Devant le campus, j'attends ma bande d'amis. Ces trois derniers mois n'auront pas été de tout repos. Mélanie et Dylan sont plus proches que jamais, Aaron et Imran ne m'adressent quasiment plus la parole et Erwan a officiellement disparu de la circulation. Et moi ? Toujours un nombre incalculable de questions en tête.— Cupcake !
Tiens, un revenant.
— Tiens bonjour Aaron. Tu te souviens de ta meilleure amie ?
— Ça va et toi ? Merci de demander si mon copain va bien aussi. Oui, j'ai ton porte-clé.Il prend ma main dans la sienne et y dépose une petite Tour Eiffel dorée, gravée d'un "Paris ❤️". Énormément cliché, mais j'adore. Son intention a réussi à me faire sourire mais je compte rester de marbre.
— Ah ! Je l'ai vu ce sourire. T'es plus fâchée.
— Bien sûr que si. En trois mois, on a dû parler deux fois. Peut-être que l'on n'a pas forcément le temps de se voir mais les téléphones existent.
— Je suis désolée... Mon couple bat un peu de l'aile et je n'avais pas envie d'en parler...
— Qu'est-ce qui se passe ?Les yeux rivés sur le goudron, je sens Aaron mal à l'aise. Se balançant d'un pied à l'autre, il a l'air de chercher un beau mensonge à me raconter.
— Ne t'avise surtout pas de me mentir.
Son regard se lève brusquement sur moi et il mime un "non" de la tête. Bien, j'attends.
— Je crois qu'il ne m'aime pas.
— Comment ça ?
— Il est distant, encore plus depuis qu'on est rentré. Il ne m'embrasse pas, ne me câline pas et parfois, ne me parle pas. J'ai presque l'impression d'être tout seul dans mon couple. Il ne me parle pas de lui et il ne veut pas qu'on nous voit ensemble. Je me pose sérieusement des questions...Le pauvre, s'il savait. Mais dois-je lui en parler ? Peut-être pas tout de suite.
— Je suis désolée, peut-être voudrais-tu que je lui parle ?
— Surtout pas, il penserait que je suis une tapette.
— T'arrête de parler comme si tu avais 13 ans ?
— Tu vas faire quoi, wesh ?
— "Wesh" ? Débrouille toi, hors de ma vue.
— Non Qetsia attends. Pour être honnête, je suis prêt à le laisser partir.
— Ah ? Pour quelle raison ?
— Tu veux vraiment savoir ?
— Évidemment !
— J'ai commencé à avoir des soupçons sur lui concernant sa mère.
— Ah ! Et qu'est-ce que tu sais ?
— Pas grand chose, Mélanie m'avait envoyé l'article que vous aviez trouvé et j'ai voulu faire des recherches, rien de très concluant... Pour te dire la vérité, je pense rompre cet après-midi.Un soupir m'échappe malgré moi. Peut-être que c'est la meilleure chose à faire mais je déteste voir Aaron triste. Lui qui vient à peine de s'assumer comme il est. Je ne dis rien et lui embrasse la joue en signe de compassion. De la pulpe du doigt, je balaye l'unique larme qui a finalement coulé sur sa joue.
— Je ne laisserai personne te faire du mal.
——————
J'avais presque oublié à quel point les cours sont ennuyeux. Heureusement pour moi, je devrais être diplômée cette année. Je rêve de quitter New-York pour la France, lancer mon petit commerce et comparer les meilleurs croissants. La petite Tour Eiffel dans la main, je m'efforce de finir mon chapitre.
La bibliothèque universitaire est pratiquement déserte, seuls trois autres étudiants révisent au même étage. Bientôt, je suis déconcentrée par le bruit de mon estomac. Je n'ai pas du tout vu l'heure passer, la patronne de la maison risque de mal le prendre. Après avoir remballé mes affaires et salué le documentaliste, je pousse enfin la porte du bâtiment et prends la direction de la maison.
Le printemps est passé à une vitesse folle et le début d'été se fait plutôt doux tandis que le soleil n'est pas encore couché. Alors que ma playlist préférée se lance dans mes écouteurs, un sentiment de malaise me prend. C'est comme si la rue entière me fixait. Mais non. Seul une seule personne le faisait bel et bien.
Je m'arrête et frappe à la vitre de la voiture qui s'est finalement arrêté devant moi. Quand celle-ci s'abaisse, je ne peux retenir un soupir de soulagement.
— Qu'est-ce que tu fais ici à cette heure ci Isaac ? Tu ne t'es jamais dit que c'était bizarre de suivre les gens dans la rue ?
— Je suis officier de police pour rappel, je ne vois pas pourquoi je te ferais quoique ce soit.
— Certes, mais je ne te connais pas en dehors de ton travail, je ne sais rien de tes réelles intentions.
— Je serais ravi de te les donner. Aurais tu une petite heure à m'accorder ? J'aimerais t'inviter à prendre un café pour qu'on en discute.Après quelques secondes de réflexion, je finis par monter dans la voiture de Carter. Petit message pour prévenir mes parents et nous voilà parti pour le Golden Diner. Ça risque d'être une longue soirée.
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Mon nom est Qetsia BAKER.
RomanceAprès une rupture particulièrement douloureuse, Qetsia doit faire à ses sentiments. Cependant, une mystérieuse rencontre lui fait voir les choses autrement. La situation prenant de plus en plus d'ampleur, Qetsia n'a plus qu'une solution, partir. Mai...