Injustice

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La nuit est paisible. Luxxy me serre contre lui, ses bras ne me lâchant jamais vraiment même lorsque je me retourne. À chaque mouvement, je sens ses bras me récupérer, me ramenant près de lui. À mon réveil, bien avant que les premiers rayons du soleil commencent à illuminer sa chambre, je le regarde dormir. Il a l’air si paisible, un sourire effleurant parfois ses lèvres. Ses rêves doivent être agréables. Je ne peux m’empêcher de capturer cette image avec mon portable.

Je me prépare discrètement, l’embrassant timidement pour ne pas le réveiller, puis je m’éclipse. Sur le chemin vers la maison, je lui envoie la photo avec un petit mot :

J’adore te voir sourire dans ton sommeil. Passe une belle journée, à ce soir.
En arrivant à la maison, tout est étrangement calme. Je traverse la cuisine, l’odeur du café flottant encore dans l’air, témoignant d’un récent passage. En avançant vers la salle à manger, je découvre ma grand-mère installée au bout de la table, ses mains délicatement posées sur une nappe brodée. Mes parents sont assis face à face, chacun tenant une tasse de café, leurs visages figés dans un silence pesant.

Je m'avance vers ma grand-mère, la salue et l’embrasse. Son regard doux et chaleureux contraste avec l’atmosphère tendue de la pièce. Je me tourne ensuite vers mon père, lui offrant une étreinte brève mais sincère. Quand j’arrive enfin à ma mère, son attitude froide me frappe immédiatement. Bien que je l’embrasse sur la joue, je sens son regard perçant et une barrière invisible qu’elle dresse entre nous. Son corps est rigide, et l’air autour d’elle semble glacé, rendant l’instant encore plus difficile.

Leah arrive avec une énergie pétillante, l’étincelle qui me permet de retrouver le sourire. Elle se moque complètement de l’influence de notre mère. En passant à côté de moi, elle murmure :

- Tu as l’air différente.

Ma mère lève les yeux vers moi, puis repose sa tasse de café devant elle, l’expression sévère. Rachel entre ensuite dans la maison, les mains sur son ventre rebondi. La fille prodige est la seule à faire sourire notre mère, impatiente de voir ce bébé montrer le bout de son nez. David rejoint mon père à la table, et les discussions se centrent principalement sur Rachel et son futur enfant, sur les tricots que grand-mère a préparés pour le bébé.

Puis Sarah entre. Je vois dans son regard des larmes qu’elle a essayé de dissimuler, ses yeux rouges et la tristesse évidente. Avant même qu’elle n’entre dans le salon, je la saisis par la main et l’emmène dans le garage.

- Sarah, tout va bien ?

Elle secoue la tête, et les larmes montent. Je l’attrape dans mes bras, mais elle a un mouvement étrange, comme si mon étreinte l’avait blessée. Je passe ma main sur son bras, qu’elle retire immédiatement. Instinctivement, je ressaisis sa main et remonte sa manche. À hauteur de son épaule, je remarque la couleur de sa peau, légèrement violacée.

- Ce n'est rien, Angélique.

- Comment tu as eu ça ?

Elle redescend sa manche, concentrée à refermer le bouton de son poignet. Je remarque une autre forme étrange sur sa hanche ; son chemisier s’est soulevé. Je le relève et découvre une nouvelle marque sur sa peau. J’ai tellement mal pour elle.

- Sarah, c’est quoi tout ça...

Puis la voix d’Antoine se fait entendre. Elle sursaute et se retourne, vérifiant qu’il n’est pas là.

- Qui t’a fait ça ?

- Angélique, s’il te plaît. Ne te mêle pas de ça.

Elle réajuste ses vêtements et retourne à l’intérieur. Je dévisage Antoine, imaginant toutes sortes de scénarios, de celui où elle me dirait qu’elle est tombée, à celui où cet homme a levé la main sur elle. Puis une autre théorie reste dans ma tête, me remplissant de colère, celle où Lucas aurait touché à ma sœur.

Délice Sucré Où les histoires vivent. Découvrez maintenant