Je t'avais trouvé.
Sur les planches de la scène, tu m'as révélé ton monde tel un messie qui me passionnait par le message divin.
Tu étais venu à moi, par une coïncidence décidée le matin même, et tu avais changé ma réalité.
Tu l'avais embellie, tu l'avais illuminée, tu l'avais en vérité faussée.Un si beau mensonge qui ne finirait que par me blesser une fois de plus, après cette illusion dissipée et la morosité de la vie, dénuée de toi, revenue pour me pourrir.
Mais à cet instant précis, j'étais l'actrice principale de mon envie et de ma soif.
Tu m'as hydratée et nourrie par tes sourires et ta voix, sur laquelle j'aurais pu somnoler tant elle était apaisante mais trop intéressante pour dormir complétement.
Je m'acrochais à chaque phrase et chaque mot, chaque pause et chaque ponctuation, attendant inlassablement la suite du talent d'un inconnu.Pendant deux heures, je croyais avoir retrouvé la vivacité qui m'avait quittée et j'étais décidée de ne vivre que pour toi, tant que tu m'apportait le désir de t'accompagner.
Et le désir de vivre. Le désir d'un avenir meilleur.
Plus tard, je dessinais ton portrait pour ne plus avoir à oublier ton visage.
Ton air confiant me rassurait.Puis je t'ai parlé. Pourquoi ? Comment ?
Je ne sais pas, je ne voulais juste plus avoir de regrets et me dire que j'aurais au moins tout essayé pour goûter au bonheur.
Mes jambes étaient maîtres de ma raison, et j'étais redevenue un témoin de la pièce de théâtre.
Avant de revenir à mon rôle principal, à tes côtés.Tu m'as servi ta plus grande et délicieuse prestation pour les sens, tel l'acteur que tu étais.
J'y ai cru.
Tout ce que tu as fait a été d'être gentil avec moi.
Et j'ai cru que j'aurais une chance.Pourtant le soleil semblait briller fort tant il t'obligeais à plisser tes yeux clairs, reflets de mes désespoirs.
Ou alors était-ce ton sourire peut être faux qui causait cet effet ?
Je ne le saurais jamais, car j'étais tombée amoureuse de ton art et je ne parvenais pas à le dissocier de ta personnalité.
Tu sentais l'été, rien qu'échanger avec toi rendais les jours plus beaux et les coquelicots plus rouges.Ces coquelicots qui avaient parvenus à nous réunir, grâce à ta passion des fleurs.
C'est peut être bien le seul trait de toi que j'ai réellement observé, et dont j'étais sûre de n'être pas joué.
À moins que tu jouais avec tout le monde, même tes amis et tes proches ?
Ton monde était il aussi morose que le mien pour que tu perfectionne ton don à ce point ?Je prétends pouvoir continuer ce chemin de rédemption
Et de t'exclure de mes pensées, finalement je suis sûrement une actrice autant que toi.
Malgré que je n'arrive à berner ma propre raison.
Mais la vérité est que je suis une folle atteinte de démence.
Car tu es le diable qui me chuchote à l'oreille ma décadence.Maintenant je ne sais plus t'oublier, alors que tu ne m'accorde aucune attention.
Je regarde ta photo, obtenue après tant d'efforts, pour ne plus me réfugier auprès de l'absurde dessin.
Mais ça ne change rien.
Ça ne fait qu'augmenter mon amertume.J'attends sans cesse.
Peut être après tes examens ?
Tu prendras le temps de me reconsidérer ?
Ou alors je ne m'étais pas trompée, et tu n'étais qu'un acteur en face de moi qui ignorait son monde une fois quitté les projecteurs.J'attends toujours, sans espoirs et pourtant je continue de vérifier que tu n'es pas là.
Mais j'imagine que je te retrouverai plus tard, encore et encore, jusqu'à que ce soit la bonne occasion.
Car tu étais là depuis mon enfance.
Je t'ai cherché sans arrêt.Mais tu es toujours parti vers le large. Alors que je reste sur la côte, ne sachant pas nager pour te rejoindre.
Mais tu reviendras, sous une autre forme, et je t'accorderai la même admiration et obsession.
Tu égayera mon monde pendant quelques jours, avant de peut être repartir et me laisser seule, finalement noyée dans mes larmes, ayant créées une mer entière pour transporter mon corps jusqu'à ton navire.Car les vagues n'arrivaient pas à m'atteindre, ou plutôt je ne voulais pas les atteindre.
Par peur que l'eau me réveille.
Mon cadavre n'atteindra jamais ton regard, peut être parce qu'il aura déjà coulé dans les profondeurs, ou peut être parce que tu continuera à regarder ailleurs alors que mon cœur et mon âme brûle pour avoir crû à un blasphème comme toi.Dieu me punira pour ma passion
que je peine à retenir.
Et ma tristesse n'arrivera jamais à éteindre son courroux, même dans l'infinité de l'Enfer.
Elle me consumera jusqu'à la moelle.
Par ta faute. Et par la mienne.En écrivant tout cela, est-ce que je ne recherche pas la finalisation d'un deuil ?
J'ai plutôt l'impression d'espérer un changement de ta part, une réaction.
Quelle ironie de devoir prier Dieu,
Pour qu'il m'accorde une aide quant à mon déclin et ma déchéance.Oh Roméo, pourquoi es-tu Roméo ?
Et pourquoi a-t'il fallut que tu me séduise par le mensonge ?
VOUS LISEZ
Short Stories
Short StoryCe que j'écris en libre service, pour le plaiz sans qu'il n'y ai forcément de rapport entre