{Chapitre_5}

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Le médecin, affichant un sourire amusé, posa son regard sur Amsatou et cette dernière ne put s'empêcher de lui demander avec une pointe d'inquiétude : "Pourriez-vous me dire ce qui est écrit dans le résultat, s'il vous plaît ?".

Le médecin, poli et attentionné, lui répondit d'une voix calme : "Madame, je vous invite à vérifier par vous-même".

Amsatou ouvrit le document avec une certaine appréhension qui se lisait sur son visage. Ses mains se mirent à trembler légèrement tandis qu'elle jetait un regard furtif sur le contenu. Là, dans ses mains moites, elle tenait entre ses doigts le résultat tant redouté.

Une onde de frissons la traversa brusquement, faisant frémir son corps tout entier. La réalité lui sauta violemment aux yeux et Amsatou sut instantanément qu'elle était en proie à une intense transpiration. Son chemisier, autrefois immaculé, était désormais trempé de sueur, témoin silencieux de l'émotion qui la submergeait.

Les larmes commencèrent à couler le long de ses joues, trahissant la peur qui l'envahissait. C'était exactement ce qu'elle redoutait, ce qu'elle avait tant de mal à accepter. La dure vérité la fixait droit dans les yeux, sans concession.

Le médecin, conscient de la détresse d'Amsatou, prit la parole d'un ton doux mais ferme : "Madame, vous êtes enceinte de six semaines".

Il la dévisagea avec empathie, comprenant parfaitement qu'elle n'était pas prête à affronter une telle nouvelle, qu'elle était submergée par un tourbillon d'émotions contradictoires.

Plutôt que de répondre ou d'exprimer verbalement ses pensées, Amsatou prit une profonde inspiration et ferma momentanément les yeux, laissant ses larmes couler librement sur son visage d'une beauté saisissante. C'était une manière pour elle de se laisser submerger par la réalité, de trouver un court instant de réconfort dans le silence de ses pensées tourmentées.

Le médecin, son visage empreint de sollicitude, posa son regard compatissant sur Amsatou, conscient du poids de l'amertume qui l'envahissait. Après avoir achevé son étude de psychologie, il avait rapidement saisi que sa situation actuelle, déjà difficile, était encore plus complexe depuis l'annonce de sa grossesse. Soucieux de l'aider à prendre la meilleure décision pour elle-même, il décida de lui offrir un conseil éclairé et plein de bienveillance : "Si vous estimez que l'avortement est la meilleure option pour vous, il faudra que l'homme qui vous a mise enceinte signe également. C'est une procédure standard pour garantir que toutes les parties impliquées sont informées et consentantes".

Le médecin voulait s'assurer qu'Amsatou avait pleinement conscience de ses choix et des implications qui en découlaient. Amsatou effaça rapidement la proposition d'un revers de main, son visage trahissant une certaine tristesse mêlée de détermination. Ses mots, prononcés sous le coup de l'émotion, lui échappèrent avant qu'elle n'ait pu les retenir. Elle regretta aussitôt cette réponse impulsive, réalisant qu'elle aurait dû garder le silence et ne pas révéler qu'elle ne connaissait pas l'homme responsable de sa grossesse. La réaction du médecin ne se fit pas attendre. Ses yeux se plissèrent légèrement, signe de son inquiétude grandissante pour la jeune femme. Il avait développé une certaine empathie à son égard, percevant en elle une vulnérabilité qu'il ne pouvait ignorer.

Pourquoi était-il si concerné par son cas ?

Ce n'était pas uniquement une question de profession pour lui.

"Je comprends votre position et je suis ici pour vous soutenir dans votre prise de décision. La question de savoir si vous souhaitez poursuivre ou non cette grossesse est une question personnelle et complexe. Ce que je veux que vous sachiez, c'est que vous n'êtes pas seule. Nous sommes là pour vous accompagner tout au long de ce processus, quel que soit le choix que vous ferez", déclara le médecin d'une voix douce et réconfortante.

Mariée Au Président Où les histoires vivent. Découvrez maintenant