Chapitre 4

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Jeudi, 23 Février, 10:34...

Déjà trois jours que je ne suis pas sorti de ma chambre, mon frigo est presque vide, il n'y a plus rien à grignoter. Mis à part Axel et Alya, je ne parle à personne d'autre.

Allongée sur mon lit, je fixe le plafond, imaginant la robe de mes rêves pour mon mariage.

Soudain, mon téléphone sonne. Le nom d'Axel s'affiche à l'écran, c'est le premier message de la journée.

« Mon amour, quand tu liras ce message, ma famille et moi ne serons plus de ce monde. Je voulais te dire que je t'aime et que j'aurais aimé t'épouser. Des hommes ont tué ma famille et je suis menacé, mais sache que je t'aimerai même dans l'au-delà... »

Je secoue la tête, incapable de croire ce que je viens de lire.

– Non, ce n'est pas possible, c'est une plaisanterie , murmurai-je, la peur s'insinuant dans chaque mot.

Tremblante, je compose le numéro d'Axel, mais le message d'accueil me confirme que son téléphone semble éteint. Un frisson d'angoisse me parcourt, et je sens mon cœur s'emballer, la réalité de la situation commençant à s'imposer à moi.

Je suis sous le choc, les pensées se bousculent dans ma tête, mon cœur est déchiré par cette terrible nouvelle. Un simple message a le pouvoir de briser mon âme en mille morceaux..

Je sors précipitamment de mon lit, enfile un jean et un t-shirt, attrape mes clés de voiture et mon téléphone, et me dirige vers la maison où vit Axel avec sa famille.

En chemin, mon cœur garde espoir, imaginant déjà notre retrouvaille et la bonne blague qu'il m'aura faite. Par moments, un sourire se dessine sur mon visage, mais il s'efface rapidement quand le doute s'immisce : et si ce n'était pas une plaisanterie, mais la terrible réalité ?

Vingt minutes plus tard, j'arrive dans son quartier. À mesure que je me rapproche de sa maison, mon cœur bat de plus en plus fort et mes mains tremblent. Malgré les avertissements de mon cœur, l'anxiété grandit en moi.

Arrivée devant chez lui, mon sang se glace, mais je refuse d'abandonner l'espoir. Je me rends chez les voisins pour obtenir des informations, et c'est là que la terrible vérité éclate : des hommes sont vraiment venus, ont emmené la famille d'Axel et ont incendié la maison.

Je reste là, sous le choc, incapable de réaliser l'ampleur de la tragédie qui vient de frapper la vie d'Axel et la mienne.

Je reste debout, figée, incapable de vraiment entendre les paroles des voisins. Mes pensées tourbillonnent dans ma tête, refusant d'accepter la terrible réalité qui m'est présentée.

Les mots résonnent comme un écho lugubre, faisant écho au message que j'ai lu maintes fois en espérant qu'il ne soit qu'une mauvaise plaisanterie. Mais la vérité se tient devant moi, implacable, malgré ma réticence à l'accepter. Je réalise que je ne reverrai plus jamais le visage souriant d'Axel, ses yeux pleins de joie, ni ne sentirai plus sa main chaude dans la mienne.

Repartant dans ma voiture, je laisse les paroles des voisins en arrière-plan, agissant mécaniquement. Alors que je démarre et conduis jusqu'à chez moi, mon cœur saigne, mais mes yeux refusent de verser des larmes, comme si mon esprit refusait de croire à cette réalité insoutenable.

Arrivée en moins de vingt minutes chez moi, je descends de la voiture et me dirige vers le salon, essayant de chasser ces pensées sombres. Cela doit être une blague, je me répète intérieurement.

En franchissant la porte du salon, je vois mon père assis dans son fauteuil préféré, un sourire en coin, et Andréa à ses côtés.

La réalité me frappe de plein fouet. Ce n'est pas une plaisanterie. Axel est réellement décédé, et c'est mon père qui est responsable de tout cela. Les larmes coulent librement sur mes joues, je m'effondre au sol en agrippant la poignée de la porte. Un vide immense m'envahit, comme si une partie de moi avait été arrachée.

C'est difficile à accepter. J'essaie de laisser échapper ma douleur en pleurant, mais chaque larme semble intensifier ma souffrance. La réalité qu'Axel ne sera plus jamais à mes côtés me submerge.

Mes yeux se posent sur cet homme qui prétend être mon père, et je ressens une profonde haine envers lui. J'ai envie de le confronter pour ce qu'il a fait à Axel. Il se lève de son fauteuil et s'approche de moi, mon corps tremble, j'ai l'impression de m'effondrer de l'intérieur.

— Lina, dit-il d'une voix douce.

Sa main se pose sur mon épaule, je la repousse brusquement.

— Ne me touche pas ! Espèce de monstre ! m'écriai-je, ma voix tremblant de colère et de chagrin. À chaque regard posé sur lui, je ressens une profonde déception mêlée à une douleur lancinante. Je ne pensais pas qu'il pouvait aller aussi loin.

— Qu'est-ce qu'il se passe, Lina ? demande-t-il, feignant l'innocence.

— Tu es un monstre, je te déteste ! réponds-je, le cœur saignant d'une douleur si intense que j'ai l'impression de faire une hémorragie interne. Je souhaite presque mourir à cet instant. Comment continuer à respirer, à vivre, quand la personne qui donnait un sens à ma vie n'est plus là ? Ma voix trahit ma profonde tristesse.

— Peux-tu me dire ce que j'ai fait ? insiste-t-il, perplexe.

— Ne me demande pas ce que tu as fait. Tu sais très bien ce que tu as fait. Tu penses peut-être que, parce que tu as fait disparaître mon fiancé, je vais me marier avec un autre ? C'est ça ?

Il reste silencieux, me fixant. J'ai envie de le gifler, mais je me sens incapable de bouger le moindre muscle, à part ma bouche ; après tout, c'est mon père.

— RÉPONDS-MOI ! criai-je, la colère bouillonnant en moi.

— Ne crie pas sur ton père, intervient une voix familière.

Je n'accorde aucune attention à cette sorcière. Mon regard reste fixé sur lui, attendant une réponse.

— Tu sais quoi ? Je vais appeler la police, je vais tout leur dire sur ce que tu as fait, et je te promets que tu iras en prison, déclare-je, déterminée.

Je sors mon téléphone et compose le numéro de la police. Il me l'arrache des mains.

— Rends-le moi ! exige-je, le cœur battant.

— Arrête de pleurer, Lina. Ce garçon ne mérite pas tes larmes. Tu mérites mieux que lui, crois-moi, dit-il avec une assurance déconcertante.

— Qui es-tu pour dire de telles choses ? lui rétorquai-je, furieuse.

— Lina, crois-moi, ce garçon n'était intéressé que par ton argent et...

Je me lève péniblement de ma position et jette un bref regard à ceux présents dans le salon avant de monter dans ma chambre. S'il pense pouvoir me marier à ce Sahbi...

Une fois seule dans l'intimité de ma chambre, les souvenirs affleurent comme des fantômes. Je revis notre premier baiser, timide et maladroit, sous un arbre derrière notre école.

Un profond chagrin me pousse à hurler.
Je glisse le long du mur, des larmes coulent sans retenue. Mon regard se pose sur sa photo posée près de mon chevet, une énorme tristesse m'envahit, me submerge. Je ferme les yeux et laisse les larmes couler. Je me demande comment on survit à cela, comment on parvient à avancer quand une partie de soi s'en est allée pour toujours. Mais je n'ai pas de réponse. Juste un vide immense, une douleur infinie.

☆☆☆

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre.

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Chapitre réécrit et corrigé Le 30 Mai 2024

Mariée de force  à un monstre ( en réécriture) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant