«Bah ça va pas mec?
-Hein, quoi, si, si parfaitement pourquoi?
-Bah ça fait 10 minutes que tu fixes le gars là- bas.
Le gars en question est celui qui était venu m'emmerder hier sous mon arbre, mais c'est aussi lui qui a hanté mon esprit depuis. Il m'intrigue.
-Vous savez apparemment il serait homo. C'était Lyam qui venait d'ajouter ça sans son cache l'air de dégoût sur le visage.
-Argh putin c'est dégueulasse frère j'suis en train de manger tu veux me faire vomir. Au tours d'Isaac de nous partager son avis.»
La conversation s'orienta alors rapidement sur le sujet qui leur semblait tant repoussant, tous avaient le même avis. Ils étaient écœurés par ce gars et plus précisément à son orientation sexuelle. A vrais dire je ne m'étais jamais vraiment posé la question du fait que se soit dégoûtant. Je m'en fichais pas mal en fait comme à peu près tout. Je ne l'écouta pas plus longtemps débattre pour rien et me dépêcha de finir de manger les pauvres petits pois desséchés que la cantine adore nous servir, comme une punition au fait de devoir nous nourrir. J'avalais mon repas sans appétit quand Ahmed, parlant plus fort que les autres stoppa leur conversation pour dire joyeusement une connerie qu'il venait de pondre comme ça son habitude.
«Mais non les gars arrêter, ça se trouve c'est parce que notre petit lulu est en kif dessus.»
Des éclats de rire se font entendre sur toute la table. Certain autres élèves présent dans la salle se tournera vers notre table encore plus agité qu'à l'origine, je les ignore et me contenta d'ajouter :
«J'suis pas pd.»
C'est tout ce que j'avais a dire, pas que ce soit un mensonge au contraire. Je ne pouvais pas dire être attirer uniquement par les femmes puisque je n'avait tous simplement jamais été amoureux que se soit d'une femme ou d'un homme. Je ne m'étais jamais vraiment intéressé à ce genre de chose, j'avais déjà auparavant trouver des filles jolies, mignonnes, voire attirantes mais je ne pense pas que l'on puisse à proprement parler d'amour. Cela ne m'intéressait pas, c'était tellement loin de moi tous sa.
J'avais déjà, comme tout le monde eu mon premier baisser, avec une fille bien sûr, mais moi au contraire de tous je ne l'aimais pas, je ne la trouvais même pas ne serais un poil intéressante, elle était jolie mais sans plus.
Pour moi le concepts de l'amour ne se résume qu'à des romans pour gamine ou on enjolivait la réalité et des molécules appeler phenylethylamine, responsable de la transmission de la sensation de plaisir entre les neurones, qui nous monte au cerveau, une réaction physiologique destinée à faire copuler deux individus d'une même espèce dans le but de se reproduire et pouvoir maintenir l'espèce en vie, l'instinct de survie animal. C'était comme ça que je voyais l'amour. De la biologie, de simples molécules dans le cerveau qui font battre le cœur. Enfin c'est comme ça que je vois l'amour depuis que maman est mort, ça m'a fait tellement mal, ce qui est plus ou moins étrange alors que je n'avais pas vraiment plus de d'affinités que ça avec elle, c'est peut être parce qu'elle s'est suicidé, symboliquement sa fait quelque chose. Mais c'était quand même ma mère, je l'aimais au fond, sans peut être m'en apercevoir. On est programmés pour aimer les gens, et les gens sont programmés pour mourir. La mort de ma mère m'a fait beaucoup souffrir, du coup, alors j'ai décidé de ne plus jamais aimer personne.
L'ambiance à la table était devenue encore plus désagréable après la blague d'Ahmed. Les rires futiles résonnaient autour de moi, mais je me sentais déconnecté, comme si je regardais une scène défilant dans un film dont je ne voulais pas faire partie. Les propos de mes amis me rendaient mal à l'aise. Je me rend compte alors que notre conversation sur toi, oui je dis toi je ne sais pas pourquoi mais c'est que je me sens si proche de toi alors je préfère t'appeler ainsi, se transformait goutte à goutte en something plus sombre.
Quand tu sortais du self les gars s'étaient mis en tête de le suivre, surement pour t'emmerder parce que sa les faisait surement marrer. Tu allais en direction du bâtiment 2, on te suivait de loin avant de te perdre de vue à un croisement.
Déçu les gars prirent la direction des toilettes, je les suivais. En rentrant je vois alors Isaac s'amuser à pisser loin, prétextant tenir sa bite a deux mains, tandis que Lyam dérobe des rouleaux de PQ «au cas où». Derrière nous, une chasse fait son glouglou et on se fige, honteux de percuter soudain qu'on est pas seuls. Des gamins pris en faute. La cabine s'ouvre, et je reconnais ta chevelure clair en pagaille, ta peau matte. Tu esquisses un sourire, lavage fissa, coiffage de mèche, et au moment pour toi de décampes, Felix, qui n'avait pas pris part depuis le début de la conversation te bloque la sortie. J'ai tout de suite compris ce qu'il s'apprêtait à faire mais je n'ai rien dit, comme d'habitude.
«J'ai une théorie sur les mecs qui fuient les urinoirs, la. Avait-il dit.
-T'as un CAP pissette? s'amuse Ahmed.
Félix ne se démonte pas, il fait son fier:
-Rigole, c'est vérifié.
-Tu nous en diras tant, lui tance Ahmed qui ne se démonte pas non plus en zippant se braguette.
-Ils ont un truc à cacher. Un vice, un défaut, quoi. Qu'ils veulent pas dévoiler devant nous.
Isaac a son sourire goguenard. Et je te regarde, et je vois ton trouble, face au miroir des sanitaires, à chercher quel pourrait être ton vice. Ton secret inavoué.
-Ou alors il se trouve bien BG, dit Lyam en se frottant contre le lavabo, faussement sensuel. Et il a trop peur qu'on le viole. Hein, tapette?
Et la je vois, pendant un court instant, une bride de temps, je le vois, ton visage se décomposer. Tu as peur? Lyam, avec son sourire narquois, continua d'énumérer les stéréotypes qu'il avait en tête. «En fait tu es à moitié fille! Faut pas que tu viennes avec nous au vestiaire, nous on veut pas se faire violer mort de rire. Tu te branles en pensant enculer qui hein? Ta le baro quand tu nous regardes la?...» Ses mots agressifs me faisaient penser à une bouilloire en train de siffler ; la pression montait. Tu as joué des coudes avec Félix pour partir, qui lui était mort de rire. Tu as bien fait, si tu étais rester il se serait passer des choses dures. La ce n'était que quelques paroles en l'air, mais après, après...
Et moi?
Ben, tu sais. Moi, c'est pas de vagues, la mer tranquille et calme plat avec le sourire. J'ajoute rien. J'objecte rien. La lâcheté molle, oui.
On est un peu pareil toi et moi, on garde la face devant les autres, on sourit, mais au fond on est détruit. A la différence près c'est que toi tu as le cœur pur, tu es venu me voir, moi simple inconnue pour savoir si j'allais bien, et la moi je te vois te faire lyncher et je ne dit rien, non, je rigole presque...Un instant, je me sentis honteux. Je me soumis, me voilant les yeux face à un flot de méchanceté.
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je t'aime, espèce d'imbécile
Ficção Adolescente"Tu es amoureux -Qu'est ce qui te fait dire sa? -Tes yeux qui s'illuminent rien qu'au son de sa voix, le regard ne ment jamais. Et il t'a actuellement trahis."