tw : suicide
mon amour,
tu ne l'es plus, je ne t'aime plus, je ne peux plus t'appeler ainsi.je sais que je te manque. pas par orgueil, mais parce que tu me manques aussi parfois.
j'aimerais t'écrire. récemment, j'étais en train de tapper un message dans notre conversation, j'étais en pleurs pour la quatrième nuit consécutive dans mon lit;j'efface beaucoup de mots, mes maux de toi, de nous, je les tue, mes atrophie, les écrase comme une cigarette contre les parois de mon cœur. et parfois je pleure, il faut savoir éteindre le feu, éteindre la passion. je rêve de t'étreindre, ton corps sur le mien, tu te souviens ? ça me secoue, ça fait mal.
tu y penses quand je te manque ? je me suis offerte comme ça, sans préambule, sans réfléchir, on ne réfléchit pas quand on aime autant. je t'aime de façon bancale. on est la table qui tangue, on est papier introuvable à mettre en dessous pour la faire tenir droite, on est l'étagère de livres qui tombe, on est le lit défait, on est mon écharpe pleine de poils de ton chat qui a dormi dessus. on est bancales, on est malades, peut-être.
on ne s'aimait pas, mais on ne réfléchit pas comme ça quand on souffre autant.
je déteste ce que tu es devenue depuis. pourquoi es-tu si méchante avec celles que j'aime ? tu penses peut-être réussir à inculper quelqu'un, à te faire remarquer, me faire revenir. mon amour, espères-tu parfois ? que je revienne subitement. tu ne sembles plus me connaître. je voudrais que tu lises mes poèmes.
je voudrais que tu saches la tentative trop proche un samedi, que tu saches que je ne vais pas si bien, que je te déteste de m'avoir fait si mal mon amour. je voudrais te dire que mon corps a subi ma dépression encore. que j'ai rebu de l'alcool fort comme avec toi des années auparavant, mais que je l'ai craché dans le lavabo de ma salle de bain, que j'ai hurlé, là, toute seule, aux fantômes, aux démons, aux carreaux de la douche, aux parois des fenêtres. que je me suis sentie si faible de ne pas être capable de me suicider, mon amour, j'ai songé à me tuer si fort et tu ne le sais pas.
parfois j'aimerais te quitter, j'aimerais nous laisser là, comme ça, comme le verre de rhum à moitié plein, comme le livre que je n'aurais pas rouvert. juste bouffer la poussière, redonner mon corps mort à la terre.
tu ne peux pas prétendre m'aimer quand tu m'as mise dans un état pareil.
- espérance, 15 avril 2024.
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Poetryrassemble-moi sans me ressembler je ne suis que des morceaux éparses - paranomases, recueil de poésie > 2024