4. L'esprit du cerisier.

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Bakugo attendait patiemment. Izuku se dit que puisque son cerveau lui jouait des tours, pourquoi ne pas vider son sac ? Au moins en partie. Il n'avait rien à perdre, ni rien à gagner d'ailleurs, il pouvait seulement se soulager en parlant à quelqu'un même si ce quelqu'un n'existait pas. Cela ne l'empêcherait pas de tenter de mettre fin à ses jours à nouveau, mais les mots sortirent de sa bouche.

— J'ai perdu mon boulot, dit-il, je travaillais dans un kombini et ça me suffisait tout juste à payer mon loyer et de quoi manger. Ce n'était pas une vie facile, mais au moins c'était une vie. Maintenant, je n'ai plus de travail, je n'arrive pas à en trouver, et je ne peux plus payer mon loyer, je risque d'être mis à la porte et de finir à la rue.

Bakugo s'était assis dans l'herbe et Izuku l'imita. Le blond était silencieux, à l'écoute, ses yeux ne quittaient pas Izuku alors que ce dernier regardait ailleurs.

— J'ai perdu mon boulot, répéta Izuku, à cause d'un sale type.

Et l'homme raconta ce qu'il s'était passé. Bakugo fronça les sourcils et ses yeux commencèrent à lancer des éclairs :

— Cet enfoiré mérite la mort, grogna-t-il.

— C'est peut-être un peu violent, fit Izuku.

— Je le crèverais si je le voyais.

— Et comment tu pourrais faire alors que tu n'existes même pas hein ?

Bakugo fit la moue :

— J'existe, c'est juste qu'il n'y a que toi pour me voir.

— Hmm, fit Izuku pas convaincu.

— Et pour ta maman ?

— Un cancer prit en charge trop tard, elle est morte très vite, murmura Izuku sentant les larmes lui monter aux yeux.

Bakugo demanda sans prendre de pincette :

— C'est pour ça que tu voulais mourir ? Pour tous ces trucs ?

Izuku haussa les épaules :

— La vie ne m'apporte plus rien. Pourquoi continuer ?

— Bien sûr qu'elle t'apporte encore des trucs, ronchonna Bakugo.

— Ah oui et quoi donc ?

Bakugo posa sa main sur sa propre poitrine :

— Elle t'apporte moi.

Izuku le regarda incrédule et se mit à rire. Un rire triste.

— Super ! Tout ce qu'il me reste c'est un tour que me joue mon esprit.

— Bordel Deku, j'existe vraiment, tu peux me voir, tu peux m'entendre, qu'est-ce qu'il te faut de plus ?

— Je ne peux pas te toucher, les autres ne te voient pas, comment voudrais-tu que je croie en ce que tu me racontes ?

— Déjà, c'est faux, tu peux me toucher, seulement pas de la manière dont tu le penses. Et en plus, je sais des choses sur toi. Comment je pourrais les connaître si je n'existais pas ?

— Tu prends des choses que mon esprit connaît et tu me les répètes c'est tout.

— Mais je ne savais même pas que ta maman était partie.

— Je ne sais pas comment une hallucination fonctionne, fit Deku, mais je ne crois pas aux fantômes.

— Je ne suis pas un fantôme, maugréa Bakugo.

Izuku passa son bras à travers Bakugo :

— Tu vois, je ne peux pas te toucher, je t'imagine c'est tout. Et non tu n'es pas un fantôme, je ne crois pas aux fantômes je viens de te le dire.

L'Esprit du CerisierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant