9. L'histoire du cerisier et de son âme sœur.

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La vérité c'était que Katsuki Bakugo était un enfant turbulent et trop mignon, malgré son sale caractère, que ses parents adoraient. Quand il mourut, fauché par une voiture, ses parents plantèrent un cerisier dans le parc d'à côté, comme un hommage. Ils enterrèrent sous les racines le doudou du petit garçon. Ignorant qu'ainsi, ils avaient lié leur fils à l'arbre, sans jamais savoir que leur enfant était toujours là en quelque sorte. Puis trop malheureux, ils déménagèrent.

C'était pour cette raison que Katsuki Bakugo était le seul cerisier du parc à avoir un nom, et que le cerisier était le seul à posséder un esprit.

Pourquoi est-ce qu'Izuku avait pu le voir, lui ? Cela resterait pour toujours un mystère. Peut-être parce qu'Izuku était plus innocent et sensible que les enfants de son âge. Peut-être parce qu'il était maltraité par ses congénères et qu'il était comme Kacchan, il avait besoin d'un ami plus que n'importe qui d'autre.

Les deux enfants s'étaient rencontrés, étaient devenus proches, amis. Jusqu'à ce qu'on empêche Izuku de revenir voir Kacchan.

L'histoire aurait pu s'arrêter là, le cerisier aurait pu vivre des siècles, Kacchan enchainé à lui à attendre que quelqu'un le voit et avec qui il pourrait devenir ami.

Mais Izuku était revenu des années plus tard, leur route s'était de nouveau croisée, et tout avait changé, pour l'un comme pour l'autre. L'amitié qu'ils avaient entretenue petits s'était transformée en amour. Un amour sincère et doux, un amour qui les prenait aux tripes et les empêchait de vivre l'un sans l'autre. Un amour que personne au monde n'aurait pu comprendre, parce qu'Izuku était le seul à voir Kacchan.

Malheureusement, le cerisier était tombé malade et on l'avait coupé. Kacchan aurait dû mourir une seconde fois, et pour toujours cette fois-ci.

Mais la magie qui l'avait lié au cerisier, cette magie que nul ne connaissait, que même Kacchan lui-même ne comprenait pas vraiment, lui permit de reprendre forme humaine. Peut-être parce qu'il puisa dans les dernières forces du cerisier pour vivre sans avoir besoin de l'arbre.

« Une vie pour une vie » crue-t-il qu'on lui soufflait à l'oreille quand Kacchan se réveilla, bien vivant, dans le parc où il avait quasiment toujours vécu.

Il avait sauvé la vie d'Izuku, on lui en offrait une autre.

À vrai dire, Kacchan ne se posa pas plus de questions. Il n'en eut pas le temps non plus. Quand il se leva, tenant à peine sur ses vraies jambes toutes neuves, il se rendit compte qu'il était nu et il ne fut pas le seul. Il aurait pu se faire embarquer par la police, mais une dame très gentille lui apporta des vêtements. Un caleçon un short noir, un tee-shirt noir, un polo noir si jamais il avait froid malgré la chaleur.

— Ce sont les affaires de mon fils, dit-elle.

— Vous pouvez me voir ? s'étonna-t-il d'abord.

La femme sans comprendre acquiesça et Kacchan rebondit :

— Pourquoi est-ce que vous m'aidez ?

— Mon fils est décédé il n'y a pas longtemps, alors ses vêtements ne lui serviront plus et puis vous aviez l'air perdu, endormi nu sur ce tronc, je voulais vous venir en aide. Votre vie n'est pas facile n'est-ce pas ?

Kacchan haussa les épaules et remercia la femme pour sa grande gentillesse. Elle lui sourit avec bienveillance.

Kacchan était donc vivant, comme un humain lambda, il avait un vrai corps, il respirait, son cœur battait, il ne passait plus à travers les gens.

Il était vivant.

Il avait hâte de voir Deku, il le prendrait dans ses bras, il l'embrasserait pour de vrai, ils vivraient ensemble pour toujours.

L'Esprit du CerisierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant