Chapitre 16

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La pluie s'est arrêtée. Iori m'a trouvé une pièce à l'étage au-dessus pour que je me repose, avec Furie. Il n'y a pas beaucoup de mobilier, à l'intérieur. Une banquette pour m'allonger, seulement. Et un bureau pour écrire ou pour nettoyer mes armes.

         Je descends à l'étage en-dessous pour demander tout le nécessaire de nettoyage. Une des sujets de Gio me les obtient et je me mets à l'œuvre sous l'œil intéressé de Furie. Il est assis sur le bureau, suivant mes mains des yeux, calculant chacun de mes mouvements. Et quand je sors l'écouvillon, il s'amuse à l'attraper avec sa patte. Je joue avec lui en écartant la tige quand il s'apprête à mettre la main dessus et finis par lui donner. Mais quand il l'a, il ne trouve plus rien d'amusant à ça. Alors je recommence à bouger l'écouvillon devant sa tête.

         Une fois, le fusil et le Wheellock nettoyés, je m'étire et expire un bon coup. Au coin de la table, je vois du papier blanc avec un stylo par-dessus.

         J'ai laissé Kasey tout seul. J'ai encore joué à l'égoïste dans un sens, vu que j'ai pris ma décision seule, en le laissant derrière moi. Il doit m'en vouloir, me haïr même. Mais je ne voulais pas qu'il me suive. Je ne veux pas qu'il souffre, en s'attachant encore plus. Peut-être que c'est trop tard vu qu'il m'a dit qu'il m'aimait mais je garde encore l'espoir, au fond de moi, qu'il s'en retournera et refera sa vie avec une autre personne. Je n'aurais jamais pu lui dire tout ça en face. J'ai trop de fierté pour moi. Et quand je lui ai dit que je l'aimais aussi, ç'a été le seul moment où je me suis rendue vulnérable, face à lui.

         Peut-être que si je lui laisse une lettre, je pourrai lui faire comprendre les motivations que j'ai en faisant ça. Même si dans un avenir des plus proches, je ne serai plus de ce monde pour tout lui expliquer de vive voix. Et même après tout ça, je doute en avoir la force.

         Je prends une feuille et commence à écrire. A peine ai-je écris deux lignes que je chiffonne déjà la feuille pour en prendre une autre. J'ai martyrisé au moins trois feuilles avant de finir par en accepter une entièrement.

         Mais personne ne me laisse la finir.

         _ Nam, Gio t'appelle. Ils sont arrivés.

         Je me retourne sur Iori, la tête dépassant légèrement de la porte.

         _ Déjà ?

         _ Oui, ils sont arrivés. Ils ont mis à peine une heure pour venir. Tu devrais descendre les voir.

         Iori me laisse seule et je regarde Furie. Il aboie et nous descendons en bas.

         Je dévale les escaliers et à la dernière marche, je peux déjà entendre la voix de Kara gueuler à travers tout l'étage. Ça y est, j'ai déjà mal à la tête !

         _ Comment osez-vous nous faire venir ici ? Nous forcer à quitter notre village pour une alerte de haute sécurité ? Qu'est-ce qui peut bien vous alerter autant ?

         _ Elle.

         Ils se retournent tous sur moi quand je rentre dans la pièce. Kara soupire lourdement en levant les bras vers le ciel. Elle pousse des jurons en se dirigeant vers la desserte pour se servir un verre.

         _ C'est bon ? T'as finis de pleurer ?, lui demandé-je ennuyée.

         Elle me lance un regard noir et je secoue la tête. Je m'avance vers Tobias qui me sourit en coin.

         _ Salut petite !, dit-il en me faisant une accolade.

         _ Bonsoir Tobias !

Brouillon - NAM IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant