du lendemain.

J'écris comme tous les soirs avec Hugo enfin le temps que je ne suis pas trop loin car une fois que je commence à ne plus être clean du tout j'évite de lui répondre et baratine que je me suis endormie. Je sais que ce n'est pas bien ce que je fais mais l'alcool m'aide à tenir le coup.

Comme chaque soir, je sombre après avoir bu plus que de raison et je me réveillerais encore habillée dans mon canapé.

Ce matin ne fais pas exception et après une longue douche pour effacer les traces d'hier soir, je me prépare pour ma visite de contrôle chez le médecin.

En passant les portes du service d'oncologie, je tente de repousser les souvenirs qui m'envahissent ainsi que la peur d'une mauvaise nouvelle. Pitié Will fait que je ne reçoive pas une mauvaise nouvelle après le scanner de l'autre jour. Je m'installe dans la salle d'attente et pianote sur mon téléphone et voit le message d'Aiden qui annonce la naissance de sa fille. J'apprends aussi qu'Hugo vient aujourd'hui et je lui dis de passer chez moi ce soir s'il en a envie, je lui indique aussi où se trouve la clé de réserve au cas où je ne suis pas encore rentrée du boulot. Je retiens mes larmes et quand le médecin m'appelle je me lève en pilote automatique. Comme à chaque fois que je viens depuis cinq ans je prie pour une bonne nouvelle.

Le médecin commence à parler avec son sourire triste et la mauvaise nouvelle tombe. Je n'écoute pas ce qu'il dit les seuls mots qui résonnent dans ma tête c'est : nouvelle opération et ablation total de l'utérus. Je ne pouvais déjà plus avoir d'enfant je m'en suis fait une raison mais là c'est ce qui fait de moi une femme qu'on va totalement m'enlever. Avant je me rassurais avec le fait que même s'il manquait une partie il était toujours là mais maintenant il ne sera plus là. Mes larmes coulent et je sens à peine la main de l'oncologue sur la mienne. J'ai vingt-cinq ans putain et déjà à mon âge je n'aurais plus rien d'une femme si ce n'est l'apparence. La douleur explose en moi et ravage tout sur son passage. Putain Will, tu aurais pu m'éviter ça de là-haut !

Le rendez-vous se termine et je sors du bureau puis de l'hôpital. Je passe devant le service maternité, quelle ironie de le mettre aussi prêt du service d'oncologie.

Je sais que Célia est là quelque part mais je n'ai pas la force de la voir rayonner avec un bébé dans les bras alors que moi je n'ai vraiment plus rien.

Après un rapide tour au supermarché pour refaire un stock d'alcool, je me dirige vers le cimetière et m'installe sur la tombe de mon frère. Je lui parle du rendez-vous enfin de ce que je me souviens car la plupart de ce qu'il m'a dit je ne m'en souviens plus. Je lui parle de la vie pourrie que j'ai et de la douleur qui ne fait qu'augmenter depuis son départ, je lui parle d'à quel point j'ai besoin de lui la tout de suite et je lui parle d'Hugo. A lui je peux lui avouer que je suis tombée amoureuse de cet homme génial mais que jamais je ne pourrais être avec lui. L'alcool coule en moi à la vitesse que mes larmes sortent.

Au bout d'une heure, je finis par me relever tant bien que mal et rentre chez moi. Je n'ai pas envie d'aller travailler, je veux juste que la douleur cesse. Je veux que ma vie minable se termine, je n'en peux plus.

En arrivant chez moi, je me dirige vers ma salle de bain et récupère un flacon de somnifère que j'ai pour mes nuits d'insomnie depuis le départ de Hugo puis retourne dans le salon. Je prends un stylo et un papier et écrit un mot pour mes parents.

"papa, maman,

Je suis désolé que la vie vous aille pris le meilleur de vos deux enfants. De Will et moi c'est lui qui aurait dû vivre et pas le contraire. Je sais que vous ne me comprendrez pas mais je ne veux plus souffrir, je ne veux plus de cette vie minable que j'ai. Je suis désolé de vous faire souffrir à nouveau, je vous aime.

Mady"

Je dépose le tout sur le plan de travail et m'installe dans le canapé. La boîte de pilule dans la main, je finis par l'ouvrir et vider le contenue avant dans prendre deux par deux accompagné d'alcool pour les faire passe. Tout devient flou au fur et à mesure de la prise de médicaments jusqu'à sombrer dans le noir et que l'apaisement m'envahit.

Je te rejoins mon frère et pardonne-moi de faire souffrir les parents et d'abandonné notre famille ainsi qu'Hugo que je devais revoir aujourd'hui.

Brother's of Apocalypse New-York - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant