The Awakened of the Night : The King of All Vampire Kings

Chapitre II : Les Ombres de la Méfiance

2.2 - L'Émissaire de l'Obscurité

La nuit tombait sur Westwood, enveloppant le village dans un manteau sombre ponctué seulement par la lumière vacillante des lampes à huile. Les rues pavées semblaient plus étroites, plus menaçantes sous le voile de l'obscurité. Pour Eliza, c'était un moment où le calme précaire du village laissait place à une vigilance renforcée. Depuis le réveil d'Adrian et les rumeurs grandissantes, chaque pas à l'extérieur devenait une épreuve de courage.

Dans l'ombre des ruelles étroites, une silhouette se glissait avec une grâce silencieuse. C'était Lucas Valcroft, le frère de sang d'Adrian, vêtu de vêtements sombres qui se confondaient avec la nuit elle-même. Son regard d'acier scrutait chaque coin, chaque recoin du village, cherchant des signes de danger et des traces de vérité parmi les murmures.

Il avait choisi d'agir seul, sans escorte, pour mieux se fondre dans l'ombre de Westwood. Lucas avait toujours été connu pour sa discrétion et sa capacité à naviguer dans les eaux troubles de la politique vampirique. Maintenant, il appliquait ces compétences à une mission plus personnelle et plus cruciale : découvrir la vérité derrière les rumeurs qui menaçaient la paix fragile entre les vampires et les humains.

Sa première étape le conduisit à la taverne du village, un refuge pour les âmes en quête de réconfort et d'oubli. Les conversations murmuraient autour de lui, des fragments de paroles se mêlant à la fumée des pipes et à l'odeur âcre de l'alcool. Lucas s'assit à une table reculée, observant silencieusement ceux qui s'exprimaient avec une véhémence croissante.

Les villageois parlaient de créatures de la nuit qui rôdaient dans les bois, de disparitions mystérieuses jamais expliquées, et de l'orpheline Eliza, dont les absences nocturnes alimentaient leur imagination déjà fertile en superstitions. Lucas écouta attentivement, notant les noms, les lieux et les détails qui pourraient éclairer la véritable nature de ces rumeurs.

Une voix s'éleva soudain à une table voisine, captant son attention. C'était celle d'Edmund, un vieux pêcheur au visage buriné par le soleil et les intempéries. Il parlait d'une rencontre qu'il prétendait avoir eue avec une ombre sombre dans la forêt, une présence qu'il croyait être l'un des vampires maudits dont parlaient les légendes anciennes.

Lucas se redressa imperceptiblement, ses sens aiguisés captant chaque nuance dans le récit d'Edmund. Ce dernier parlait avec une conviction troublante, sa voix portant une peur non dissimulée mêlée d'une fascination morbide. Il décrivit une silhouette élancée qui se fondait dans l'obscurité, des yeux brillant d'une lueur surnaturelle, et une voix qui murmura des mots oubliés depuis longtemps.

"J'ai vu ce que j'ai vu," conclut Edmund d'une voix rauque, ses mains calleuses serrant fermement sa chope de bière. "Il y a des choses qui rôdent dans la nuit, des choses que les hommes devraient craindre."

Lucas laissa les paroles d'Edmund résonner dans son esprit, cherchant à démêler le vrai du faux parmi les récits de terreur et de fascination. Il savait que ces histoires étaient souvent amplifiées par la peur et l'ignorance, mais il devait admettre que quelque chose dans les récits des villageois révélait une vérité plus profonde.

Après avoir recueilli suffisamment d'informations, Lucas quitta la taverne avec la même discrétion qu'il y était entré. Il avait maintenant une meilleure compréhension des perceptions et des craintes qui alimentaient les rumeurs sur Eliza et sur les vampires en général. Mais il devait encore trouver des preuves tangibles pour prouver l'innocence d'Eliza et, si possible, dissiper les doutes qui menaçaient de déchirer la fragile trêve entre les deux peuples.

Alors que Lucas se fondait à nouveau dans l'obscurité des rues de Westwood, il savait que la mission de découvrir la vérité ne faisait que commencer. Chaque ombre cachait un mystère, et il devait percer ces mystères pour protéger non seulement son frère Adrian, mais aussi l'espoir fragile d'une paix longtemps espérée.