Chapitre II

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Les lumières éclatantes inondent la scène, illuminant chaque recoin de l'espace. Mon corps se tient à la droite de la barre de pole dance, fièrement dressée au centre de la scène. Je me trouve entre Marion et Spencer, deux jeunes femmes prisonnières de ce monde contre leur gré. Nous ne nous connaissons pas vraiment, car Giovanni a interdit à toutes les filles de m'adresser la parole. Durant les entraînements, j'ai quand même le droit de leur parler, mais uniquement sur le sujet du striptease.

Des sifflements et des acclamations emplissent la salle. De nombreux hommes, des mafieux pour la plupart, occupent chaque table que la pièce peut contenir. Certains sont là pour des affaires, d'autres simplement pour voir nos corps se mouvoir sur la barre de pole dance. Un regard lourd se pose sur moi, me faisant frissonner. En balayant la pièce du regard, je ne distingue personne en particulier, mais je sens qu'une présence me surveille attentivement.

La musique "Hotel" de Motel Fish résonne dans les enceintes, marquant le début de notre performance. Mon corps commence à onduler avec des mouvements sensuels autour de la barre, s'accordant parfaitement à la mélodie. Mes gestes sont fluides, chaque pas est un savant mélange de puissance et de grâce. Je m'enroule autour de la barre, exploitant mon agilité naturelle. Marion et Spencer me suivent en parfaite synchronisation, leurs mouvements harmonieux complétant les miens.

Je jette quelques coups d'œil au public, constatant leur fascination. Mon corps descend lentement le long de la barre, glissant avec élégance et contrôle. Chaque geste est exécuté avec précision, captivant l'audience qui ne peut détacher les yeux de notre performance envoûtante.

Au fur et à mesure que je continue de me déplacer avec grâce et agilité autour de la barre, je commence à enlever lentement le paréo que j'avais mis plus tôt, dévoilant progressivement ma peau. Afin de susciter la curiosité et l'excitation des spectateurs. Leurs regards sont rivés sur moi.

La musique change, enchaînant plusieurs morceaux qui nous permettent d'introduire de nouveaux mouvements. Mon corps effectue un dernier tour complet autour de la barre, utilisant mes jambes pour me suspendre en l'air dans une position impressionnante. La musique atteint son apogée alors que je descends lentement, épuisée. Je m'éloigne de la barre sous les applaudissements chaleureux et les sifflements admiratifs de la salle.

En me dirigeant vers les coulisses, je ressens de nouveau ce même regard insistant qui m'a suivie tout au long de la première partie du show. Ce regard me brûle la peau, une sensation oppressante et inéluctable. Je ne sais pas qui c'est, mais cette présence invisible hante chacun de mes pas.

— Isaline ! cria une voix que je pouvais reconnaître entre mille. Giovanni.

— Oui ? demandai-je doucement.

— C'est la première fois que je te vois rayonner comme ça. Avant, tu n'étais pas vraiment à ton meilleur niveau, on va dire. rit Giovanni à gorge déployée. Mais ce soir ! Waouh, tu as tout donné.

— Mais oui, bien sûr, dis-je sarcastiquement.

Giovanni a vraiment osé dire que c'était ma seule performance de potable. Chaque soir, je me surpasse, et lui, il se permet de me critiquer.

C'est amusant qu'il dise ça. Parce qu'avec son talent, aligner un pas sans trébucher serait déjà un exploit. Sérieusement, la dernière fois qu'il a essayé de danser, je crois que le sol en rit encore !

Pour éviter de faire une connerie en voyant son visage immonde qui me donne des envies de meurtre, je m'excuse auprès de lui avec un ton des plus hypocrites et m'éclipse vers le bar pour me prendre un verre d'eau.

— Salut Zayn, puis-je avoir de l'eau s'il te plaît ? demandai-je en arrivant au comptoir.

— Bien sûr, beauté. En tout cas, super show ce soir, ils sont tous à fond, dit Zayn en me faisant un clin d'œil.

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