My World Has Falling [Terminé]

Chapitre 11

Dalia

Mardi 18 juin

Je balance mon haut à l'autre bout de la chambre. Encore une fois je n'ai pas moyen de trouver quelque chose de convenable, j'en ai marre que tout ce que je mette ne m'aille pas. Je regarde la pile de vêtements que j'ai martyrisée en les jetant quelques secondes auparavant, je lève les yeux au ciel exaspéré.

— Pourquoi c'est aussi dur de choisir une tenue simple pour aller faire du shopping ? je me plains à haute voix. Si ça continue mon armoire va être vite et ma chambre impraticable...

— Si tu veux je te passe un truc, me balance Danaë au loin.

— Merci mais ça va aller je vais m'en sortir...

Je crois...

Sans même que je m'en rende compte, elle avait déjà traversé tout l'appartement et se trouvait devant l'encadrement de ma porte. Elle me regarde étonnée, je comprends qu'elle n'est pas du tout d'accord avec moi sur le côté "pas pratique" de ma tenue.

— C'est très bien comme ça ! me rassure-t-elle.

— Je savais que t'allais dire ça ! Et comme tu t'en étais douté je pense tout le contraire puisque je suis sûre que ce n'est pas une tenue pratique à retirer si j'essaye des vêtements.

Sans compter que je ne me sens pas du tout à l'aise dedans...

Elle sourit et me jette le top à manche longue qu'elle gardait caché dans son dos depuis tout ce temps.

— Mets-ça et on y va ! On a pas toute la journée non plus !

— Oui oui, j'arrive ! lui crié-je pour qu'elle m'entende de loin.

Je pose enfin mon regard sur le haut qu'elle va me forcer à porter, sans grande surprise c'est tout l'inverse de ce que j'ai l'habitude de porter. Pourtant je l'enfile tout de même à la hâte parce que je ne peux pas nier le côté pratique de ce haut. La seule chose que je ne peux pas lui enlever non plus c'est le fait qu'il soit noir, pour une fois elle n'a pas essayer de me faire mettre quelque chose de coloré c'est un exploit, la seule chose qui me convainc de prendre un foulard c'est le décolleté bien trop plongeant. Je sais que je ne vais pas le porter longtemps parce que Danaë va me forcer à l'enlever aussitôt sortie pour cause de mise en valeur de mon corps parce qu'on sait jamais sur qui on peut tomber dans la rue, mais ça me rassure quand même un peu de le mettre ne serait-ce juste un peu même si ça ne va pas durer longtemps.

Nous arrivons dans le grand centre commercial que nous connaissons tant. Nous avons beau le connaître par cœur, l'avoir arpentée de long en large, visité boutiques un nombre incalculable de fois. Nous sommes toujours autant heureuses de recommencer d'y faire un tour à chaque fois. Nous commençons comme toujours par faire un tour dans la librairie, nous bavons sur je ne sais combien de romans et de mangas que nous n'allons pas pouvoir se procurer dans l'immédiat. Puis nous choisissons un roman que nous lirons ce soir pendant notre soirée lecture mensuelle.

— Tu connais celui-ci ? Un été pour te retrouver ? je demande à Danaë.

— Oui ! J'ai lu les autres tomes mais pas celui-ci.

— Pareil. Aller on le prend !

Danaë acquiesce dans un long sourire et un hochement de tête, puis nous choisissons notre exemplaire respectif. Après être passée à la caisse nous avançons sans vraiment savoir où aller puis nous finissons par nous arrêter dans un petit café, histoire de prendre un snack et discuter de tous les gossip que nous n'avions pas encore évoqué.

À peine installée, le téléphone de Danaë sonne et elle me fait signe de me taire avant de répondre et de se mettre sur haut-parleur. J'écarquille les yeux en voyant le nom affiché sur le téléphone de ma meilleure amie : Marcus. Je deviens livide, comment se fait-il que le meilleur ami d'Eden l'appelle ?

— Salut Danaë, je ne te dérange pas ? commence-t-il d'une voix hésitante.

— Salut... Non tu ne me dérange pas, en quoi je peux t'aider ?

— Et bien pour tout te dire c'était moi à la soirée sur la plage, je voulais te le dire plus tôt... Enfin surtout je voulais directement t'avouer l'autre soir que moi mais j'avoue que c'était trop tentant d'attendre que tu me reconnaisse.

Je me retiens de crier et elle aussi, voilà notre gossip du jour ! Nous faisons les gros yeux histoire de bien se rendre compte de ce que Marcus vient de nous dire, puis elle se reconcentre sur la discussion.

— Désolée j'avoue que je ne t'avais pas reconnue, tu as beaucoup changé. Dis-moi qu'est-ce que tu racontes de beau ? Et surtout est-ce que tu m'as juste appelé parce que tu voulais me faire culpabiliser de t'avoir parler comme si tu étais un inconnu ? demande-t-elle doucement.

— Je vais bien et non je ne t'ai pas appelé juste pour ça... À vrai dire je t'appelle pour te dire qu'à cette soirée j'étais venu avec Eden. Il n'était pas dans le cercle quand nous jouions à action ou vérité, mais il était bel et bien là. Il m'a demandé de tappeler pour avoir des nouvelles de Dalia... Il était avec elle quand elle a fait une crise d'angoisse.

Je ne bouge soudain plus, celui dont je culpabilisais d'être partie comme ça avec Danaë sans même lui dire si j'allais bien était en fait Eden...

J'ai un mouvement de recul, je n'arrive pas à intégrer l'information depuis le temps que j'attendais de le revoir je l'ai finalement revu, mais je ne m'en souviens pas...

— Elle va bien, merci de demander... remercia doucement ma meilleure amie ne sachant sûrement comme moi pas comment réagir.

— Il voulait aussi savoir si ça l'intéressait d'échanger leurs numéros ? Puis peut-être même qu'on pourrait aller boire un verre tous ensemble un de ces quatre... tenta-t-il hésitant.

Elle capte mon regard et je pense qu'elle découvre toute la terreur dans mes yeux, elle hésite et se ressaisit avant de lui répondre.

— Je ne suis pas avec elle là tout de suite, je ne préfère pas te donner une réponse. Mais je vais lui en parler, je t'enverrais un message pour te tenir au courant quand j'en saurais plus !

— Oui, bien sûr. D'ailleurs...

— Oui ?

— Non non, rien... J'espère qu'on ira boire un verre tous ensemble bientôt. Qu'on puisse tous se retrouver...

Après ça Danaë lui dit au revoir et elle finit par raccrocher. Nous sommes toutes les deux choquées par ce qu'il vient de se passer, aucune de nous ne parle pendant d'interminables secondes. Puis elle prend une grande inspiration et me regarde droit dans les yeux avant de me demander :

— Est-ce que tu es prête à le revoir ?