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Jeudi 20 décembre 1979.

La pluie fine vient de cesser, laissant derrière elle une atmosphère fraîche et humide. Les gouttes d'eau scintillent sur les feuilles des arbres et les vitres des bâtiments, comme des perles de cristal. Je me tiens devant l'hôpital, nerveuse, mais contente. Aujourd'hui est un jour spécial. Nathan va enfin sortir après des semaines de lutte. Je regarde l'entrée de l'hôpital, l'estomac noué par l'anticipation. Mes doigts serrés autour de la poignée du parapluie que je n'ai finalement pas eu besoin d'ouvrir. J'ai hâte de le revoir hors des murs blancs et austères. La porte coulissante s'ouvre en un chuintement, et je le vois. Nathan, amaigri mais debout, un sac à dos léger sur l'épaule. Son visage est pâle, marqué par la fatigue, mais ses yeux brillent d'une lueur de détermination et de soulagement. Il avance lentement, chaque pas semblant une victoire en soi.

« - Nathan ! » Je crie en me précipitant vers lui.

Lorsqu'il me voit, un sourire éclaire son visage, dissipant un instant les traces de douleur et de maladie.

« - Salut toi », il dit avec sa voix douce mais teintée d'une nouvelle gravité.

Je l'enlace doucement, consciente de sa fragilité. Il serre mes épaules en retour, et je sens toute la tension de ces dernières semaines se dissiper légèrement.

« - Ça fait tellement de bien de te voir dehors, je murmure en m'écartant légèrement, le regardant dans les yeux. Comment tu te sens ?

- Épuisé, mais enfin libre de cette prison, il répond avec un sourire en coin.

- Clairement le plus important, je rigole. Allez, je te raccompagne chez toi va. »

Je lui tends mon bras et nous fais transplaner devant son appartement. Nathan s'arrête un instant, regardant la porte avec une expression que je n'arrive pas à déchiffrer.

« - Ta porte t'a tant manqué que ça ? Je demande pour détendre l'atmosphère.

- Rigole, mais oui, ça m'avait manqué ! »

Nous entrons enfin, et il se laisse tomber sur son canapé tandis que je dépose les quelques snacks que j'ai préalablement acheté sur son comptoir.

« - Tu veux du thé ?

- Il faut que je sois plus souvent malade si t'es aux petits soins comme ça, il ricane.

- Essaie seulement, tu verras », je grogne en commençant à préparer l'eau.

Lorsque je reviens avec les deux tasses, Nathan a allumé sa télévision et zappe paresseusement les chaînes. Je m'assois à côté de lui, en lui tendant une tasse.

« - T'es la meilleure ma petite Cassie.

- Appelle moi encore une fois comme ça, et tu retournes à Saint-Mangouste dans la minute.

- T'es tellement tendre, j'adore ! Bref, tu veux regarder quoi ? »

Nous passons dix minutes à débattre pour choisir le film, avant d'opter pour une comédie que nous avons déjà vu plusieurs fois, mais au moins Nathan possède la casette. Au milieu du film, je jette un coup d'œil à mon meilleur ami, le trouvant les yeux fermés, un sourire paisible sur les lèvres. Le voir ainsi, détendu et serein, me rend heureuse. Je ne sais pas quand tout cela sera fini, mais à cet instant, tout ce qui compte, c'est qu'il se sente bien.

Et c'est plus que suffisant.

Lundi 24 décembre 1979.

« - James, tu ranges où la vaisselle de fête ? Je crie depuis la cuisine en ouvrant tous les tiroirs.

Curse the HurricaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant