15 juin

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La réunion a viré au cauchemar quand Mack a refusé de s'aligner avec Arthur pour se protéger l'un l'autre. Quand Enea m'a lancé un regard désolé, j'ai senti que la suite serait catastrophique et ça n'a pas loupé : il refuse de couvrir mes arrières. Arthur et moi avons affirmés qu'on continuerait tout de même à les protéger. Le résultat ? Le monégasque ne se sentait pas de rentrer à Monaco alors j'ai proposé qu'il vienne avec moi, chez mes parents. Et alors que j'imaginais qu'on avait touché le fond : la situation empire encore.

Pietro -... de pédés dans ma famille !

Carola - Papa !

Stefania - Il s'agit de notre...

Pietro - TON fils. C'est TON fils. Pas le mien. Plus le mien. Depuis le moment où il a décidé de s'afficher.


Arthur me fixe, les yeux écarquillés et je comprends instantanément qu'il parle italien, sans grande surprise. J'entre dans la pièce, prêt à me défendre ou à essayer de faire comprendre à mon père combien j'ai besoin de lui, mais mon cadet a décidé de s'en occuper.

Filippo - Je croyais que la famille était ce qu'on avait de plus important ? Qu'on ne s'abandonnait pas les uns, les autres ? Qu'on devait rester souder dans l'adversité ? Et au moment où Pecco a le plus besoin de nous, tu décides juste de le renier ? Quel genre de père es-tu pour...

Pecco - Fil... Laisse ! Ne te prends pas la tête avec ton père.


Il ouvre la bouche avant de froncer les sourcils.

Pecco - Tu ne veux plus que je sois ton fils ? Tant mieux, parce que je ne veux pas d'homophobe dans mon entourage. On m'a toujours appris à assumer mes choix. On m'a toujours dit qu'il fallait que je montre qui je suis. Que je ne me cache pas derrière des faux semblants. On m'a appris qu'il fallait que je sois fier, peu importe ce qu'il se passait. Si quand je décide d'écouter tes conseils, tu décides qu'ils ne sont plus valables ou que je devrais avoir honte ou que sais-je : c'est ton souci. J'ai été élevé par deux parents extraordinaire. Et je continuerais de grandir avec une maman en or à mes côtés. Mais ton homophobie, tu peux te la carrer là où je pense. Je ne suis plus tant fils ? Parfait ! Parce que tu n'es plus mon père.


Carola affiche un sourire fier alors que ma mère me fixe, les larmes aux yeux.

Pecco - Je suis désolé, Mama, mais je ne vais pas me battre pour le garder dans mon entourage alors que tu m'as toujours dit de couper les ponts avec tous ceux qui n'accepteraient pas qui je suis. Arthur et moi allons récupérer quelques affaires. Je vais aller chez Papi et Mamie. Si jamais l'un de vous trois veux me voir, j'en serais ravi.


Mon frère vient me prendre dans ses bras et je caresse rapidement son dos alors qu'il m'affirme qu'il est derrière moi et qu'il me lâchera pas. Carola vient me serrer à son tour et je cache ma tête dans mon cou.

Carola - Je vais attendre un peu pour mon annonce familiale, mais j'ai besoin de te dire un truc ce soir.


Elle l'a dit suffisamment peu fort pour que je sois le seul à l'entendre. Je hoche la tête et elle embrasse ma joue, me rappelant combien elle est fière de moi. Je commence à suivre ma mère quand elle se dirige vers l'étage.

Stefania - Je veux que tu sois prudent, fils. Et que tu m'envoies régulièrement des messages. Je sais que tu n'es pas très loin, mais je veux quand même être sûre. Tu veilleras bien sur ce petit. Il en a visiblement besoin. Je ne poserais pas de question et je ne te dirais pas que je te l'avais bien dit. Ton ex était bien mieux. Bien plus sain pour toi. Mais je n'en dirais pas plus. A part que je t'aime et que je suis fière de ce que tu deviens. Chaque jour un peu plus.


Je lui assure que je l'aime aussi alors qu'elle fait ma valise sans me laisser l'aider. Arthur nous observe, visiblement attendri. Mon téléphone vibre et je le sors pour remarquer un message de Jack. Le premier depuis dix jours. Le premier depuis mon coming out. Le premier depuis ce qui me paraît être une éternité.

Stefania - Je l'ai tous les mardi soir au téléphone. Je le considère toujours comme mon futur gendre. Alors t'as tout intérêt à bouger ton joli petit minois pour aller le voir et le refaire tomber dans tes bras.

Arthur - Je ne sais pas de qui elle parle, mais tu as l'air heureux. Tu t'es juste... Mis à sourire en recevant la notification, Pecco. Fonce.


Je clique sur la conversation et mon coeur fait un looping quand je remarque, au milieu des dizaines de lignes, sont Je suis totalement prêt à être à tes côtés. Comme tu me l'as si souvent demandé à l'époque où nous étions encore coéquipiers. Je suis prêt. Et ça commence par mon coming out. Ce soir. Sur mes réseaux. Et mon coeur explose de bonheur quand il termine son message en m'affirmant qu'il m'aime toujours et qu'il compte me reconquérir.

Pride 2024 | F1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant