Chapitre 17

933 116 11
                                    

_ Nam, ouvre-moi.

Aedan est derrière la porte, attendant que je lui donne un signe de vie. Mais je n'ai pas envie de discuter. J'ai envie d'être seule. J'ai fait une connerie envers lui et Kasey, j'en suis consciente. Mais je n'ai pas calculé la probabilité de tomber sur Gio et Iori et d'être retardée dans mon ascension sur Acropolis. Et surtout, de les entraîner dans mon merdier !

_ Nam, ouvre cette porte ! Il faut que je te parle !

Il ne me lâchera pas. S'il tient de moi et de ma mère, il ne partira pas sans rien faire. Je souffle et me lève de la banquette pour aller lui ouvrir. Je tire la porte vers moi et m'en éloigne pour le laisser rentrer. Il referme la porte derrière lui et marche vers moi.

_ Bon dieu, mais qu'est-ce qu'il t'est passé par la tête ?

_ L'idée de sauver tous vos petits culs du danger imminent ! Tu te rends compte qu'au moment où l'on parle, il est peut-être en train de lancer l'attaque ?, dis-je en pointant un mur de la pièce.

_ Tu crois que ça ne me fait pas peur à moi aussi ?, s'exclame-t'il en pointant sa poitrine. Je suis plus au courant que toi sur les faits et gestes de l'Armée !

_ Parce que vous n'êtes pas venu me récupérer avant !, l'arrêté-je. Arrêtez de tout me rejeter dessus ! À croire que c'est moi, le vilain de l'histoire !

_ Désolé... Je suis à cran avec tout ça, avec la peur qui traine dans nos rangs, ton retour et notre mort prochaine...

_ Si vous m'aviez laissé faire Gio, Jera, Kasey et toi, on ne dirait pas "notre mort", juste la mienne.

On se défie du regard. D'accord, c'était l'ami de ma mère. Ok, il sent un besoin mystique de me protéger. Mais dans ce genre de situation, tous ces principes passent vite à la trappe.

_ Kasey attend au bout du couloir. Je lui dis de venir ?

Et maintenant, j'ai le droit à une deuxième leçon. Génial !
Je soupire et réponds oui à Aedan. Il s'en va. L'attente de Kasey se fait longue, sûrement qu'il est en train de discuter de ce que j'ai fait avec les autres et d'établir un moyen de m'enchaîner pour que je ne fasse pas d'écart de conduite, encore une fois. Je jette un coup d'œil à Furie qui me regarde avec des oreilles à peine baissées.

_ T'as vu ? C'est dur d'avoir des amis, hein ?

Je secoue la tête. En cet instant précis, je regrette d'être allée chercher ma putain de bagnole, ce soir-là, à Laina. J'aurais dû courir au Sud direct, sauter par-dessus le mur et courir dans le champ jusqu'à plus de souffle. Ça m'aurait empêché d'avoir tout ça sur le dos et de devoir peser toutes mes décisions. Même si je ne le fais pas vraiment. Pas du tout même ! En tout cas, tous ces gens, Tania, Enzo, Doug, Billy, Hemming, ma mère... Ils ne seraient pas morts pour moi. Pour rien.

J'entends le déclic de la porte et je me retourne pour apercevoir le corps vrombissant de haine de mon cher petit-ami, Kasey. Ses sourcils ne forment plus qu'une barre uniforme au-dessus de ses yeux. Bon, il a l'air vraiment remonté comme une putain de pendule !

_ Alors ? T'es fière de toi ?

Sa voix est pleine de remords. Oui, il est remonté comme une putain de pendule !

_ Non.

_ Je suis content que tu l'admettes.

_ Je n'ai pas dit à quel niveau je n'étais pas fière de moi.

Il reste là les bras croisés, m'épiant comme si j'étais une étrangère.

_ Alors dis-moi ce pourquoi tu n'es pas fière de toi.

Brouillon - NAM IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant