secrets

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les voilages blancs laissent doucement la lumière s'infiltrer
tu n'es pas là, mais tu le seras bientôt; demain on se verra
je ne sais pas comment me vêtir, me parfumer
mais ça ne compte même pas tant que ça.

il fera beau, il fera chaud, la musique dansera sur nos peaux, s'entrechoquera sur ton sourire. je ne demande rien de plus, rien de plus que de voir une ombre s'esquisser sur tes lèvres, de voir ton visage éclairé par les lumières du jour qui tombe.

je ne te demande pas de prendre ma main, de m'inviter à danser, je ne te demande rien d'autre que ta présence, ta simple présence m'enchante. mais si tu le souhaites, on peut danser, on peut parler pour ne rien dire, se taire pour laisser au silence le temps de s'ouvrir et avec eux, nos secrets.

dis-moi, y a t-il des secrets entre nous ?

je ne veux rien imaginer,
mais je veux tant de retrouver.
je pense que tu serais du même avis :
quelque chose entre nous a changé.
serais-tu prêt à la nommer ?
à prendre ce risque presque comme un délice ?

j'appréhende, mais je crois que je veux la danse
je veux tes mains autour de moi, mes paumes sur tes épaules
la mort ou l'amour me frôle,
je ne peux être sérieuse un instant,
tu sais que nous avons dix-sept ans.
et ce soir, c'est un soir de juin.
c'est le premier jour de l'été
tu n'aimes pas trop le sucré-salé
j'espère que n'aimes pas non plus le goût doux-amer des fins de soirée

je veux ma main dans ta nuque et toucher tes cheveux mais je serais bien incapable de te l'avouer, je suis bien trop timide. tu me donnes l'impression que c'est la première fois que je tombe amoureuse. peut-être parce que c'est la première fois que je tombe amoureuse, vraiment, sainement, de quelqu'un.

j'ai envie de nos regards, que nos yeux ne fassent qu'un, qu'ils se cherchent, s'attachent, que nos rires s'entrelacent, je ne veux pas avoir peur, je te veux près du cœur.

avec toi je ne dois pas être parfaite et j'aime ça, je suis moi-même et ça te va. je n'ai pas à me changer pour te plaire, j'ai l'impression que tu aimes mon âme, que son étui n'est pas le plus important. pour la première fois dans les yeux d'un garçon je ne me vois pas comme un objet, et même plus qu'une personne, je me vois comme une âme.

tu m'as dit hier que tu tenais beaucoup à moi
je crois que tu ne veux pas me perdre, j'ai souri si fort, je souris si fort quand il s'agit de toi.

merci, merci merci d'être dans ma vie
et pourvu que tu y restes
y restes à l'infini.

- espérance, 20 juin 2024.

paronomasesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant