Zone de confort

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Dans la douce chaleur de notre relation naissante, chaque jour avec Elijah est une exploration de nouvelles émotions. Sa gentillesse, sa douceur et son soutien tissent un cocon de sécurité autour de moi, éveillant une tendresse profonde que je ne peux pas encore nommer.

Chaque échange, chaque moment partagé, est un cadeau qui enrichit ma vie. Pourtant, malgré cette tendresse croissante, je retiens mes mots. L’amour est un territoire inconnu, et je me laisse porter par les flots sans savoir où cela me mènera. Il y a une beauté dans cette incertitude, dans le fait de laisser les sentiments se développer naturellement.

Pourtant, une part sombre de mon cœur est attirée par Luxxy, comme un aimant qui défie la raison. Cette tentation, bien que difficile à accepter, me pousse à naviguer sur des eaux troubles. Je me suis interdit de le voir depuis quinze jours, mais même cela n’a pas étouffé la flamme qui brûle en moi. La privation de sa présence ne fait qu’amplifier le feu de mes émotions, intensifiant la passion interdite.

Chaque minute loin de lui est une torture, un supplice fait d’anticipation et de désir refoulé. Chaque pensée à son égard éveille en moi un tourbillon d’émotions contradictoires, m’entraînant dans une danse infernale entre la tentation et la résistance. Je me surprends à rêver de lui, à imaginer ses mains sur ma peau, ses lèvres sur les miennes, et chaque fibre de mon être crie son nom dans un silence étourdissant.

C’est un enfer où chaque pas semble me rapprocher du précipice, où chaque décision raisonnable me ramène à la lumière. Chaque nuit, je me glisse dans mon lit avec un plaisir teinté de culpabilité, sachant que Luxxy est le baume apaisant pour mes cauchemars.

Depuis notre dernière rencontre, les souvenirs douloureux de mon grand-père, de l’accident et même de Dixie ne m’ont pas tourmentée dans mes rêves. Pourtant, chaque matin, les mots doux d’Elijah ravivent ma conscience, me rappelant la folie de mes désirs interdits.

Je suis consciente de cette lutte intérieure, de cette quête désespérée d’oubli. Mes prières ferventes s’adressent simplement à cette possibilité : serai-je finalement autorisée à l’oublier ?

C’est le dernier jour de la semaine, et je suis au travail, la  journée, qui avait commencé paisiblement, a soudainement basculé lorsque René Bergeron, le dirigeant de l’association, est arrivé à bout de nerfs. Les raisons de sa colère nous sont inconnues, mais nous devons prendre notre mal en patience. Il hurle, accuse, bondit, claquant la porte de son bureau à chaque occasion, gesticulant lors de chaque appel. À côté de moi, Josie semble sur le point d’exploser. Nos rendez-vous sont écourtés par le manque de discrétion de René Bergeron, rendant impossible toute forme de travail. Puis, un peu avant la fermeture, il se précipite vers la sortie, claque la porte sans un mot, nous laissant enfin seuls dans un silence si nécessaire. Cela marque le début des départs. Léonie et Camille partent rapidement, suivies par Josie qui se présente ensuite à mon bureau.

- Je vais y aller, tu en as encore pour longtemps ?  me demande-t-elle.

- Quelques minutes, je fermerai après mon départ, réponds-je.

- Tu es sûre ?  insiste-t-elle.

- Sauve-toi… lui dis-je.

Son sourire illumine son visage alors qu’elle quitte les bureaux de l’association, et je range mes affaires. Les bureaux sont tous fermés, à l’exception de celui de Monsieur Bergeron, parti précipitamment. J’entre lentement dans son bureau, comme si j’entrais dans un lieu sacré. La fenêtre est grande ouverte, je la ferme, arrange le bureau en empilant les dossiers ouverts, puis referme la porte à clé avant de me diriger vers la sortie.

Josie est toujours là, debout devant l’association, absorbée dans une conversation avec une personne que je n’ai pas encore identifiée. Mon regard oscille entre eux et la porte. Après un ou deux tours de clé, je me retrouve finalement face à Josie.

Délice Sucré Où les histoires vivent. Découvrez maintenant