PROLOGUE

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Tous les chemins me mènent à Toi.

Pourtant celui que j'ai emprunté était un cul-de-sac. On m'a tendu une embuscade.

Focalisé sur l'arrivée, j'en ai oublié d'admirer le chemin.

J'ai l'impression d'avoir traversé des centaines de kilomètres à la vitesse de l'éclair pour te rejoindre.

Désormais me voilà, près de toi, au bord du ravin. Mais lorsque j'actionne la marche arrière, il est trop tard.

 Mais lorsque j'actionne la marche arrière, il est trop tard

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Je chatouille Handi du mieux que je peux. Mon neveu gesticule dans tous les sens sous mes assauts avant de s'échapper de mon étreinte et de se mettre à courir dans le jardin.

-Tu sous-estimes la vitesse de pointe de ta tata !

Il continue à s'éloigner de moi à grand pas en poussant d'adorables gazouillis de joie.

J'enclenche un bouton et mes roues s'activent. Mon fauteuil se met en avant tout seul, je n'ai plus qu'à le téléguidée grâce à la petite télécommande que j'ai entre les mains.

Je me lance à la poursuite de mon neveu et ne tarde pas à le rattraper. Je m'arrête devant lui, lui bloquant le passage et l'enlace dans mes bras tout en le bombardant de bisous sur le front.

Lorsque je redresse la tête, je constate que l'on est désormais de l'autre côté du jardin. Le côté où j'avais l'habitude d'aller m'entraîner.

Je relâche Handi et fixe la piste fadement. Je peux encore entendre le bruit du moteur de ma voiture. Je me souviens que je passais mes journées ici et que je ne m'arrêtais qu'une fois que le moteur commençait à surchauffer.

Désormais, je passe mes journées assise dans tous sauf un siège de voiture : j'ai alterné entre la chaise de ma chambre d'hôpital, celle de ma chambre, la chaise de mon fauteuil roulant, celle du bureau du psychologue.

Je ne peux plus partager de moments seuls-à-seuls avec ma voiture. Je suis comme prisonnière de mon propre corps, condamnée à regarder d'autres exceller dans le sport où j'étais considérée comme une étoile montante, l'avenir de la discipline chez les femmes...

Soudain, la porte du garage s'ouvre, me coupant de mes pensées cyniques. Une ribambelle de confettis jaillis et j'aperçois ma famille au grand complet qui me souhaite joyeux anniversaire à l'unisson.

Les confettis multicolores virevoltent encore dans l'air. Ce n'est que lorsqu'elles finissent enfin par toutes se tasser au sol que je la vois, cette resplandescente voiture orange et noire.

Il ne s'agit pas de n'importe quelle voiture : c'est une voiture de course, ma voiture de course, Jerry. La voiture avec laquelle j'ai gagné tous mes titres.

𝙂𝘼𝙎𝙊𝙇𝙄𝙉𝘼Où les histoires vivent. Découvrez maintenant