Chapitre 21

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Minho s'était réveillé ce matin-là avec une énergie débordante. Le professeur n'avait qu'une seule envie : aller dehors. C'était comme un besoin vital. Il devait sortir où il allait sûrement devenir fou. Il ne savait pas d'où ce désir provenait, mais il comptait bien le combler. Après un rapide petit-déjeuner, le jeune homme était sorti de chez lui. Face à sa voiture, il avait froncé du nez. Il y avait comme une voix dans sa tête qui lui disait « non ». Il avait donc opté pour la marche.

De toute manière, le bleuté ne comptait pas aller très loin. Il projetait de se balader un peu dans la ville avant de revenir. Il espérait que cet étrange sentiment serait passé d'ici là. Mais plus le professeur d'histoire s'éloignait de la forêt pour se rapprocher du centre-ville, plus il avait l'impression d'étouffer. Comme s'il devait s'éloigner des constructions humaines.

Minho décida d'ignorer cette étrange sensation. Même s'il n'appréciait pas aller dans les rues bondées des grandes villes, il n'était pas phobique des villes. Son corps agissait juste bizarrement, encore une fois. Mais peut-être que le bleuté aurait dû écouter son corps. Alors qu'il traversait une petite rue, un raccourci qui permettait d'arriver plus vite au centre de la ville, une violente douleur le prit.

Il avait l'impression qu'on lui lacerait le ventre de l'intérieur. Le choc était tel qu'il s'arrêta de marcher et s'effondra sur le sol. Rapidement ce fut ces quatre membres qui le firent souffrir, comme si on les brisait en mille morceaux. Et comme si ce n'était pas suffisant, ses mâchoires mirent à le tirailler. Il avait l'impression que de nouvelles dents lui poussaient à une vitesse folle.

Le professeur était allongé sur le sol de la ruelle. Il avait tellement mal à l'entièreté de son corps, qu'il n'avait pas la force -ni la capacité- de crier ou de gémir. Il était juste là, sur le bitume, la bouche entrouverte pour laisser s'échapper une plainte fantôme. Les larmes coulaient le long de son visage. Minho n'était absolument pas en mesure de les retenir.

Et puis le trou noir.

En sursaut, le bleuté se réveilla. Il se redressa, complètement paniqué. Il sentait quelques traces de douleur, mais elle avait globalement disparu. Le jeune homme comprit rapidement qu'il s'était évanoui à cause du supplice qu'il avait vécu subitement. Il n'avait pas la moindre idée du temps qu'il était resté inconscient, mais personne ne semblait l'avoir trouvé. Il était toujours dans la petite rue, seul.

Minho tenta de marcher, souhaitant rentrer chez lui. Il était totalement épuisé. Cependant, il ne parvint pas à coordonner ses jambes et il s'effondra au sol. Se tapant le menton contre le bitume, le professeur lâcha un petit gémissement de douleur. Mais le son qui arriva jusqu'à ses oreilles le surprit. Cela n'avait strictement rien d'humain !

Le professeur commença à paniquer. Il se releva et tenta à nouveau de marcher. De nouveau, il échoua après un pas. Son regard tomba alors vers ses jambes. Ou devait-il plutôt dire vers ses pattes ? Quatre pattes noires, comme celles d'un chien. C'est ce qu'il voyait.

Le bleuté sentit l'angoisse monter en lui. Mais que lui arrivait-il ? Une nouvelle fois, il se remit debout. Fixant ses nouvelles pattes, il réussit à les coordonner et à avancer. Chancelant comme un faon qui vient de naître, Minho se mit à se mouvoir. Il voulait rentrer chez lui, se cacher et penser que ce n'était qu'un terrible cauchemar.

Mais le jeune homme se trompa de route et se retrouva face à la vitrine d'une boutique. Le verre lui renvoya une image d'horreur. Ce n'était absolument pas son reflet qu'il voyait. Il n'y avait que le miroitement d'un loup. Un énorme loup noir aux yeux orangés. Un cri de surprise, mélangé à de la terreur, s'échappa de sa gorge. Minho vit le loup ouvrir la gueule et ses oreilles captèrent une sorte de glapissement.

The wolf whisperer :: MinsungOù les histoires vivent. Découvrez maintenant