Une vocation dangereuse

9 2 4
                                    

Mon téléphone sonne. Il me tire de mes pensées alors que j'étais sur les toilettes. Le meilleur moment. Je décroche et la petite voix de Rosie me salue.

- Ma petite Daphné, je ne passerais pas au commissariat ces prochains jours, tu le diras bien aux autres au cas où je leur manque !

- Oui, pas de souci.

- Tout va bien ? Je ne te dérange pas ?

- Rosie ?

- Oui ?

- Je suis aux toilettes !

- Oh, ça tombe bien, moi aussi.

J'entends un bruit de chasse d'eau qui appuie son propos. Je souffle.

- Pourquoi tu m'appelles quand tu es aux toilettes ?

- Écoute, je joins l'utile à l'agréable ! Et surtout, je viens seulement d'y penser. Je vais à l'anniversaire d'une amie, on va faire une croisière tout le week-end sur un fleuve dans une péniche privée, mais je ne sais plus où. Il viendront me chercher chez moi.

- C'est une super nouvelle alors, je vous laisse quand même, à bientôt !

Je sais que ce n'est pas super poli de raccrocher de cette manière, mais s'appeler aux toilettes n'est pas mon péché mignon. Je pars donner la nouvelle à mon frère qui hoche seulement la tête, sans parler plus que ça. Il m'attendait pour reprendre notre épisode de Lucifer. J'aime beaucoup cette série, on ne s'y ennuie jamais, il y a une trame d'histoire, mais à chaque épisode on découvre une nouvelle enquête qui aide Lucifer à régler ses problèmes aussi de son côté.

Je m'installe sur le canapé, ou du moins la place qu'il me reste puisque cette baleine a décidé de s'allonger alors je dois m'asseoir toute droite. Ça ne me dérange pas trop, je peux continuer mon ouvrage de crochet, ce top d'été que je n'ai pas encore reprit le temps de continuer.


- Ah, Daphné, j'ai bien pensé à vous ce week-end, me lance Michel à mon arrivée dans le commissariat ce matin.

Je le dévisage et passe mon chemin, mais il s'abandonne pas et pose sa main sur mon épaule. Je fais volte-face.

- Qu'avez-vous encore ?

Il me sourit.

- Je me disais que si vous vous ennuyez, quelques fois au commissariat, on pourrait discuter un peu tous les deux. Venez me voir dans mon bureau quand vous voulez, ou alors pendant le déjeuner ?

- Non, ça ira merci.

- Alors dans mon bureau, c'est très bien.

- Non, nulle part.

Je comprends à son expression que j'ai été bien assez froide et sèche. Cependant, il ne faut pas que j'oublie que grâce à lui j'ai le droit de rester au commissariat alors qu'en théorie, je n'ai rien à faire ici. Je lui fais alors mon plus beau des faux-sourires.

- Oui, je suis sûre que vous avez beaucoup de travail, je ne voudrais pas vous déranger plus, monsieur le commissaire.

Il me reluque de haut en bas avant de sourire à nouveau.

- Vous avez raison, mais je suis persuadé que vous êtes une personne très cultivée avec de la conversation, j'aurais beaucoup apprécié votre compagnie, à la place de ma capitaine.

Je hoche la tête rapidement et lui fausse compagnie, rejoignant justement cette fameuse capitaine qui venait de me faire un clin d'œil du bout de la salle. Nous avions, depuis quelques jours, notre petite enquête à nous. En effet, il y avait un voleur de punaises dans le commissariat. Non pas que ce soit particulièrement alarmant, mais ici, ils en avaient très souvent besoin sur les différents tableau de liège pour y accrocher nos informations et photos.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Jun 03 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

La roue de l'infortuneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant