2. Il n'en pouvait plus.

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Son lit était dur, plus dur que d'habitude. Izuku avait froid également, il tenta de remonter sa couverture sur son corps, sans la trouver. Il avait également un mal de tête atroce. Il ne se souvenait pas de la veille, pas complètement. Il revoyait son propriétaire lui réclamer de l'argent, il se souvint du désespoir qui l'avait envahi, il avait pris une bouteille d'alcool et lui qui ne buvait jamais l'avait bu tout en sortant de chez lui.

Puis c'était le trou noir.

Izuku avait juste un goût dégueulasse dans la bouche et se sentait presque surpris d'être toujours en vie. Il ne se souvenait pas comment il était rentré chez lui, il allait devoir se forcer à ouvrir les yeux.

— Regarde maman, y a un homme qui dort par terre, s'exclama la voix d'une enfant.

— Ne regarde pas, fit la voix d'une femme plus âgée.

Izuku réussit à ouvrir les yeux, le soleil lui brula la rétine et il referma ses paupières aussi sec. Que foutait-il dehors ?

— Tu es réveillé ?

Une voix d'homme. Izuku tenta de rouvrir les yeux, plus doucement. Il cligna plusieurs fois des paupières pour mieux voir. Accroupi à côté de lui se trouvait un homme blond très clair, possédant des yeux rouges qui le scrutaient.

Quelques souvenirs de la veille lui revinrent. Il s'était approché d'un cerisier et cet homme avait commencé à lui parler et à dire des trucs bizarres. Ou peut-être qu'Izuku avait mal compris à cause de tout l'alcool ingurgité. Il tenta de se redresser, de s'excuser de s'être montré si désagréable. Il voulait dire « j'avais trop bu, je me sentais trop mal, je suis désolé, je n'aurais pas dû m'en prendre à vous », mais l'homme fut plus rapide que lui :

— Deku ?

Izuku sursauta. Il n'avait plus entendu ce surnom depuis très longtemps. La dernière personne à l'avoir utilisé avait été Uraraka. Il n'avait pas les idées complètement claires, il avait sûrement mal entendu. Peut-être que l'autre avait juste dit « c'est vous ? » ou plutôt « debout ». Izuku tenta tant bien que mal de se relever. Une fois en position assise, il se massa la nuque. Il ne savait pas quelle heure il était, mais le soleil était levé, et des gens se baladaient dans le parc, faisant un détour quand ils le voyaient. On devait le prendre pour un pochtron, car c'était sans doute ce à quoi il ressemblait.

L'inconnu continuait de le fixer, et il répéta :

— Deku ?

Cette fois-ci, Izuku était sûr d'avoir parfaitement entendu. Mais il ne connaissait pas cet homme, il ne l'avait jamais vu. Il s'en souviendrait n'est-ce pas ? Comment oublier une personne au regard rouge, aux cheveux comme des rayons de soleil.

— C'est toi Deku ? insista pourtant l'homme.

Izuku hésita avant de finalement hocher tout doucement la tête. Bon sang, qu'est-ce qu'il avait mal au crâne.

— Alors c'est bien toi, c'est vraiment toi, ça faisait si longtemps !

— On se connait ? interrogea Izuku.

L'inconnu parut déchanter. Izuku se frotta les yeux puis le crâne.

— Tu ne me reconnais pas ? interrogea l'autre homme.

— Non désolé, dit-il. Je... Qui êtes-vous ?

C'était comme s'il avait giflé le gars, il put le lire sur son visage. Il s'en voulut, mais il ne pouvait pas faire semblant de reconnaître un inconnu. Comment ce mec le connaissait-il et comment savait-il son surnom ? Est-ce qu'il l'avait rencontré à une soirée où il avait été en compagnie d'Uraraka et d'Iida, il y a un million d'années de ça ? Qu'il l'avait marqué au point que ce mec se souvienne de lui ? Izuku tenta de se relever, utilisant le tronc de l'arbre pour se tenir.

L'Esprit du CerisierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant